HIRONDELLE-DE-MER ARCTIQUE.
S T E R N A A R C T IC A (Mihi.)
Bec grêle, rouge,, sans pointe noire ; longueur
du tarse, 6 lignes ; queue très-fourchue, aussi longue
ou un peu plus longue que les ailes.
Plumage d'été ou des noces..
Front, sommet de la tête et les longues plumes
de l’occiput d’un noir profond ; tout le reste des
parties supérieures colorées comme dans Sterna hi-
rundo, mais le cendré bleuâtre généralement plus
foncé ; les parties inférieures, la gorge et le devant
du cou du même cendré foncé que le dos ; une
très-petite partie de l’abdomen-, les couvertures inférieures
de la queue et une bande au-dessous des
yeux d’un blanc pur ; queue très-fourchue, comme
dans Sterna hirundo, mais un peu plus longue ;
tarses et doigts très-courts, d’un beau rouge ; bec
d’un rouge de laquej iris brun. Longueur, i 3
pouces 6 ou 8 lignes.
Remarque. Le plumage d’hiver et les jeunes de cette
espèce, facile à confondre avec Sterna hirundo, ne me
sont point encore connus ; il est probable qu’en cet état ils
diffèrent également très-peu de notre hirondelle-de-mer
commune. Afin qu’à l’avenir on puisse distinguer facilement
ces deux espèces très-voisines, il sera bon d’observer
que les tarses de celle-ci sont toujours de quatre lignes
plus courts que ceux de Sterna hirundo ; que le blanc à
l ’abdomen est moins étendu ; que le devant du cou et la
gorge sont toujours du même cendré foncé que le ventre ;
la queue est constamment un peu plus longue; le bec,
mais surtout les pieds, sont plus petits. Il paraît que cette
hirondelle-de-mer est le représentant de l’espèce commune
, dans les régions du cercle arctique ; c’est là sa véritable
patrie, tandis que Sterna hirundo habite les pays
plus tempérés de l’Europe. Les voyageurs de la dernière
expédition au pôle ont rapporté plusieurs individus de
cette espèce très-commune à la baie des Baffins et dans
le détroit de Davis. Les trois individus que j’ai reçus de
M. Sabine ne diffèrent point de ceux tués en Écosse et sur
les côtes d’Angleterre.
Habite: les régions du cercle arctique; commune aux
Orcades, se montre sur les côtes d’Écosseet d’Angleterre;
observée dernièrement sur la Baltique ; visite probablement
aussi les côtes septentrionales de 1 Océan.
Nourriture : poissons.
Propagation : m’est inconnue. *
* M. Naumann en parle sous le nom de Sterna macroura dans
le récit d’une petite course sur les bords de la Baltique, article
inséré dans le journal l’Isis, année 1820. Ce naturaliste propose
dans le même article de changer la dénomination de notre St. hirundo
en St. Jluviatilis, apparemment dans la supposition que
St. hirundo ne vient pas à la mer; mais si M. Naumann avait
visité les côtes de l’Océan, il aurait pu s’assurer que cette espèce
y est bien plus abondante sur les bords de la mer, où elle
niche, que partout ailleurs ; mais comme nous n’avons pas besoin
d’un nouveau nom pour bien distinguer St. hirundo de Lin-
née de toutes les autres espèces connues, les choses peuvent rester
telles. Le nom de Macroura ne convient point à ma St. arctica;
elle a seulement une queue un peu plus longue que St. hirundo,
tandis que nous avons en Europe et à l’étranger des sternes à
queue très-longue, et que St. dougallii a une queue extraordinairement
longue, dépassant les ailes souvent de plus de deux
pouces.