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O N Z I EME FAMILLE.
N A Y A D E S . N A Y A D E S.
Wayadum g en. Juss.
Je reunis sous ce nom trois genres., dont l’organisation est
encore mal déterminée, qui ne rentrent dans aucune des familles
connues : ils se ressemblent par leur consistance herbacée, par
leur port, par leur manière de vivre dans les fleuves et les étangs
peu bourbeux, par leurs organes mâles solitaires dans chaque
fleur, par leurs fleurs axillaires et en petit nombre.
C L . C H A R A G N E. C H A R A.
Char a, Vail. Linn.
Car. Les fructifications sont placées le long des rameaux, à
l’aisselle de trois ou quatre folioles incomplettement verticillées :
le fruit est une coque ovoïde, jaune, crustacée; revêtue d’un
tégument membraneux , Remplie d’une pulpe dans laquelle
nagent des grains qu’on prend pour des semences; à la base
de ces fruits sont des disques orbiculaires , rouges , entourés
d’un anneau blanc , que Hedwig et Linné regardent comme
des organes mâles , Goertner et Roth comme des organes secrétoires.
Obs. Les charagnes sont mal connues et difficiles à.étudier t
elles s’approchent des batrachospermes par leur consistance r
leurs articulations et leur station ; des preles, par leurs rameaux
verticillés; des lycopodes, par leurs fruits crustacés et axillaires;
des nayades, par leurs fruits axillaires : je le3 place
parmi les cryptogames, parce qu’on ignore le mode de leur fécondation.
1459. Charagne vulgaire. Chcira vulgaris.
Chara vulgaris. Linn. spec. 1624. Hedw. Theor. retr. t. 24. a5„
Lam. Dict. 1. p. 696. Illustr. t. 742. f. 1. — Vaill. Acad. 1719.
p. 23. t. 3. f. 1.
/3. Chara globularis. Thuil. F L par. II. 1. p. 472.
Ses tiges sont très-rameuses, lisses , striées, fragiles, souvent
chargées d’une espèce de croûte sablonneuse, qui les rend rudes
au toucher ; ses rameaux sont verticillés six ou sept ensemble,
cylindriques, pointus, longs de 2 eentim. : sur leur côté intérieur
naissent trois ou quatre fruits jaunâtres, striés en spirale,
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placés à distances égales les uns au-dessus des autres, et entourés
de trois ou quatre bractées plus courtes qu’"eux. Cette plante
exhale une odeur fetide ; elle croit en gazons serrés , au fond
des rivières tranquilles et des eaux stagnantes. Elle est commune
au fond de la Seine, du lac Léman et de presque toutes
Igs rivières; on l ’emploie à Genève pour nettoyer la vaisselle,
et elfe y porte le nom d’herbe à écurer; on la nomme aussi le
lustre d’eau. La variété j2 a les fruits un peu plus globuleux et
moins sensiblement striés. O .
1460. Charagne cotonneuse. Chara tomentosa.
Chara tomentosa. Linn. spec. 1624. Lam. Dict, i . p. 696.—-
Moris. s. i 5. t. 4. f. 9. — Hall. Helv. n. i683.
Sa tige est rameuse , fragile, cylindrique , striée , d’un aspect
glauque , poudreux et comme cotonneux , presque dépourvue
d’aiguillons , à l’exception des sommités de la plante ; les stries,
vues à la loupe, paroissent composées de séries de mamelons
obtus et blanchâtres ; les rameaux sont verticillés six ou sept
ensemble, divisés par quelques articulations munies de petites
épines , à l’aisselle desquelles naissent des fruits solitaires, assez
semblables à ceux de la charagne vulgaire. Elle croît dans les
étangs. O,
1461. Charagne hérissée. Chara hispida.
Chara hispida. Linn. spec. 1624. Lam. Dict. 1. p. 696. Illustr. t.
376. f. 3- — Vaill. Act. Acad. 1719. p. 18. t. 3. f. 3.
Elle ressemble beaucoup à la charagne cotonneuse ; mais elle
est ordinairement plus grande, plus épaisse ; sa tige et ses rameaux
sont entièrement couverts d’aiguillons piquans , rudes ,
déliés , et ordinairement disposés en faisceaux ou en verticillés
incomplets. Elle habite dans les mêmes lieux, et n’en est peut-
être qu’une variété. G.
1462. Charagne capillaire. Chara capillacea.
Chara capillacea. Thuil. F l. par. II. 1. p. 4î4 -
Cette espèce est grêle, alongée , très-glabre, demi—transparente^
et d’un verd clair; sa tige est capillaire, à peine striée;
ses rameaux sont longs , filiformes , articulés, verticillés, et ne
portent de fruits qu’à leurs articulations inférieures ; ces fruits
sont jaunes , ovoïdes , dépourvus de stries sensibles , souvent
plus courts que les bractées qui les entourent. Elle croît dans les
eaux stagnantes, aux environs de Paris. G.