xij EXPLICATION DE LA CARTE BOTANIQUE,
la nature du terreau, et même quelquefois celle de la terre ,
n’influent sur la vigueur et les propriétés des plantes ; mais ce que
je crois pouvoir affirmer , c’est que cette influence est tropfoible
j>our déterminer l’habitation générale des végétaux ; qu’ainsi
telle plante qui prospère davantage dans certains sols , ne laissera
pas de se propager sur un sol différent, lorsque celui-ci se trouvera
à sa proximité. Je prendrai pour exemple les deux terreins
les plus caractérisés et sur lesquels on a le plus clairement cru
reconnoître la diversité de la végétation ; savoir les terreins granitiques
et calcaires ; e t, comme dans les cas précédens , je m’attacherai
plutôt à des preuves générales qu’à des détails. Nous possédons
en France deux chaînes de montagnes assez considérables
qui détruisent cette assertion : les Vosges sont granitiques , le
Jura est calcaire, et on trouverait; à peine quelques plantes qui
ne fussent pas communes à ces deux chaînes; le Jura offre de
même un grand nombre de plantes qui croissent aussi dans les
Alpes granitiques ; la chaîne des Alpes comparée avec les hautes
sommités des Pyrénées, montre encore qu’un grand nombre
de plantes sont communes à ces deux terreins : je vais plus
loin, et si j’en excepte les plantes très-rares, je ne saurais
trouver un seul .végétal qu’on puisse affirmer n’avoir été trouvé
que dans des terreins calcaires ou que dans des terreins granitiques^
D ’après les considérations précédentes , je crois que dans un
pays donné , tel que la France, les causes qui déterminent l’habitation
des plantes, peuvent se réduire à trois.
i°. La température, qui est déterminée par la distance de
l’équateur, la hauteur au-dessus du niveau de la mer , et l’exposition
au sud ou au nord.
2°. Le mode d’arrosement, qui comprend la quantité plus ou
moins considérable d’eau qui peut arriver à la plante, la manière
plus ou moins rapide dont cette eau peut se filtrer au
travers du sol, les matières utiles ou nuisibles à la végétation de
telle ou telle plante , qui sont dissoutes dans l’eau.
5°. Le degré de ténacité ou de mobilité du sol.
DESCRIPTION
D E S C R I P T I O N
S U C C I N C T E
DE S P L A N T E S
QUI C R O IS SEN T N A TU R E L L EM EN T EN FR ANCE.
PREMIERE CLASSE.
PLANTES ACOTYLÉDONES,
L es végétaux Acotylédones ou Cellulaires , sont composés de
tissu cellulaire , dont les cellules sont tantôt arrondies , tantôt
«longées: on n’y découvre ni vaisseaux propres, ni vaisseaux
lymphatiques, ni pores corticaux; leurs graines, qui ont reçu
le nom de gongyles, sont dépourvues de cotylédons et peut-
etrè de tégumens. .
Ces végétaux n’offrent qù’unè substance homogène , et ce
n’est que par une analogie d’apparence qu’on y distingue des
racines, des tiges et des feuilles. Leurs racines, qui doivent
etre plutôt désignées sous le nom de crampons, ne sont pas
spécialement destinées à pomper leur nourriture, mais seulement
à les fixer au sol ; leurs tiges n’offrent qu’à un degré peu
marqué et souvent point du tout, cette tendance à la perpendicularité
qu’on remarque dans tous les végétaux Vasculaires -
leurs prétendues feuilles diffèrent essentiellement des vraies
feuilles par leur permanence, et par l’absence des pores corticaux.
Toutes ces plantes absorbent leur nourriture par toute
leur surface : les loixdeleur accroissement sont inconnues.'
On n’a point encore découvert avec certitude de sexes distincts
dans la plupart des plantes Acotylédones; Linné croyant
que les organes sexuels y existent, quoiqu’ils nous échappent
par leur petitesse, les avoit nommées plantes Cryptogames >
Lamarck pensant que ces organes manquent réellement dans ces
végétaux , les nomme plantes Agames ; Jussieu considérant qu’on
n y a pas encore découvert de cotylédons, les désigne par le
nom de plantes Acotylédones.
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