Plumier , et qui comprend , selon nous , les choetodon
marginatus et Ma u ritii de Bloch, et le chétodon sargoïde
de M. de Lacépède;.
; C’est un des poissons que Linnæus a englobës^squS sou
espèce du. choetodon saxatilis, et même il paraît que e^tit
le seul qu’il ait voulu y laisser, puisque, dans sa douzième
édition, il fixe son habitation au Brésil, et ne lui f ic ^ n a lt;
pour synonyme originaire que le jaguacaguare dé Margrave
1 2 * et de Pison8. Malheureusement la figure qu’il en a
donnée?, et les caractères qu’il lui a assignés;, n e s o n t pas
assez précis pour en éloigner les espèces orientées que
nous décrirons après celle-ci, ou plutôt il a hésité lui-même
pendant quelque temps à distinguer des poissons sirsem-
blables ; e t voilà p o u rq u o i, dans .$ai? dixième- éd itio n , il
Regardait ce choetodon sa xa tilis comme un< poisson -des,
Indes; voilà pourquoi il assigne à*eette espèce-dans un
e n d ro it treize4, dans un autre quatorze épines dorsales.;5
C’est probablement parce qu’ils n’avaient que la dixième
édition que Forskal a cru retrouver le choe to d o n saxatilis
dans un poisson de la mer Bouge et Osbeck dans un autre
des côtes de Java. Ce doute ne pouvait plus subsister
après la douzième édition, où Linnæus déclare son espèce
américaine. Et. cependant Bloch non-seulement réunit le
poisson de Forskal à celui de Margrave (fi.6 * part., p. j i-~),
mais il en présente lui-même un différent, auquel il attribue
même trois aiguillons à l’anale (pl. 206, fig. a}, quoique
ni Linnæus m Forskal n’eussent varié à cet égards et
en eussent toujours marqué deux. Ce qui eist encoïe plus
1. liras. 7 g. 1 56. — 2. In d ., p. 6 8. — S. Mus. Adolph- Fred., pl. «fig. 3 . jj_
4. Am a n . acad., t. ï , p. Mus. Ad*
extraordinaire, il leur assbeie? le moucharpa du golfe de
Oascgigrie l, qui ©atmn sargue^et toutefois on serait encore
heureux - s’il n’eût fait que ces fautes, qu’un naturaliste
attentif aurait: #sétoent relevées mais il en a commis d’autres,
qui n’o n t pu être reconnues qu’en remontant à des
sources inédites, dent p e u depersonnes disposent. Voyant
dans le recueil des peintures laissé par le prince Maurice
une figure, qui est probablement celle qui a servi d’original
au'graveûr.de Margrave, et sans faire attention quelle
portait ce mêmcfiâém de ja g u a ca g u a re , il la d o n n e , en
^altérant encore un peu i(tel. fig. 1 ) d om in e une espèce
distincte,’ sous le nom de choetodon Mauritii. Trouvant
ensuite dans les manuscrits de Plumier u n dessin plus
cor^çëtr de ce'poisson , il en -fait une troisième espèce
(pl. éti la nomme choetodon marginatus. Vient alors
M. de^Lacépède qui adopte eesi'esp^ees ‘fitctices, et q u i,
trouv-apt dans lé ^ p ^ h tu re s 'Sur vélin d ’Aubiiet une copie
de ce mêri# dessin de Plumier 8 , en fait une quatrième
espèG% ét ilippelfe chétodon sargoïde.
. ; . Voilà- d©.Më une éspèçe- quadruplée ; la voilà placée à la
fois aux Indes .e t au Brésil; la voilà confondue avec un
pojggon d’un autre: genre et qui est d’Europe, et to u t cela
faute d’avoir observé des pins simples règles-deola ’<$itique.
C’est ainsi que richéyologre a été si malheureusement embrouillée
dans, ces der-nim tem p l^ e t que nous avons tant
1. Duhamel, Pêches, sect. 5 ,p . 1 2 a, pl.,iJÜÏïiff.-x. , "
2. Il parait que Plumier changeait quelquefois -sès phrases lorsqu’il recopiait ses
dessins. «Celui-ci est étiqueté sur l’original de la'Bibliothèque du Roi : SkUQVsfasciàius,
pinnulis acutioribus et cauda lunata; sm le manuscrit de Bloch : Sesbrisüs fasciatus,
cauda falcinulaia, et sur le vêlîn d’Aubriet; SarGvsjubrotundus etfasciatus; mais
l’idéafeê àuïessîn n’en ëSt pas moins évidente, même dans les mauvaises gçayures
que l’on en a faites.