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à cause des cloisons très-fortes qui la partagent; et
c’est probablement pour cela qu’on a donné à cette
espèce le nom de Noyer à Noix moqueuse. Les noix
varient non - seulement dans la configuration et dans
le volume, mais encore dans le poids, et cela à un tel
point, qu’on croiroit qu’elles appartiennent à des
arbres d’espèces différentes; car quelques-unes de ces
noix, sont presque rondes et si petites, qu’elles ne
pèsent pas tout-à-fait un gros, tandis que d’autres
sont très-allongées, à angles saillans, et si volumineuses,
qu elles en pèsent plus de quatre. Lorsque
ces dernières sont débarrassées de leur brou , il est
quelquefois possible de les confondre avec celles des
Juglans laciniosa, et les premières avec quelques-
unes des variétés appartiennent au Juglans porcina.
Parmi ces différentes variétés, j’ai fait figurer de
grandeur naturelle, celle qui est la plus commune.
La grande dureté de ces noix, et la difficulté d’en
extraire l’amaude, qui d’ailleurs est peu fournie ,
sont cause qu’on n’en apporte que rarement aux marchés.
,
Le tronc du Juglans tomentosa, dans les vieux
arbres , est revêtu d’une écorce profondément
crevassée, point écailleuse, très - épaisse, èt très-
consistante. Son bois de la même couleur et de
la même texture que les autres Noyers Hickerys ,
jouit des mêmes propriétés qui rendent les arbres
de cette classe si remarquables. Celui-ci est surtout
préférable comme combustible. Pour cet usage on
choisit les arbres qui ont de 16 à 20 centimètres
(6 à 8 pouces^ de diamètre, parce que lorsqu’ils ont
atteint cette, grosseur, leur bois donne plus de chaleur,
et. comme le coeur qui est de couleur rougeâtre
n’est pas encore développé, on donne alors
fréquemment à cette espèce le nom de TVhite heart
H ick e rj, Hickery à coeur blanc. Dans les campagnes
on se sert quelquefois de son écorce pour en obtenir
une couleur verdâtre, mais l’usage qu’on en
fait est très-limité.
De tous les Noyers Hickerys, c’çst celui dont la
végétation est la plus lente, ce dont je me suis assuré
par les semis que j’ai fait des noix de ses diverses
espèces, ainsi que par la longueur comparative de
leurs pousses annuelles. J’ai cru. aussi remarquer
que son bois étoit le plus susceptible d’être attaqué
par les insectes, et notamment par le callidium jle -
xuosum, dont la larve le ronge intérieurement. Ces
différentes considérations, sont, je pense , des motifs
assezpuissans,pour engager les personnes qui voudront
former de grandes plantations, à donner la
préférence à quelques autres espèces que je me propose
d’indiquer.
PLANCHE VI.
Feuille du tiers de la grandeur naturelle.
Fig. 1 5 noix revêtue de son brou. Fig. 2 noix séparée du brou.
F ig . 3 ? callidium flexuosum.