ter. Elles pourront néanmoins fournir un sujet intéressant
d’observation pour l’étude de la physiologie
vegetale. Cette analogie singulière existe également
dans leur bois,- et elle est si frappante, que lorsqu’ils
sont privés de leur écorce, on ne voit aucune
différence, soit dans la texture du grain ¡ qui dans
tous est grossière et peu serrée, soit dans la couleur
du coeur qui est rougeâtre. A ces propriétés apparentes,
s en trouvent jointes d’autres très-remarquables-,
qui, quoique modifiées selon les espèces, sont réunies
, dans les unes et dans les autres, à un plus haut
degré, que dans aucun autre arbre connu sous les
mêmes latitudes., soit en Amérique, soit en Europe.
Ces propriétés sont une extrême pesanteur, une très-
grande force, beaucoup de ténacité, et la même
disposition à pourrir très-promptement, lorsqu’ils
sont exposés aux alternatives de la chaleur et de
l’humidité ; enfin à être aussi fort aisément attaqués
par les vers. C’est donc d’après,ces. avantages et ses
défauts très- marqués, connus à toutes-les espèces
d’Hickerys, et constatés par l’expérience, que les
usages de leur bois paraissent actuellement bien
determines, de sorte que dans l ’emploi qu’on en fait
dans les arts, on n’a point égard aux espèces dont
il est tiré.
Dans aucune partie des Etats-Unis, le bois des
Noyers Hickerys n’est employé dans,la bâtisse des
maisons, parce que, comme je l’ai dit précédemment,
il est trop pesant, et sujet à.être attaqué par les
Vers;3 mais si ces défauts essentiels s’opposent à son
" S U R Î . E S 3Í 0 Y E R S . 2
enaploi dans les constructions civilesy . les qualités
qu’il possède d’une autre part, le rendent propre
à beaucoup d’usages, pour desquels, malgré leur
moindre importance, il ne pourrait être remplacé
aussi avantageusement. Ainsi dans tous, les Etats du
milieu, on s’en sert pour faire les essieux desí voitures,
les manches de coignées et des autres outils
de charpentier5 les grosses vis, et surtout celles
des presses de relieurs. Les dents d’engrénage des
roues de beaucoup de moulins à farine , sont faites
en coeur d’Hîckery bien sec; .mais on ne les adapte
qu’à celles de ces roues qui ne sont point exposéés
à être mouillées ; c’est même pour cette raison
que quelques charpentiers employent d’autre bois.
Les bâtons qui forment le dos des chaises, dites
de Windsor, les manches des fouets de carrosse-,
les baguettes de fusil, les dents de rateaux à foin
les fléaux à battre les grains , les bows, pièces circulaires
pour maintenir le joug sur le col des boeufè,
les anses des .seaux, tous les balais communs; sont
autant d’objets qui sont toujours faits en bois d’Hic-
kery. A Baltimore, on en fait encore le tour;des‘
tamis, et on le préfère au Chêne blanc, qui est aussi
élastique , mais plus susceptible de s’effiler et-de
tomber en parcelles dans les substances qu’on tamise.
Dans les campagnes qui avoisinent Augusta en Géorgie,
j’ai remarqué que le bois des chaises communes
était aussi en lliqkery : dans le New-Jefsey, on
s’en sert aussi pour doubler les traîneaux ordinaires;
mais pour qu’il convienne bien à. cet usage, il-fau*
1 2 8