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G8 MIMOSA.
arrondies et courbées en arc vers la terre dans leur contour. Jeunes pousses couvertes
de petites glandes ; branches et rameaux étalés horizontalement, et relevés
au sommet. Feuilles longues de huit à dix pouces, à-peu-près aussi l a r g e s , bien
garnies; pétiole commun, courbé en arc ainsi que les pétioles secondaires, et ayant
quelquefois au sommet une glande semblable à celle de la base ; pétioles secondaires
au nombre de huit à douze, portant chacun vingt à v i n g t - h u i t paires de
folioles longues de trois hgnes sur u n e ligne à-peu-près de large. Epis jaunâtres,
coniques, longs d ' u n p o u c e , portés chacun sur un pédoncule long de huit à neuf
hgnes. Légume long de trois pouces, ayant trois articulations, et rétréci aux deux
bouts.
FLEURIT. Cette belle espece est ordinairement en fleurs e n automne ; l'individu
de Malmaison a fleuri vers la fm de l ' h i v e r , et ses épis ont tous été sohtaires, sans
doute pour cause d'avortement.
H.IRITE. Le Mimosa l o p h a n t h a a été découvert par Lahaye à la Nouvelle-Holl
a n d e , et introduit en 1796 dans le jardin de Cels.
MIMOSA à tige ailée.
M. sans épines , à feuilles deux fois ailées ; pétiole
commun muni d'une glande au-dessous
de chaque paire de pétioles secondaires ; folioles
étroites écartées.
i5. MIMOSA decurrens.
J\L inermis; foliis bipitinatis ; petiolo infra
omnes pinnulas glanduloso ; foliolis angustis
distantihiis.
Mimosa decurrens, HORT. LO.\D.
Cette espece, originaire des mêmes lieux que les précédentes, n'a pas encore
fleuri à Malmaison, quoique l'individu envoyé d'Angleterre soit élevé d'environ
cinq pieds : elle est très remarquable par des lames saillantes qui p a r t e n t au nombre
de trois de la partie inférieure du point d ' a t t a c h e de chaque feuille , et parcourent
la tige et les branches dans leur longueur ; elle l'est encore par la glande que porte
l e pétiole commun au point d ' a t t a c h e de chaque paire de pétioles secondaires, par le
grand nombre de folioles dont ces derniers sont garnis, par la distance que laissent
les foholes e n t r e elles, et par leur longueur de quatre ou ciuq lignes, huit fois plus
considérable que leur largeur. Les feudles ont de la r o i d e u r , sont ovales, et longues
d ' e n v i r o n six à sept pouces.
OBSERVATIONS. TOUS les Mimosa p r é c é d e n t s , récemment découverts dans les isles
de la mer du Sud et les terres australes, ont été la plupart introduits en Europe
par les Anglais, et se trouvent maintenant en France dans les grandes collections
de plantes étrangères, notamment dans celles de Malmaison, où l ' on voit maintenant
(ventôse an 12) en pleine fleur les MIMOSA pubescens, botrycephala, verticillala,
juniperoides, lophantha , longifolia, etc.
Quant aux especes cultivées dans les serres cliaudes, ou qu'on ne cultive point
en E u r o p e , mais qui méritent d'être m e n t i o n n é e s , on remarque principalement
les suivantes.
MIMOSA scandens. Sa tige sarnienteuse acquiert une longueur de cent à cent
cinquante pieds, et grimpe sur les branches des arbres au moyen de la vrdle qui
termine le pétiole commun de ses feudles deux fois ailées. Ses légumes, les plus
grands qu'on conuoisse dans la f a m i l l e , sont longs de trois à six pieds, et cont
i e n n e n t huit à vingt grosses graines un peu aplaties, qu'on mange comme des
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châtaignes dans les deux I n d e s , et qu'on fait servir à la n o u r r i t u r e des boeufs en
Amérique.
MIMOSA inga. C'est u n g r a n d arbre des Tropiques qui porte à Saint-Domingue
le nom de Pois sucrin. Ses feudles ont le pétiole commun bordé de chaque côté
d ' u n e m e m b r a n e , et garni de six à h u i t folioles longues quelquefois d'un demipied
sur trois pouces de large. Ses fleurs, placées aux sommités en bouquets blanchâtres,
produisent des légumes creusés à l'extérieur de siUons, et remplis d'une
pulpe sucrée dans laquelle sont nichées les graines. On mange cette pulpe avec
plaisir, et l'usage en est très commun dans les Antilles. Le Mimosa à feuilles de
Hêtre qui croît dans les mêmes lieux produit aussi des fruits dont la p u l p e est bonne
à manger.
MIMOSA pennala, MIMOSA saponaria. Loureiro nous apprend que l'écorce
de ces deux especes est un objet de coiinnerce dans la Cochinchine. L'écorce de
la premiere se réduit sous le marteau en u n e sorte d'étoupe qu'on emploie dans
la marine pour calfater les vaisseaux ; et la seconde mousse dans l'eau et nettoie
comme le savon.
MIMOSA lalronum, MIMOSA horrida, MIMOSA ehurnea. Ces especes et
d'autres encore armées comme elles de très grandes épines r e n d e n t presque impénétrables
les forêts de l ' I n d e , où elles croissent avec abondance. Ces végétaux
servent dans le pays pour faire des haies.
MIMOSA cateehu. Arbrisseau assez semblable au Mimosa de Farnese, mais ses
feuilles ayant les pétioles secondaires et les folioles beaucoup plus n o m b r e u x , et
ses fleurs étant disposées en longs épis au lieu d ' ê t r e ramassées en boule. La pulpe
contenue dans ses légumes, délayée dans l ' e a u et ensuite séchée au feu , est le vrai
cachou de nos pharmacies, qu'on croyoit dans ces derniers temps être retiré de
l'Arec, palmier des I n d e s , dont le f r u i t a des propriétés analogues. La friabilité de
cette substance gommo-résineuse, son aspect t e r r e u x , sa couleur b r u n e , l'avoieut
fait regarder pendant long-temps comme une terre ; et ce cachou porte encore
dans le commerce et dans les pharmacies le n om de terre du Japon : il a une saveur
extrêmement â p r e , mais son arriere-goût est très agréable ; les pastilles qu'on en
f a i t , en le mêlant avec beaucoup de sucre et u n aromate quelconque, sont très
connues dans toute l'Europe, et très estimées pour fortifier l'estomac et corriger la
mauvaise odeur de l'haleine. Tout le monde sait q u ' u n gros de cachou fondu dans
une pinte d'eau est u n e excellente boisson contre la dissenterie.
MIMOSA nilotica, MIMOSA senegalensis. LAM. La gomme arabique du commerce
est en partie récoltée sur ces deux arbrisseaux, qui croissent au milieu des
sables brûlants de l'Afrique. L'aspect de ces végétaux flatte peu la vue. Tous les
deux sont irréguhers et épineux, et ont des feuilles deux fois ailées. Dans le premier,
les fleurs sont ramassées en boule pédonculée ; les feuilles ont une épine
divergente aux deux côtés de leur point d'attache, et l ' on trouve u n e glande sur
le pétiole commun au-dessous de la derniere paire de pétioles secondaires; le bois
en outre est d ' u n e couleur rouge , et ce dernier caractere a fait donner à la plante
le n om de gommier rouge (Adanson, a n c i e n n e Encyclopédie). Dans le second, au
c o n t r a i r e , les fleurs sont en épi; les f e u d l e s ont à leur point d'attache trois épines,
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