de longueur sur i mètre 45 centimètres ( 54 pouces )
de diamètre à i mètre (3 pieds) de terre, et l’autre
46 mètres ( 142 pieds) sur 1 mètre 14 centimètres
(44 pouces) à la même hauteur. Belknapp dans son
Histoire du New-Hampshire, rapporte qu’on coupa
près de la rivière Merimack , un Pinus strobüs qui
avoit 2 mètres 48 centimètres ( 7 pieds 8 pouces )
de diamètre et moi-même j ’ai vu près d’Hollowell,
la souche d’un individu qui avoit un peu plus de
2 mètres ( 6 pieds ). Ces arbres remarquables par:
leur grosseur extraordinaire , étoient probablement
arrivés à la plus grande élévation où parvient
le Pinus strobus qui est d’environ 58 mètres,
( 180 pieds). Des personnes dignes de foi m’ont
assuré qu’elles en avoient fait abattre qui avoient à
peu près cette hauteur, mais elles regardoient cette
dimension comme extraordinaire , et ne se rencontrant
que bien rarement. Je suis donc porté à croire
que c’est d’après des renseignemens inexacts que
quelques auteurs ont avancé que le Pinus strobus
s’élevoità plus de 84 mètres [260 pieds). Au reste
cet antique et majestueux habitant des forêts de
l’Amérique du nord n’en est pas moins le plus élevé
comme le plus précieux des arbres qui les composent,
et sa cime élancée dans les aits, les surpasse tous de
beaucoup et le fait apercevoir à de grandes distances.
Sa tige est sans branches jusqu’aux deux tiers et
même aux trois quarts de sa hauteur, et les branches
sont véritablement très-courtes proportionnellement
à la grosseur du tronc. Elles sont verticillées
ou disposées par étage les unes au dessus des
autres , et garnissent ainsi le reste du corps de l’arbre
jusqu’à son sommet : alors les trois ou quatre
derniers rameaux se relèvent et présentent un bouquet
qui semble comme détaché et dont on aperçoit
à peine le support.
Lorsqu’au contraire le Pinus strobus se trouve
disséminé dans les forêts d’Erables à sucre, de Hêtres
, ou parmi les Chênes de différentes espèces,
comme sur les bords du lac Champlain , et qu’il croît
dans une terre forte, substantielle et propre à la
culture du froment, alors il présente une tête très-
ramifiée qui embrasse beaucoup d’espace, et quoique
dans ces sortes de terrein il parvienne à une moindre
élévation, il n’en est pas moins encore le plus grand
et le plus vigoureux des arbres au milieu desquels il
se trouve.
Dans le District de Maine et à la Nouvelle-Ecosse,
j’ai rencontré fréquemment des terrains abandonnés
à cause de leur stérilité, et j’ai toujours observé
que le Pinus strobus étoit l’arbre du pays qui s'emparait
le premier du sol, et qui, quoique jeune et
souvent isolé, résistoit le mieux aux vents impétueux
de l’Océan.
Dans les jeunes individus qui n’ont pas plus de
i 3 mètres ( 4° pieds ), l’écorce du tronc , et surtout
des jeunes branches, est lisse et même luisante,
mais à mesure que les arbres vieillissent, elle se
fendille, devient rugueuse et d’une couleur grise j
elle ne tombe pas non plus par écailles, comme