
ERICA VULGARIS.
Calluns bruyère•
Nom Allemand. Gemûne 1 laide. Besenhaide. Bienenhaide.
------- Anglais. Common Heath or Ling.
Elle fleu r it en Août.
OCTANDRIE, MONOGYNTE.
Ord. N a t• de LINNÉ. XVIII. Bicornes• Ericacées, Decandolle.
Caract. GENERIQUES. Calice persista i t , a 4 sépales. Corolle persistante , 4—fiole. Fiïamens
insérés sur le réceptacle. Anthères bifides. Capsule membraneuse, à 4 -8 loges dont les cloisons
naissent du bord des valves. Plusieurs graines daus chaque loge.
Caract. spécifiques. Anthères pourvues d’un appendice. Corolle en cloche, presque régulière.
Calice double. Feuilles opposées, terminées à leur base en fer de flèche.
Z a raçine formée de fibres très menues est très caractéristique dans cet arbrisseau, de même que
dans toutes les autres espèces de Bruyère L a tige est ligneuse, à branches nombreuses et réunies
en faisceaux, Relevant dé a à b décimètres. Ces branches sont cylindriques , tortueuses
pubescentes dans leur jeunesse. Les feuilles très petites, opposées ou embriquées, linéaires, tr i-
gones, obtuses et terminées à leur base par deux appendices libres, mais quelquefois soudées ensemble.
On voit vers f un rameau dessiné séparément, pour montrer les feuilles embriquées en
4 rangées longitudinales. Les belles fleurs en forme de cloche sont réunies en grappes terminales.
On voit vers a une fleur entourée à sa base de 6 bractées, qui fo n t paraître le calice dou-
■blé; vers b un des sépales en forme dyoeuf et un peu plus long que la corolle ; vers c la corolle
divisée en 4 segmens profonds; vers d une des étamines plus courte que la corolle et dont P anthère
porte à sa base deux petites soies; vers e te p istil, dont le stile est couronné par un stigmate
à 4 lobes, saillant hors de la fleur. — Toutes ces figures sont agrandies.
'On trouve de temps en temps dans nos landes une variété à fleurs blanches.
Lieu natal. Dans les landes et quelquefois aussi dans les dunes. Elle est très communer
dans les laudes dans toute l’étendue de notre royaume. On peut même dire qu’elle forme en
grande partie la croûte végétale de ces terres incultes. M. Mulder l’a trouvée dans les dunes à
fV assenaar et Katwijk ; M. Kops dans les dunes de Schoorl, Kalantsoog et Texely et M.
VAN Spyk Vermeulen dans les dunes de JLoosduinen près de la Haye. -
J ’ai trouvé la va rié té entre autres au Bild, à Z e i j s t , Driebergen, Darthuizen et Grebbe
dans la prov. d ’TJlrecht et entre RoswinkeL et fVeerdirige en Drenthe.
Usage Économique. Il n’y a pas de plante parmi les Phanérogames, qui occupe une si
grande étendue, peut-être bien une cinquième partie, de notre sol, qu’elle recouvre par sa végétation
sociale et sa multiplication facile par ses raçines, ses jets et ses graines. On appelle aussi
dans la langue Hollandaise les landes heidevelden, c’est à dire terres de bruyère. Elle se plaît
surtout dans les sables découverts, purs ou mêlés de terre tourbeuse. Elle est plus rare dans les
dunes maritimes ou elle ne se trouve qu’en quelques endroits et y. montre un port si grêle et peu
développé, qu’on est bientôt convaincu que ce sol ne lui convient guères.
Si nous admettons la supposition de M. Reinwardt que le carbone de plusieurs végétaux
des landes, se réunissant au sable et à l’eau, serait en partie la cause de l ’origine des couches
d ’ocre, qu’on reucontre souvent dans les landes, la bruyère devrait alors être considérée en premier
lieu comme formant ces couches -carbonisées et ferrugineuses.
'C ’est une plante nuisible dans les champs cultivés et les prés, qu’on ne détruit que difficilement.
On sait que les landes couvertes de bruyère fournissent un terrein très favorable au pâturage
des moutons. Les chevaux brouteut aussi la bruyère, quand elle est jeune et GuNner nous
■apprend qu’il a pu entretenir pendant deux mois entiers ses chevaux avec de la bruyère coupée
et le résidu des fabrique de genièvre. Lés cochons la mangent aussi quelquefois, suivant le
'P a n suecus.
On a la coutume de transporter les abeilles dans les landes, lorsque la bruyère est en fleurs;
mais le miel qu’elles y récoltent a une couleur foncée, qui rend sa valeur moindre que Celui du
miël blanc. — Cet arbrisseau sert aussi à fabriquer plusieurs espèces de balais.
La croûte végétale des landes, formée surtout par la bruyère, est employée souvent comme
englais et comme combustible. On en prépare aussi, près de Bordeaux, un excellent charbon
-suivant Du Hamel du Monceau. On peut s’en servir avec de la paille et de l’argile pour bâtir
les parois des chaumières. On peut en couvrir les toits ét les vers-à soie aiment à former leurs
cocons dans de la bruyère, Du HAMEL DU MONCEAU.
On fait enfin usage de la plante dans de la bière au lieu de houblon. Elle peut servir au >tan-
«age des cuirs et pour fournir une couleur jaune, d’après Dambourney.