I r j
! I. '
I . il
I • !
'I !
A N O N A. A N O N E
Corossol trilobé. LAM. Encycl.
Assiminier, vulgairement.
Arbrisseau haut de dix à quinze pieds, ayant de grandes feuilles lisses et fermes
comme celles des Lauriers, d'assez grandes fleurs en cloche d'un rouge noirâtre,
et de gros fruits divisés en deux ou trois lobes profonds, qui ressemblent à des
concombres réunis par la base.
Tiges droites, épaisses. Rameaux portant les feuilles vers leur sommet. Feudles
elhptiques-pointues, un peu pendantes, portées sur de courts pétioles, longues de
sept à neuf pouces sur trois pouces de large, ayant les fleurs à leur aisselle. Fleurs
solitaires, pendantes, portées sur un pédoncule long d'un demi-pouce; folioles
du calice ovales; les trois pétales extérieurs ovales - arrondis ; les trois intérieurs
élargis au sommet, un peu concaves à la partie inférieure, et ridés à la base.
Fruits jaunâtres, pendants, lisses; graines longues de plus d'un pouce, légèrement
courbées, un peu cylindriques, au nombre de dix à douze dans chaque lobe, et
nichées une à nne dans une chair jaunâtre.
FLEUIUT. Les fleurs dans nos chmats se développent au printemps avec les
feuilles.
H.1BITE. On trouve cet arbrisseau dans plusieurs parties du nord de l'Amérique.
USAGE. Les negres mangent son f r u i t ; d a une odeur désagréable, et sa peau
laisse sur les doigts un suc qui cause dans les yeux, si on les touche parmégarde,
une inflammation accompagnée d'une grande démangeaison. Le bois est souple
et fort dur.
CULTURE. Ce végétal se plaît dans les lieux et le sol qui conviennent au Tulipier;
une terre trop légere et trop humide lui est peu favorable ; son accroissement est
fort lent; il perd ses feuilles en hiver. On le multiplie par le moyen des graines
qu'on fait venir de son pays natal ; elles ne germent qu'au bout de deux ans. Les
jeunes plants doivent passer deux ou trois hivers dans l'orangerie ; ils ont ensuite
assez de force pour résister aux gelées.
OBSERVATIONS. On trouve à Versailles, au jardin du Petit-Trianon, un superbe
individu de cette espece, la seule qui soit en France de pleine terre : tontes les
autres, qui croissent dans les climats très chauds de l'Amérique et de l'Inde, ont
besoin de la température de nos serres; encore y végetent-elles difficilement. Nous
ferons cependant mention de plusieurs d'entre elles qui méritent d'être connues.
En général ces végétaux sont toujours verds, ont de grandes feuilles entieres,
fermes et luisantes, de grandes fleurs, quelquefois de quatre pouces de diametre,
et des fruits, la plupart assez estimés. Les especes suivantes sont les plus remarquables.
ANONA longifolia. LAM. Encycl Arbre de la Guiane, où il est connu sous lo
nom de Pinaioua. Il a les feuilles étroites, presque sessiles, et surmontées d'une
pointe. Ses fleurs sont grandes et rougeâtres. Ses fruits ressemblent à une pomme
r e i n e t t e ; leur peau, qui est flne, pointillée et gercée, couvre une chair rouge
agréable au goût.
A N O N A . A N O N E . 85
ANONA cherimolia. LAM. Encycl. Ses grandes feuilles sont couvertes de duvet
en-dessous ; ses fruits, gros comme une orange, arrondis et enfoncés comme la
pomme à leur point d'attache, ont sous une écorce verdâtre nn peu écailleuse une
chair douce, blanche et odorante, qui fond dans la bouche comme du beurre. Les
Péruviens, qui possèdent cet arbre, préfèrent son fruit à tous les autres.
ANONA paludosa. LAM. Encycl. C'est un petit arbrisseau de la Guiane, connu
vulgairement sous le nom de Petit-Corossol, Petit-OEilde-Boeuf. Il a les feudles
ovales-oblongues-pointues, et couvertes en-dessous d'tm duvet roussâtre. Ses fruits
sont hérissés de pointes charnues ; ils sont assez bons à manger.
ANONA squamosa. LINN. Cet arbrisseau est répandu dans plusieurs endroits
de l'Amérique méridionale et des Indes orientales ; sa hauteur est d'environ quinze
pieds. Il porte des feuilles lisses, longues d'un demi-pied sur deux pouces de large.
Ses fleurs sont réunies au nombre de deux ou trois à l'aisselle des feuilles, et
donnent des fruits noirâtres, enfoncés à la base, alongés en cône, et couverts de
mamelons qui leur donnent une apparence écailleuse.
ANONA palustris. LINN. On connoît deux variétés de ce grand arbre qui croît
dans les lieux marécageux de l'Amérique méridionale. Les fruits de l'une sont
relevés de hgnes saillantes qui se croisent ; ils ont peu de saveur. Les fruits de
l'autre sont ponctués et bons à manger. Toutes les deux ont les feuilles ovalesoblongues
obtuses : ces feuilles exhalent une odeur de Sabine, et sont employées
contre les vers. La racine est très légere, spongieuse, élastique, et sert, dit-on,
comme notre liège pour faire des bouchons : on la dit excellente pour repasser les
rasoirs.
ANONA muricata. LINN. On lui donne aux Antilles le nom de Cachimentier.
Sa hauteur est médiocre. Ses rameaux ont leur extrémité d'une couleur orangée;
ils portent, vers le sommet, des feudles lisses ovales-oblongues-pointues, et, sur la
partie dépourvue de feuilles, de grandes fleurs d'un blanc jaunâtre qui produisent
des fruits très estimés. Ces fruits ont la forme d ' un coeur et sont hérissés de pointes
molles. Leur peau est mince, jaunâtre, et répand une odeur de térébenthine.
La chair qu'elle couvre est d'une odeur agréable et d'une couleur blanchâtre;
elle a la consistance du beurre. Ces fruits sont connus sous les noms de Cacliiment
ou Pomme de Canelle ; ils ont une saveur agréable : avant leur maturité
on les mange cuits dans l'eau, ou en guise de cornichons, ou rôtis comme les
ignames.
ANONA Amhotay. LAM. Encycl. Petit arbrisseau de la Guiane, tortu, revêtu
d'une écorce aromatique, et garni de grandes feuilles couvertes en-dessus, ainsi
que les jeunes pousses, d'un duvet roussâtre. Ses fleurs sont petites et velues. Les
Galibis lui donnent le nom à'Amhotay et emploient la décoction de l'écorce contre
les ulcérés malins.
ANONA asiatica. LINN. Il croît à Ceylan. Ses feuilles, longues d'un demi-pied
sur deux pouces de large, sont lancéolées, luisantes, relevées en-dessous de nervures
latérales parallèles, et creusées de sillons sur la face supérieure. Selon Burman
la racine est employée dans les grandes Indes pour teindre le coton en rouge.
Mi