de 3 centimètres (unpouce) de coeur ou de vrai
bois : aussi les couches concentriques sont - elles
extrêmement espacées dans ce Pin , et c’est ce qui
explique la grande rapidité avec laquelle il croît ,
surtoj.it dans les Etats méridionaux, où j’ai le plus
souvent fait cette observation. En Virginie où il
vient dans des terreins plus secs, et par conséquent
moins rapidement y il n’a pas autant d'aubier, et son
bois est dune contexture plus compacte. Je m’en
suis assure en visitant les moulins à scie de la ville
de Petersburgh , où 1 on apporte beaucoup de tronçons
de cet arbre, pour y être débités sous différentes
formes.
Les trois quarts des maisons de cette ville, et
presque toutes celles des campagnes voisines, sont
entièrement construites en bois de Pinus tceda. On
l ’employe même pour les planchers du rez-de-chaussée
à défaut du Pinus mitis qui seroit bien préférable
, s il n etoit pas si difficile de se le procurer
aussi sont-ils mal joints et pleins d’inégalités, car
quoique les planches destinées à cet usage n’aient
que 11 centimètres ( 4 pouces ) de large et, qu’elles
soient bien clouées sur les solives, elles se retirent
encore. Cet inconvénient qui provient du grand
écartement des cercles annuels dont les intervalles
sont remplis d’une substance très - spongieuse est
loin de se trouver dans \e Pinus australis-, car ce
dernier a plus de couches concentriques, dans 3
centimètres (un pouce) de largeur que le Pinus tceda
dans 3 décimètres ( i pied ).
Dans les ports des Etats méridionaux, on se sert
de ce Pin comme du Pinus rigida dans ceux du
nord, pour faire les corps de pompe des vaisseaux,
parce qu’on peut facilement, en les perforant, ôter
tout le coeur à des arbres d’un grand ’diamètre. A
Charleston , dans la Caroline du sud , les quais sont
remblayés avec des tronçons de cet arbre qu’on recouvre
de terre. Les boulangers chauffent aussi leurs
fours avec son bois, et ils le paient un tiers de
moins que celui du Pinus australis qui est plus
résineux.
Tous ces usages, comme on le voit, sont très-secondaires
, ét c’est avec raison que dans ces contrées
on regarde le Pinus tceda comme un des moins utiles.
D’ailleurs, il pourrit avec une grande rapidité , lors-,
qu’il est exposé aux injures de l’air, et on lui reproche
encore de s’emparer très-promptement des terres
abandonnées, et d’y croître si vite qu’il multiplie
les travaux pour les soumettre de nouveau à la culture.
Mais si le Pinus tceda est peu estimé des Américains,
il peut être très-utile dans le midi de l ’Europe,
où tout arbre d’une belle venue et d’une croissance
très-accélérée doit être considéré comme un
bienfait de la nature. On pourroit s’en servir pour tous
les ouvrages non apparens de menuiserie, pour les
caisses d’emballage, etc. C’est à l’expérience à décider
si dans les landes de Bordeaux, sa végétation
ne seroit pas plus rapide que celle du Pinus marítima.
Si je désigne cette partie de la France,ce n’est
pas que j’ignore que cet arbre supporte les froids