bois placées transversalement, l ’une dessus et l’autre,
dessous, et qui sont attachés avec deux harts. Les
paquets de bardeaux sont quelquefois de 5o o , mais
le plus souvent de 2S0. Dans ce dernier cas, pour
que le nombre s’y trouve à très-peu de chose près, ils
doivent avoir 58 centimètres ( 22 pouces) de large
et on doit compter à chaque coin 20 bardeaux. Le
prix àHollowell, au mois de juillet 1807, étoit de
3 dollars le millier. Deux hommes peuvent en faire
16 à 1800 par jour.
Toutes les maisons de la ville de Boston, ainsi que
celles des autres villes et des campagnes dans les
Etats à l’est de la rivière Hudson, sont couvertes avec
ces essentes qui durent seulement douze à quinze
ans. On en exporte encore une grande quantité
dans toutes les Antilles. Dans les colonies françoises
on leur donne le nom d’essentes blanches.
On peut juger par ces détails combien la consommation
du bois du Pinus strobus est considérable
dans les Etats-Unis5 mais elle l’est aussi beaucoup
en Europe et aux colonies occidentales. D’après
un exposé des importations, des productions des
Etats-Unis présenté au parlement de la Grande-Bretagne
, la masse totale des bois arrivés de ce pays
en Angleterre dans le courant de 1807 est estimée
à 1,302,980 piastres ou 6,840,660 francs. Or, je crois
que le bois du Pinus strobus peut bien entrer pour
un cinquième dans cette masse. Il se vendoit en
1808 à Liverpool, 2 sh. 7 d. sterl., environ 3 francs
le pied cube ; lesplanks, planches de 5 centimètres
(2 pouces) d’épaisseur sur environ 33 centimètres
( i pied) de large, cinq sols , et les planches ordinaires
, six sols. Dans un autre exposé, également
officiel , sur l’importation des denrées des Etats-
Unis dans les colonies angloises des Indes occidentales
, pendant les années i 8o4 , i 8o5 et 1806, la
masse totale des bois y est portée à 1 15,068,000 pieds;
ce qui donne environ 38,356,000 pieds pour chacune
de ces trois années; et en évaluant à un tiers
de cette dernière quantité celle qui est fournie par
le Pinus strobus, elle seroit de 12,785,000 pieds,
composée principalement de planches, clescantlings
et de bardeaux.
Dans ces diverses évaluations, qui ne sont que
très-approximatives, ne sont pas compris les bois de
cette même espèce de Pin, qui passent directement
en Angleterre de la Nouvélle-Brunswick , province
limitrophe de celle du District de Maine, ni celui
qui est envoyé des Etats-Unis, dans toutes les” colonies
occidentales qui ne dépendent pas de la
Grande-Bretagne, où il s’en fait également un très-
grand emploi. Mais on n’a eu seulement en vue, en
entrant dans ces détails, que de donner ici une idée
de la grande consommation du bois de Pinus strobus
, ces développemens ayant paru faire naturellement
partie de l’histoire de cet arbre ; on a voulu
aussi montrer combien sa disparition , peut - être
presque totale dans un siècle, des contrées où il s’ex-
ploite aujourd’hui en si grande quantité, pèsera sensiblement
sur le nord des Etats-Unis.
x. 16