Dans les diverses contrées que je viens d’indiquèr
au nord et a l’est de l ’Etat de Massachusetts, qui
embrassent, sans y comprendre le Canada, une étendue
de plus de 1,100 kilom. Ç 25o lieues ) en longueur
, sur près de 35o ( 80 lieues j en largeur ,
1 essence noire ou resineuse occupe constamment
la partie la plus déclive des collines, et elle constitue
presque la moitié des vastes forêts qui couvrent
dune manière non-interrompue tous ces pays. On
peut donc juger, d’après cela, combien Y Hemlock
spruce est abondant dans le nord des Etats-Unis.
Les situations très-humides.ne sont cependant pas
celles qui paroissent le mieux convenir à sa végétation,
car j ’ai constamment observé que, lorsqu’il se
trouve mêlé avec Y Abies nigra, Black spruce, il est
moins abondant à proportion que le sol est plus
humide. J’ai encore vu souvent cet arbre •'croître
parmi les Hêtres et les Erables à sucre, dans un sol
tres-favorable a la culture du froment, et y acquérir
un grand développement.
L ’Hemlock spruce, toujours plus élevé et plus
gros que Y Abies nigra, Black spruce, atteint environ
a3 à 25 mètres ( 70 à 80 pieds) de haut, sur 2 à 3
lhètres ( 6 à g pieds ) de circonférence , conservant
le même diamètre dans les deux tiers de sa hauteur :
cependant, si on peut juger assez exactement de la
croissance des arbres et de leur longévité, par le
nombre des couches concentriques et leurs rappro-
chemens, celui-ci doit être bien des années , peut-
être même deux siècles, pour acquérir de pareilles
dimensions, car ces couches sont très-nombreùseset
très-rapprochées.
Les feuilles de l’Hemlock spruce sont longues de
i4 à 18 millimètres ('6 à 8 lignes)', aplaties, très-
nombreuses, disposées irrégulièrement sur deux rangs,
et velues à l’époque de leur développement. Ses
cônes, un peu plus longs que les feuilles, sont de
forme ovale, pendans et situés à l’extrémité des rameaux.
Lorsque cet arbre croît dans un terrain qui
lui est favorable, il présente dans sa jeunesse, et
jusqu’à ce qu’il ait atteint 8 à 10 mètres ( 25 à 3o
pieds) de hauteur,une forme élégante et agréable
qu’il doit à la disposition- symétrique de ses branches
et à son feuillage bien fourni : il peut alors
être considéré comme un arbre d’ornement et employé
avec avantage dans leg jardins paysagistes.
Lorsqu’au contraire il est arrivé à son entier développement,
ses grosses branches, le plus souvent cassées
à un mètre et demi f 4 à 5 pieds ) de leur nais^
sance, et desséchées à leurs extrémités, sont comme
autant de chicots qui se laissent apercevoir au dehors
, et ne sont plus garnies que de petits rameaux.
Dans cet état qui le fait reconnoitre au premier
abord, il a un aspect peu agréable, et quoique souvent
dans toute sa force, il offre l’image de la décrépitude.
Ce défaut particulier est attribué à ce que Les
branches secondaires, toujours placées horizontalement
et garnies'd’un feuillage touffu et serré retiennent
la'neige , et s’en surchargent à un tel point,
qu’elles finissent par céder au poids et se briser j