et font bouillir cette pâte dont ils retirent une matière
s huileuse qui surnage, et qu’ils mêlent avec
leurs alimens.
Avant de parler des propriétés du Noyer écailleux,
sous le rapport de son bois, je ne puis m’empêcher
de faire mention dune fort belle variété de ces noix,
produites par quelques arbres qui "existent dans une
ferme, situées au Seacocus, -près de Snake Hill,
dans le New-Jersey. Elles ont presque le double de
grosseur de celles que j’ai vues partout ailleurs; la
coquille est .également blanche et comme bosselée
au lieu d’être anguleuse. Un siècle de culture n’amè-
neroit peut-être pas les autres au point de perfection
ou se trouvent déjà celles-ci, qui elles-mêmes étant
greffees, augmenteront encore beaucoup de, volume.
Le bois de Juglans squamosa^possède toutes les
propriétés particulières aux Noyers lliekorys, qui
sont la pesanteur , la force, l’élasticité-ét la ténacité ;
comme eux il a le même défaut, celui de pourrir très-
promptement et d être attaqué par les vers. Cependant
comme cette espèce s’élève aune grande hauteur,
sur un diamètre très-uniforme, on s’en est quelquefois
servi à New-York et à Philadelphie, pour
faire la quille des vaisseaux, mais il est rare qu’on
1 employé actuellement à cet usage, les plus grands
arbres ayant été abattus dans les environs des ports
de mer. On a aussi reconnu que le bois de cette
espèce se fendoit plus facilement, et qu’il avoit un
plus grand degré de souplesse : , c’est pour cela que
dans quelques cantons de la Pen&ylvanie, on en
fait des paniers et surtout des manches de fouets de
carrosses, fort estimés à cause de leur grande élasticité.
On en fait même passer un certain nombre de
paquets ou de bottes en Angleterre. C’est encore a
cause de cette même propriété , et parce qufil a ie
grain un peu plus fin, que les tourneurs qui dans
les campagnes des environs de New-York et de
Philadelphie, préparent les pièces destinées à composer
les chaises, dites de Windsor, lesquelles sont
toutes en bois, se servent par préférence de:celui
de cette espèce , pour en faire les baguettes qui en
forment le dos. J’ai eu plusieurs fois occasion de
remarquer, que parmi les différentes sortes de bois
Hickerys, apportées en hiver à New-York pour combustible,
celui de cette espèce dominoit, non qu’elle
soit la plus estimée sous ce rapport, mais parce qu’elle
paroit être plus commune sur les bords ou dans le
voisinage de la rivière du Nord.
Telles sont les usages auxquels le bois du Juglans
squamosa, m’a paru le plus spécialement adapté.
Par ce qui a été dit précédemment, on a vu que cet
arbre s’élevoit à une très-grande hauteur, et qu’il
étoit d’une superbe venue. Je crois donc qu’il doit
être introduit dans les forêts européennes, et qu’on
devra le placer de préférence dans les endroits frais,
analogues à ceux où on le trouve le plus souvent
dans l’Amérique septentrionale. Sa réussite sera
certaine dans le nord de l’Europe; car il peut supporter
les froids les plus rigoureux.
Je ne connois en France que deux individus de