090 MANUEL
Ces oiseaux ( dont une seule espèce habite en Europe ) ,
fréquentent le plus habituellement les eaux salées ; ils xi-
vent sur les plages baignées par le flux de la mer, ou à
l’embouchure des rivières, toujours dans des lieux vaseux
ou couverts de limon, et où l’eau est à une hauteur proportionnée
à la longueur de leurs jambes ; les nids ne
sont point élevés de terre comme ceux des Fiammants,
mais à l’ordinaire dans un creux formé en terre et recouvert
de quelques brins d’herbe ; en couvant ils ploient
leurs longues jambes contre les flancs ; ils émigrent et
vivent par paires; leur vol est rapide et soutenu; leur
nourriture consiste en insectes presque imperceptibles ,
qu’ils enlèvent dans l’eau de dessus la vase ; en les voyant
prendre leur nourriture , on dirait qu’ils frappent l’eau ;
leur mue est simple et ordinaire ; les jeunes de l’année
diffèrent très-peu des vieux , et les sexes ne diffèrent point.
Us ne nagent point habituellement, quoique pourvus de
pieds à doigts presque entièrement palmés. Trois espèces
distinctes habitent les climats étrangers.
AVOCETTE A NUQUE NOIRE*. ,
RECURVIROSTRA A VOC E T T A. ( L i i ï s .)
Tout le plurùage d!un blanc parfait, à l’exception
cependant du haut de la tête, de la partie postérieure
du cou, des plus petites et des plus grandes
scapulaires, des couvertures alaires et des rémiges,
toutes ces parties sont d’un noir profond; bec noir;
iris d’un brun rougeâtre ; pieds d’un cendré bleuâ*
Cette dénomination sert parfaitement pour distinguer l’avo-
cette d’Europe des trois autres espèces étrangères. L’avocette de la
Nouvelle-Hollande à cou d’un roux bai est une espèce nouvelle,
que plusieurs naturalistes confondent avec R. americana. Lath.
tre. Longueur 17 pouces 6 lignes. Le mâle et la
ƒemelle adultes.
Les jeunes avant la mue, ont déjà le plumage
d’un blanc p u r , mais les parties noires sont nuancées
de brun; le brun noir de la tête ne s’étend
point au delà de l’occiput; celui des scapulaires
est bordé de ro u x , et toutes les plumes de. ces
parties sont terminées par un petit bord d’un roux
cendré ; les pieds sont cendrés ; les tarses sont gros
et cannelés par devant. Après la première mue
d’automne, il règne encore, pendant la première
année, un peu de rôussâtre sur les bords extérieurs
des plumes scapulaires.
Rectjrvirostra avocetta. Gmel. Syst. 1. p. 693. sp. 11
— Lath. Ind. v . 2. p . 786. sp. 1. -— L’Ayocette. Buff.
Ois. v. 8. p. 466- t. 38. — Id. pi. eni. 353. Gérard.
Tab. êiém. v . 2. p. 166. '-rr Scoping avocet. Lath. Syn.
v. 5. p. 293. — Penn. Frit. Zool. p. i 34- t. C.~— Der
blatjfüssige wasser sabler. Bechst. Natyrg. Deut. y, A.
p. 45o. t. 25. f. 2. — Borkb. Deut. Orn. Heft. 3. f. 3.
— Meyer, Tasschenb. Deut. v. 2* p. 415. — Avocetta
0 becco storto. Stor. degt. ucc, v . 5. pi. 5g5. — De kltiit.
Sepp. Nedert. Vôg. v. 1. t. p. 67.
Remarque. Les individus tués^en Egypte, et ceux qui
m’ont été envoyés du cap de Bonne-Espérance, ne dif*,
fèrent en rien de ceux d’Europe ; l’avocette de l’Amérique
méridionale et celles de l’Inde, et de l’Australe-Asie„ forment
trois espèces distinctes,bien caractérisées, indiquées;
dans le présent article.
Habite : les prairies et les plagès inondées par les eaux
de la mer; très-abondant dans la Nord-Hollande, plus
rare le long des côtes ; très-accidentellement dans l’intérieur
des terres ; répandue presque partout.