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, 4 4 ULMUS. ORME.
Ulmits ( nuda) ramis nunquam suberosis , foliisinoequilaleris duplicato-serrads, pedunculis oequalibus
brevissimis, samaris nudis. EHQ. Beitr. 6. p. 86.
U. foliis scabris ovato-lanccolatis dentibus serratis. HALL. Helv. n. 1686.
U. Campestris et Theophrasti. BAUH. Pin. 246. DUHAM. Arb. 2. p. 367. pl. 370.
XJlmus. Doo. Pempt. 837. CAMEH. Epit. 70. LOL. Ic. 2. p. 89.
Ulmus. 1. 2. 3. TABTR.\,IEMONT. 97g. 980.
Orme ou Ormeau , Orme îles champs. Orme vulgaire, etc.
L'Orme champêtre est, comme tout le monde sait, un des arbres d'Europe qu'on
plante le plus communément le long des clieinins et dans les places pubbques. Il
croit et grossit assez vite, devient énorme, et dure si long temps, qu'on voit encore
en France quelques individus de ceux que le ministre Stdly fit planter devant les
églises du royaume sous le regne de Henri IV. Ses branches lui forment une tête
large et touffue. Ses feuilles, ordinairement fort rudes, très petites, on plus grandes
que la main, selon les variétés, et bordées de grandes dents qui ont des dents plus
petites, ont un de leurs côtés prolongé plus que l'autre sur le pétiole; et ce caractere,
presque général dans les ormes, sert souvent à les distinguer des végétaux
qui leur ressemblent par le feuillage. Les fleurs paroissent avant les feuilles , sont
petites, ramassées par paquets, un peu rougeâtres, et contiennent cinq étamines.
Les fruits,blanchâtres, plats, membraneux,orbiculaires et grands à-peu-près comme
un liard, sont mûrs à la fin du printemps, et ordinairement si abondants qu'ils couvrent
entièrement les rameaux.
OBSERVATIONS. Les graines produisent beaucoup de variétés : il y en a une petite
à très petites feuilles rudes qu'on nomme Orme nain ou Ormille; une à très grandes
feuilles peu rudes qui ne pousse de rejets ni sur le tronc ni sur les grosses branches,
on la nomme Orme-Teille ; une à grandes feuilles rudes connue sous le nom
à'Orme de Hollande; une qui a la tige élevée et relevée de bosses, les feuilles petites
e t r u d e s , c'est YOrme Tortillard, nommé i m p r o p r e m e n t Orme pyramidal, Orme
mâle; une à très grandes feuilles et à branches étalées de toutes parts, c'est ce
qu'on nomme improprement Orme femelle. Parmi ces variétés, en général peu
déterminées, d y en a vraisemblablement qui appartiennent aux deux especes
européennes suivantes; l'Orme à liege, et l'Orme pédonculé: on pourroit facilement
le reconnoitre aux caractères suivants. L'Orme champêtre a les fleurs en
groupes sessiles, cinq étamines et des fruits dont le bord n'est point cilié; l'Orme
à liege a les fleurs et les fruits comme l'Orme champêtre, mais ses étamines sont
au nombre de quatre, et ses rameaux sont relevés de côtes saillantes de la nature
du liege; l'Orme pédonculé se distingue aisément des deux précédents par ses
fleurs qui sont portées sur de longs pédoncules, et par ses fruits qui sont bordés
de cils.
CULTURE. On multiplie les Ormes par les graines, par marcottes, par boutures,
parles rejets enracinés, et par la greffe. La multiplication par les graines fournit de
plus beaux individus. Les autres moyens sont employés pour propager les variétés.
On seine les graines aussitôt qu'elles sont mûres; elles aiment, comme celles
du Tulipier et du Platane, à être extrêmement peu couvertes de terre. Duhamel
dit de les enterrer d'un demi-pouce, mais elles levent beaucoup mieux lorsqu'on
ne les couvre pas du tout. On les arrose sur-le-champ, crainte que le vent ne les
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enleve; et on les mouille très souvent pour qu'elles soient constamment humides.
