ide petites capitales, les villes dont nous ne possédons encore
qu’une seule Flore bien faite, ou plusieurs fragmens épars : telles
sont, Grenoble, Barrèges, Genève; par des lettres romaines,
les villes dont nous possédons seulement des catalogues
peu complets : telles sont , Rouen , Soissons ; enfin ,
nous avons fait écrire en lettres italiques , tous les lieux qui
sont simplement indiqués dans les Flores des pays voisins, ou
dont nous connoissons quelques plantes égrenées. Au moyen de
ces conventions, on pourra, à la seule inspection de la Carte,
déterminer , avec assez de précision , si les plantes de tel ou tel
pays sont suffisamment connues. Ces conventions, fort différentes
de celles des cartes ordinaires,, expliqueront pourquoi
les noms de certains villages sont écrits en grandes lettres, et
ceux de plusieurs villes en petits caractères ; pourquoi il existe
dans cette Carte une si grande inégalité entre le nombre des
villages indiqués dans diverses provinces. Au reste, dans les
pays bien connus relativement à la Botanique , on a été obligé
d’omettre quelques noms , faute d’espace pour les placer.
Le second objet que nous nous sommes proposé d’indiquer ,
savoir, la disposition générale des plantes sur le sol de la France ,
est beaucoup plus important que le précédent ; mais il faut
avouer aussi qu’il nest pas susceptible d’une grande précision ,
du moins dans l’état actuel de nos connoissances; et cette Carte
doit être plutôt considérée comme l’essai d’une méthode particulière,
que comme l’exposé complet de la géographie botanique
de la France.
La France est divisée dans cette Carte en cinq régions, qui
y sont distinguées par des couleurs différentes , et on doit observer
que leurs limites ne sont point tranchées dans la nature
comme elles le sont ici , mais qu’on n’auroit pu, sans de
grandes difficultés , représenter leurs dégradations ; ainsi ces
régions ne doivent être considérées que comme des indications
très—générales.
La couleur verte placée sur les côtes depuis Ostende jusqu’à
Oneille, indique la patrie des plantes maritimes ; et les taches
vertes qu’on retrouve dans l’intérieur des terres aux environs
des salines de Dieuze , de Château — Salins, de Salins,
de Durckheim et de Frankenstatt, indiquent que ces mêmes
plantes m aritim e s croissent aussi dans l’intérieur de la France,
clans les lieux où se trouve une suffisante quantité de sel marin.
D E L A C A R T E B O T A N I Q U E . vij
Toutes les plantes maritimes du nord de la France se retrouvent
sur les côtes méridionales; mais l’inverse n’a pas également
lieu, et la plupart des plantes maritimes de la Méditerranée
ne croissent qu’en petite quantité sur les bords de l ’Océan
, du côté de la Gascogne, et ne s’avancent vers le nord
qu’environ jusqu’à l’embouchure de la Loire, ou tout au plus
jusqu’au midi de la Bretagne. Malgré cette différence, je n’a!
pas cru devoir séparer en deux classes les plantes maritimes, à
cause de l’extrême ressemblance qu’on observe dans leur port
et leur végétation.
La couleur bleue est destinée à présenter aux yeux l’espace
occupé en France par les plantes montagnardes. Ici les ligues
de démarcation sont beaucoup moins prononcées que dans la
région précédente; les vallées exposées au soleil, participent
souvent à la végétation des provinces méridionales, et les vallons
moins chauds offrent des plantes qui leur sont communes
avec les vastes plaines du nord et du centre de la France; mais
ces mêmes régions offrent un nombre très - considérable de
plantes qui leur sont particulières , et dont la plupart se trouvent
dans toutes les montagnes ; car quelques différences que
présentent les chaînes des Yosges, du Jura, des Alpes, des montagnes
d’Auvergne, des Cévennes et des Pyrénées, on ne peut
disconvenir'que l’aspect de leur végétation offre de grands traits
de ressemblance, et que la plupart des platites montagnardes se
retrouvent dans ces différentes chaînes.
Le rouge-carmin qui colore l’île de Corse et les parties méridionales
de la France, est destiné à représenter l’espace occupé
par cette classe de plantes que je nommerois volontiers
plantes méditerranéennes, parce qu’elles se retrouvent dans
presque tous les pays qui entourent la Méditerranée; on peut
remarquer que celle région occupe le revers méridional de nos
grandes chaînes de montagnes, et l’espace qui se trouve entre
la mer et le pied des montagnes ; elle s’avance un peu vers le
nord , du côté de Montélimart et dans la vallée du Rhône , parce
que la moindre élévation du sol au-dessus du niveau de la mer,
maintient dans cette partie de la France une température supérieure
à celle des autres villes situées à la même latitude.
Le vaste espace coloré en jaune, qui comprend plus de la
moitié de la France, et notamment tous les pays de plaines situés
au nord des chaînes de montagnes , indique l’uniformité