cylindriques, longs de 8 à 10 centimètres ( 4 à 5
pouces) , à pédoncules simples, et sont attachées
sur les pousses de l’année pi’écédente. Les fleurs
femelles qui au contraire prennent naissance sur
celles de l’année, sont terminales, et l’ovaire est
surmonté de deux stigmates de couleur rose. Les
fruits suspendus ordinairement un à un, sont soutenus
par des pédicules minces, flexibles, et longs
d’environ 8 centimètres ( 3 pouces ); leur forme est
celle d’un ovale oblong sans suture apparente ; ils
ont souvent 6 centimètres ( 2 pouces.et. demi) de
longueur sur.i3 (5 pouces) de circonférence, et sont
très-visqueux, ce qui est dû à de petites utricules
d’une grande transparence qui couvrent leur surface
et qui sont faciles à apercevoir à la loupe. Les noix
sont très-dures ; dégagées de leur brou leur forme
est oblongue; elles sont obtuses à leur base, terminées
à leur sommet par une pointe très-aiguë, sont sillonnées
profondément et d’une manière très-irrégulière
: elles sont à maturité aux environs de New-York,
vers le 15 septembre, quinze jours avant celles des
autres espèces de Noyers. Dans certaines années.ëlles
sont si abondantes, qu’un homme peut en ramasser
plusieurs minots par jour. L ’amande est épaisse, très-
huileuse, et rancit promptement; aussi en voit-on
rarement dans les marchés de New-York et de Philadelphie
c’est aussi probablement à cause de cette
propriété, qu’on lui a donné les noms de noix de
beurre et de noix à l’huile, vraisemblablement parce
que les Indiens qui habitoient ces contrées, piloient
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ces noix, et séparant par l’ébullition la substance
grasse qui surnageoit, ils s’en servoient, dit-ûn, pour
mêler à leurs aliments.
Les fruits du Noyer cathartique , lorsqu’ils n’ont
encore atteint que la moitié de leur grosseur ordi-S
naire, sont souvent employés pour faire des cornichons
; pour cela on les plonge d’abord dans l’eau
bouillante, et après les en avoir retirés et bien essuyés/
pour les débarrasser entièrement de l’espèce
dé duvet dont ils sont couverts , on les met confire
dans le vinaigre.
Le Juglans nigra et le Juglans cathartica ont,
dans les premières années de leur jeunesse , assez
de ressemblance, tant par leur feuillage que par la
rapidité avec laquelle ils croissent; mais arrives à
leur entier développement, ils ont chacun un port
qui leur est propre, et qui les fait reconnoitre au
premier aspect; et si on vient à examiner leur bois,
surtout lorsqu’il est bien sec, on y trouve des différences
très-notables. Le premier est pesant, fort,
et d’une couleur très - rembrunie ; tandis que celui
dont il est question, est très-léger, a peu de force,
et d’une couleur rougeâtre ; mais ils jouissent tous
deux également du précieux avantage de résister
long - temps à la pouriture , et de n’être pas attaqués
par les vers. C’est à causé de son défaut de
force , et parce qu’il donne rarement des pièces d’une
grande longueur, que le Juglans cathartica n’est
point apporté dans les villes pourBa construction
des maisons , quoiqu’on s’en serve quelquefois pour