Semées de cette maniéré, elles levent ordinairement en cinq ou six jours. Le jeune
plant au bout de l'année a un pied de hauteur; on le met en pépiniere, et on l'y
laisse, s'il est nécessaire, avant de le placer à demeure, jusqu'à ce que la tige ait
deux ou trois pouces de diametre. Il y a des cultivateurs qui recommandent de ne
point couper la tête aux jeunes Ormes en les plantant, parceque, disent-ils, cette
amputation altéré l'intérieur de la tige. Presque tous ceux qu'on plante sont étêtés,
cependant on ne voit pas que cet accident leur arrive.
« L'Orme s'accommode assez bien de toute sorte de terrains ; néanmoins, quand
« il est planté dans une terre trop grasse et un peu humide, il arrive que dans le
« temps de la seve celle-ci se porte en si grande abondance entre le bois et l'écorce,
« que ces deux parties se séparent par la rupture du tissu cellulaire, et alors on voit
« plusieurs de ces arbres mourir subitement ». DUHAMEL.
On abuse dans plusieurs endroits de la facihté avec laquelle les plaies de l'Orme
se cicatrisent ; tous les trois ans on le dépouille jusqu'au sommet. 11 est utile de
couper les branches inférieures, il est même nécessaire de ne pas attendre pour
en débarrasser le tronc qu'elles soient devenues trop fortes ; mais pour avoir un bel
arbre et un tronc bien nourri, il faut mettre au moins six années d'intervalle entre
chaque taille, et ne l'opérer jamais au-dessus de vingt-cinq pieds.
USAGES, K On peut faire de superbes avenues avec l'Orme à larges feuilles, n° 9
« (Orme femelle.) L'Orme à petites feuilles, n° 8 (Orme pyramidal) est admirable
« pour former des lisieres. Les Ormes à très petites feuillcs servent ordinairement
« à faire de très belles palissades. On peut les élever pour les tondre en boule
« comme les orangers. On en forme encore des tapis ou massifs sous les grands
« arbres dans les quinconces, en les tenant à trois pieds de hauteur. Cet arbre vient
« très bien dans les futaies.
K Le bois d'Orme se tourmente beaucoup ; c'est pour cela que les menuisiers en
c< font peu d'usage. Lorsqu'il est trop sec il est cassant et sujet à être piqué des vers;
u cette raison fait qu'on l'emploie rarement dans les charpentes. Ce bois néanmoins
« est excellent pour les ouvrages de charronage. Plusieurs pieces des moulins, et
cc presque toutes celles qu'on emploie pour les presses et les pressoirs sont faites
cc d'orme : les pompes pour la marine , et les tuyaux pour la conduite des eaux sont
« faits avec le bois d'orme. Ce bois est de qualité différente selon les especes. L'esa
pece n° a (Orme-Teille), dont les feuilles sont très larges, et qui ne pousse point
« de rejets sur le tronc ni sur les grosses branches, a le bois tendre et presque aussi
« doux que le noyer. L'espece 11°9 (Orme femelle) branche beaucoup, et fournit
« quantité de bois tortu dont les courbes sont très utiles aux charrons; cependant
tt son bois n'est pas aussi dur que celui de l'espece 11° 8 (Orme tortillard): celui-ci
tt est chargé de noeuds, et on le recherche par cette raison pour en faire des moyeux
tt de roue ». (DUHAM. )
Le bois d ' O r m e {Mémoires sur radmiiiistration forestiere par M. Feuille, tome 1,
page 176) n'est ni le plus dur, ni le plus fort, ni le plus élastique de nos bois indigenes;
l'arbre n'est ni le plus beau des arbres d'avenue, ni celui dont le fanage
est le plus gai. Ses feuilles, comme fourrage, ne valent pas celles du Frêne et de
l'Acacia. Le Chêne lui est préférable pour la charpente, le Hêtre pour la fente ;
beaucoup d'autres arbres pour la menuiserie, puisqu'il est sujet à se tourmenter;
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