814 MANUEL
o u de fo rm e pla te . N a r in e s p r e sq u ’à la su r fa c e d u
b e c , à q u e lq u e d is tan c e d e la b a s e , o v o ïd e s , à m o it
ié fe rm é e s p a r la m em b ran e p la t e , q u i r e c o u v r e la
fosse n asale. P ie d s c o u r t s , em p lum é s ju s q u ’a u x g e n
o u x , r e t ir é s v e r s l’ a b d om e n ; tro is d o ig ts d e v a n t ,
en tiè r em e n t pa lmés ; d o ig t d e d e r r iè re l ib r e , a r t ic
u lé plu s h a u t su r le ta r s e , d é p o u rv u d e m em b ra n
e , ou p o r ta n t un ru d im en t. A il e s m é d io c r e s , la
i re. r ém ig e de la lo n g u e u r d e la a 8, o u un p e u plu s
c o u r te .
Les oiseaux Compris dans ce genre, aiment à vivre sur
les eaux, où ils nagent avec grâce et facilité ; leur nourriture
consiste en poissons, insectes, coquillages, végétaux
et graines; les uns font usage de leur long cou pour saisir,
ayant la tête plongée, les alimens qui leur sont nécessaires ;
d’autres plongent tout le corps et restent assez long-temps
sous l’eau ; la plupart se submergent lorsqu’ils sont vivement
poursuivis. Plusieurs espèces vivent sur les eaux
douces; d’autres (et ce sont particulièrement celles pourvues
d’un rudiment de membrane au doigt postérieur)
habitent les eaux salées et les bords de la mer; le plus
grand nombre émigre le long des côtes maritimes. La démarche
est vacillante et embarrassée; ceux à doigt postérieur
lobé marchent plus mal, les jambes sont plus retirées
dans l’abdomen ; on les voit peu à terre, et toutes
leurs habitudes semblent les rapprocher du dernier genre
des Pinnatipèdes et des derniers de l’ordre Palmipèdes.
Ces oiseaux fournissent un bon aliment; ils se laissent
élever facilement en domesticité ; sous ces rapports ils
sont à l’homme de la même utilité que plusieurs espèces
d’oiseaux qui composent les ordres Pigeon et Gallinaci.
La mue, chez le plus grand nombre des espèces connues,
a lieu deux fois l’année, en juin et en novembre ; chez les
seuls mâles la couleur du plumage change; ils se revêtent
en juin d’une partie des couleurs propres aux femelles, et
se présentent alors dans un plumage bigarré;aumoisdeno-
vembre, on les voit se revêtir du plumage des noces, qu’ils
conservent jusqu’à l’époque de la couvaison; les femelles
muent plus tard que les mâles, et peut-être ne le font-elles
qu’une fois; les jeunes mâles de l’année, avant leur première
mue, ressemblent presque à s’y méprendre aux
vieilles femelles.
Remarque. Quelques méthodistes ont voulu former du
genre Anas de Linnée deux autres genres, notamment
celui du Cygnus et A user ; mais les caractères distinctifs
qu’ils donnent, sont fondés sur des bases aussi difficiles
à saisir que peu stables ; le savant Bechstein, l’un de ceux
qui ont introduit les trois genres, vient de se raviser sur ce
point, puisque , dans son troisième volume de l ’ Ornitko-
logisches Tasschenbuch fur Deutschland, il est d’avis
que le genre Anas de Linnée ne peut être subdivisé qu’en
trois sections principales, et non en trois genres distincts.
Dans le système d’Illiger, on voit ce grand genre divisé
en deux ; les Oies seules forment un genre, et les Cygnes
et les Canards sont réunis; M. Cuvier vient aussi de former
trois sous-genres et de nombreuses divisions, mais ce
savant convient que les limites de ces trois sous-genres
ne sont pas trop précis; la division des petits groupes d’après
la forme du bec , est parfaitement bien vue pour autant
qu’elle est destinée à former une série naturelle dans
l’arrangement des espèces d’un même genre. Il en est du
genre Anas comme de celui du Falco et du Fringilla ,
dont les grandes familles ne peuvent être séparées en
genres, mais que nous divisons eosections pour en faciliter
la classification méthodique. A partir de cette base, je divise
le présent genre en Oies, Cygnes et Canards proprement
dits; ces derniers sont subdivisés en deux sections »
caractérisées par l’absence ou par l’existence d’un rudiment
de membrane au doigt postérieur.