plumage de cet oiseau soit parvenu à son état parfait ;
mais ces déscriptions , comme presque toutes celles applicables
à l’espèce précédente, sont à tel point confondues
les unes avec les autres, qu’on doit les proscrire de
la liste nominale. Quelques auteurs ont confondu les
deux espèces distinctes de hérons blancs de nos climats ,
qui sont ornés de plumes soyeuses et déliées ; d’autres en
ont formé quatre espèces séparées, qui, dans le fait , ne
sont que des différences d’âge ou de VAigrette, ou de la
Garzette. Le héron décrit dans le système de Latham, sous
le nom de Ardeaæqtjinoxiaus. p. 696. sp. 70, est le jeune
de l’année d’une espèce bien caractérisée et distincte.
On doit également observer de ne point confondre
notre Héron garzette avec une espèce voisine, très-semblable
, qui vit dans les climats d’Amérique et d’Asie.
Cette espèce étrangère se distingue par une huppe très-
touffue et par un grand bouquet à la partie inférieure du
cou ; toutes ces plumes ont les baguettes faibles , à
barbes soyeuses et décomposées , semblables à celles
du dos. Buffop donne une figure passable de cet oiseau,
pl. enl. 901 , mais la description n’appartient point à la
figure. Cette Aigrette est désignée par Latham dans sa
diagnose de YArdea nivea. Ind. Orn. v. 2. p. 696.
sp. 67 ; mais plusieurs des synonymes ont rapport à notre
Garzette. Je désigne cette espèce de Buffon par le nom
de Héron panaché ; on trouve une description exacte
dans Latham, Syn. supp. v. 1. p. 236; c’est encore Ar-
dea candissima Wilson, American ornithology , v. 7.
p. 120. pl. 62. f. 4* J’ai dans plusieurs cabinets publics
et de particuliers ce Héron panaché d’Amérique ,
classé parmi les oiseaux indigènes, toujours sous le faux
nom de garzette d’Europe.
Habite : les confins de l’Asie ; assez abondant en Turquie,
dans l ’Archipel , en Sicile , en Sardaigne et dans
quelques parties de l’Italie ; périodiquement de passage
D’ORNITHOLOGIE. 577
dans le midi de la France et en Suisse ; plus acéideütelle-
ment en Allemagne.
Nourriture : probablement comme les précédentes.
Propagation : niche dans les marais ; pond quatre ou
cinq oeufs blancs.
II*. SE CTION. — B IH O R E AU et BU TO R .
Bec aussi long,que la tête ou un peu plus long,
plus haut que large, très-comprimé ; mandibule
supérieure légèrement courbée ; une très - petite
portion du tibia nu, le reste emplumé jusques près
du genou. Les Bihoreaux ont à l’occiput deux ou
trois plumes droites, longues et subulées. Les Butors
ont le plus souvent le cou très-gros, abondamment
couvert de longues plumes capables d’érection
, et tout le derrière du cou garni seulement par
un duvet très-épais : leur nourriture se -compose
principalement d’insectes, de vers ou de frai, rarement
de poissons.
BIHOREAU A MANTEAU NOIR.
ARDEA NYCTICORAX. ( L i n s .)
Tête, occiput, dos et scapulaires d’un noir à
reflets bleuâtres et verdâtres ; trois plumes blanches
très-étroites, longues de 6 ou de 7 pouces, sont
implantées au haut de la nuque ; partie inférieure
du dos,- ailes et queue d’un cendré pur ; front, espace
au-dessus des yeux, gorge, devant du cou et partiel
inférieures d’un blanc pur; bec noir, jaunâtre à sa
base ; iris rouge ; pieds d’un vert jaunâtre. Longueur,
1 pied 8 pouces. Les vieux.