L A U R U S . LAURIER. 117
principales, dont les deux latérales prennent naissance un peu au-dessus de la base
de la feuille, se perdent avant d'arriver au sommet, et ont chacune une glande au
pouit de leur départ. Vers la partie supérieure des rameaux naissent de pelits panieules
qui portent chacun quinze à dix-huit fleurs mâles, femelles ou hermaphrodites.
Elles ont un calice à six divisions. Les mâles ont neuf étamines. Les autres
produisent des fruits de la grosseur d'un gros pois, noirâtres , et ceints par le calice
dont les divisions sont tombées. Cet arbre fleurit pendant l'été.
USAGE. Son bois est blanc avec des ondes rougeâtres. L'odeur de camphre qu'il
exhale comme toutes les autres parties de la plante le fait employer cà divers ouvrages.
Tout le monde connoît le camphre, la légèreté, la blancheur et l'inflammabdité
de cette huile concrete dont l'usage est si fréquent en médecine. Cette substance
se trouve dans un grand nombre de végétaux, sur-tout dans ceux de la famdle
des Labiées; mais le Laurier camphrier fournit en grande partie le camphre qu'on
trouve dans le commerce. On 1 extrait au Japon en faisant bouillir avec de l'eau
dans un pot de fer le bois du camphrier réduit en petits morceaux; la chaleur
volatilise le camphre qui se condense dans u n chapiteau rempli de paille , et adapté
hermétiquement au pot de fer. 11 ressemble alors pour la consistance et la couleur
à de la cassonnade grise, et c'est en cet état que les Hollandais le reçoivent pour
lui donner, par de nouvelles sublimations, la blancheur et la pureté.
CULTURE. Le Laurier camphrier réussit dans le midi de la France en pleine
t e r r e , et on pourroit aisément l'y naturaliser en faisant venir de son pays natal
des graines stratifiées. Mais il est encore rare en Europe, parcequ'on ne peut l'y
multiplier que par les marcottes, et que celles-ci restent souvent plus d'une année
à prendre racine. La culture de cet arbre n'offre aucune difficulté; il suffit de lui
donner une bonne terre et de l'arroser fréquemment en été. On le rentre pendant
l'hiver eu orangerie dans le nord de la France.
OBSERVATIONS. Les trois especes suivantes observées au Japon par Thunberg ne se
trouvent pas encore en France, mais la température du pays où elles croissent porte
à croire qu'on pourra les y cultiver.
LAURIER GLAUQUE, Laurus glauca. THUNB. Cette espece a les feuilles d'un
verd de mer nn peu jaunâtre en-dessous, et les fleurs placées une à une sur les rameaux
au-dessous des feuilles. Celles-ci sont lancéolées, longues environ de deux pouces,
persistantes, et laissent en tombant des tubercules sur les rameaux. Les fruits, gros
comme un pois et d'un bleu noirâtre, fournissent par la pression une huile qu'on
emploie dans le pays pour la fabrication des chandelles.
LAURIER PEDONCULE, Laurus pedunenlata. THUNB. Arbrisseau dont les feuilles
oblongues et presque opposées ont deux pouces de long, et dont les fleurs sont
solitaires, éparses sur les rameaux, et portées sur des pédoncules qui ont la moitié
de la longueur des feuilles.
LAURIER LUISANT, Laurus lucida. THUNB. Cette espece est remarquable par
ses feuilles dentées en scie, et par les rameaux qui partent trois à trois. Les fleurs
sont sohtaires et presque sessiles aux aisselles des feuilles.
2- 3o
•J I
iifitii
i-i'-'-
ii