vive, et n'est plus propre à faire du charbon. Los cliarpentiers, menuisiers, ébénisles,
tourneurs, charrons, layetiers, gaîniers, carrossiers, etc., presque tous les ouvriers
en bois s'en servent pour divers ouvrages. On en fait principalement des tables, des
bois de lit, des brancards, des instruments de labourage, des vis, des treuils, des
presses, des pelles, des manches de couteau, des gamelles, des caisses d'emljallage,
et tous les ouvrages des mouhns qui doivent rester dans l ' e a u , car il dure très longtemps
s'il est Constamment dans l'humidité. Les sabots, chaussure ordinaire des halhtants
des montagnes, sont fabriqués généralement avec ce même bois. Dans les
Pyrénées, à l'extrémité de la chaîne, du côté de Saint-Jean-Pied de-Port, on en
fait des rames qu'on descend à Baïonne, d'où elles sont transportées dans les ports
de l'Océan. Il a long-temps été négligé comme bois de charpente, parcequ'd est
sujet à se f e n d r e , et à être attaqué par les vers ; mais les Anglais, en lui faisant
subir quelques préparations préliminaires, ont remédié depuis jilusicurs années à
ces inconvénients, et ils en tirent un fort bon parti pour la construction des vaisseaux.
Ces préparations consistent, après avoir abattu le Hêtre dans la force de la
séve, au commencement de l'été, et après l'avoir laissé reposer uno année, à diviser
le tronc et les branches en parties appropriées aux ouvrages auxquels on les destine,
et ensuite à les soumettre à l'action d'une flamme entretenue avec des copeaux et du
fagotage jusqu'à ce que la surface du bois soit u n peu charbonnée, ou bien à les
tenir plongées dans l'eau pendant environ quatre à cinq mois. Les menuisiers remédient
encore à l'inconvénient de la vermoulure soit par le vernis, soit en tenant
pendant u u certain temps le bois dans de l'eau ou de l'huile bouillantes.
Les laines servent, comme les glands, à la pâture des animaux frugivores, surtout
des porcs, qui en sont avides, et de la volaille qu'elles engraissent promptement.
Mais l'avantage précieux de ces f r u i t s , c'est de fournir en abondance une
huile qui peut remplacer toutes les autres dans la préparation de nos aliments.
Jusqu'à présent les manufactures de cette huile sont rares; mais il est à espérer
que les avantages q u ' o n retire de celles qui sont établies aux environs de Compiegne
détermineront, dans d'autres parties de l a F r a n c e , les possesseurs de forêts do Hêtres
à employer aussi utilement l'immense quantité de faînes qu'on peut récolter.
Les forêts d'Eu et de Crécy ont donné dans une seule année plus d'un million
de sacs de faînes; et en 177g celles qu'on recueillit dans la forêt de Compiegne
fournirent plus d'huile qu'il n ' e n faudroit aux habitants du pays pour un demi-siecle.
Les marchands en gros en font dans ce canton des provisions considérables, et
plusieurs épiciers de Paris s'y pprovisionnent également. Mais tous les avantages
qu'on peut retirer de ce commerce dépend entièrement de la maniéré dont la préparation
de l'hude est opérée. Faute d'avoir suivi des procédés convenables, beaucoup
de tentatives ont été infructueuses. On peut consulter sur sa fabrication le
journal de Physique du mois de janvier 1781 , et la méthode proposée par la commission
d'agriculture et des arts dans la Feuille du Cultivateur, tome IV.
La récolte des faînes se fait au commencement de l'automne lorsqu'elles tombent
d'elles-mêmes. Il faut qu'elles soient parfaitement mîires pour fournir de bonne
hude; d fiiut aussi qu'elles soient récoltées peu de temps après leur chute pour
éviter l'altération qu'elles pourroient éprouver par l'eau des pluies. Leur dessiccation
doit se faire lentement ct à l'ombre. Pour en extraire l'huile on les réduit d'abord
en pâte dans des moulins, dont les pilons, mus par le moyen do l ' e a u , agissent sur
la faîne déposée dans des creux en forme de mortiers pratiqués dans u n e piece de
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