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arpents, qui est exclusivement couvert de Pacaniers.
Ce marais qui est connu des François des Illinois,
sous le nom de la Pacanière, est situé sur la rive
droite de l ’Ohio, vis-à-vis l'embouchure de la rivière
de Cumberland.
Le Pacanier est un fort bel arbre dont la tige
est bien filé e , et qui, lorsqu’il se trouve en corps de
forêt, parvient à 20 et 24 mètres’(60 et 72 pieds)
d’élévation. Son bois dont le grain est grossier, est
comme celui des autres Noyers Hickery, pesant et
compacte ; il est également doué de beaucoup de
force et d’élasticité, propriétés qui cependant ne sont
pas chez lui réunies" à un aussi haut degré, que dans
quelques-unes des espèces que je décrirai ci-après. De
même que les Juglans nigra et Juglans cathartica,
ainsi que dans les deux espèces suivantes, les bourgeons
sont à n u , et ne sont point recouverts d ’écailles.
Ses feuilles longues de 3o à 45 centimètres ( 1 pied à
18 pouces), sont supportées sur des pétiqles un peu
anguleux et légèrement velus au printemps. Chaque
feuille est composée de six à sept paires de folioles,
qui sontsessiles et terminées par une impairepétiolée,
ordinairement plus petite que les deux qui la précèdent
immédiatement. Ces folioles longues de 5 à 8
centimètres ( 2 à 3 pouces J , dans les arbres arrivés à
leur entier développement, et d e 8 à i3 (3 à 5) dans
les jeunes iiidividus qui poussent avec vigueur, sont
de forme ovale-acuminées, sensiblement dentées,
et assez remarquables par leur bord supérieur qui
présente une forme demi-circulaire très-prononcée,
J U G L A N S O L I V Æ F O E M I S .
tandis que l’inférieur est comparativement très-peu
arrondi. On observe encore que la nervure principale
, au lieu d’être dans la partie moyenne, est plus
bas, ce qui fait que la portion supérieure est de
moitié plus large.
Les noix, ordinairement très-abondantes, sont
revêtues d'un brou épais de 2 à 4 millimètres Ç1 à 2
lignes), et garnies de quatre angles légèrement sail-
lans, qui correspondent à ses divisions naturelles. Ces
noix qui varient de longueur depuis 3 jusqu’à 4 centimètres
pouce ht demi), sont pointues à leurs
extrémités : leur forme est cylindrique, leur couleur
jaunâtre, et elles sont souvent marquées de lignes
noirâtres, même purpurines, au moment où elles
viennent d’être débarassées de leur enveloppe. La
coquille lisse, mince, quoique assez résistante pour
n’être pas cassée avec les doigts, renferme une amande
bien fournie, et assez facile à avoir, parce quelle
n’est pas partagée par des cloisons fortes et ligneuses.
Ces noix, d’un très-bon goût, font l’objet d’un petit
commerce, entre la Haute et Basse Louisiane. De
la Nouvelle-Orléans , elles sont réexportées aux
Indes Occidentales, et souvent encore dans les
grandes villes des Etats-Unis. Non-seulement elles
sont très-préférables à toutes celles qu’on a trouvées
jusqu’à présent dans l’Amérique septentrionale, mais
je crois même qu’elles ont une saveur plus délicate,
que celles que nous possédons en Europe. De plus,
on trouve souvent des variétés de Pacaniers , qui
quoique sauvages, donnent des noix dont lam^nde
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