à celles de l’espèce précédente : a, la pèche violette, dont la
chair se sépare du noyau à la maturité; jS, le brugnon, dont la
chair reste adhérente au noyau, même à l’époque de sa maturité.
Cet arbre est cultivé dans la plupart des jardins ; il est
probablement originaire de la Perse. J>.
SOIXANTE-DOUZIÈME FAMILLE.
L É G UMIN E U S E S . L E G U M I N O S Æ .
Leguminosce. Juss. Adans. — Papilionciceoe et Lomentaceoe„
Linn.
L es légumineuses méritent de fixer notre attention d’une
manière spéciale , soit parce qu’un grand nombre d’entre elles
sont indigènes de l’Europe , soitparce qu’elles sont journellement
employées comme fourrages ou comme plantes potagères , soit
enfin parce qu’elles offrent au plus haut degré ces mouvemens
singuliers qu’on a désignés sous les noms de sommeil et de
réveil des feu ille s , et que quelques-unes même sont mises en
mouvement par le simple contact. Cette famille renferme des
herbes , des arbustes ou des arbres ; les racines sont presque
toujours fibreuses, et les fibres de plusieurs espèces portent de
petits tubercules charnus ; les tiges sont quelquefois grimpantes ;
les feuilles sont toujours articulées sur la tige , rarement simples
, presque toujours composées de plusieurs folioles ailées
ou digitées ; la base du pétiole commun offre 3 stipules , tantôt
libres, tantôt adhérentes au pétiole; on retrouve même dans
certains genres de petites stipules à l’origine des folioles. Dans
quelques genres le pétiole , au lieu de se terminer par une foliole
, se prolonge en une vrille simple ou rameuse ; les fleurs
sont presque toujours hermaphrodites , et offrent différens modes
<de dispositions.
Le calice est d’une seule pièce , en cloche ou en tube, ordinairement
à 5 divisions; la corolle est de forme bizarre et
variable : dans quelques genres , elle manque entièrement; ail—
eurs , ses pétales sont soudés ensemble ; presque toujours elle
est composée de 5 pétales insérés au fond du calice. Dans la
première section (les Lomentacées , Lin. ), qui est presque
toute exotique, les pétales sont égaux , disposés comme dans
D E S L É G U M I N E U S E S . 489
les Rosacées; dans les autres, qui sont la plupart européennes ,
et qui ont reçu le nom de Papillonacees , les 5 petales sont
irréguliers, et imitent un peu , par leur disposition, l’apparence
d’un papillon qui vole : les deux pétales inférieurs ,
rapprochés ou réunis , forment une espèce d’étui qui entoure
les organes sexuels , et qui a reçu le nom de carène ou nacelle
$ les deux du milieu, placés à côté de la carène, ont
reçu le nom à’ailes ; le supérieur, qui enveloppe tous les
autres avant la fleuraison , porte le nom â’étendard ou de pavillon
; les étamines sont presque toujours au nombre de 10,
insérées sur le calice au-dessous des pétales ; leurs filamens
sont tantôt distincts , tantôt soudés tous ensemble, plus souvent
on en trouve 9 soudés en une gaine qui entoure 1 o—
vaire, et le dixième , placé devant l’étendard , reste libre. L o-
vaire est simple, libre, souvent pédicellé; le style est unique,
courbé du côté de l ’étendard; le stigmate est simple; le fruit
porte le nom particulier de gousse ou de légume ; il est de
forme assez variable , de consistance foliacée , tantôt à une
loge, tantôt à 2 loges longitudinales , quelquefois divisé en 3
ou plusieurs loges par des cloisons , des étranglemens ou des
articulations transversales; il est le plus souvent composé de
2 valves appliquées l’une contre l’autre , et qui se séparent
au moment de la maturité ; les graines sont toujours attachées
à une seule des sutures, latérales , tantôt solitaires ,
tantôt nombreuses; dans ce dernier cas, elles adhèrent alternativement
à l’une et à l’autre valves ; elles sont arrondies
ou en forme de rein , marquées d’une cicatricule très-
visible; dans les Lomentacées, la membrane intérieure des
graines , renflée et épaissie , prend l’apparence d’un péris-
perme, et la radicule est droite; dans les Papillonacées, la
membrane interne n’est point renflée, et la radicule est courbée
sur les lobes : ceux-ci sont arrondis ou ovales , ordinairement
épais et charnus ; dans la plupart des genres, ils se changent
en feuilles séminales au moment de la germination ; ils conservent
leur apparence et leur nature dans les Légumineuses
munies de vrilles, et dans quelques autres genres; dans ce dernier
cas, tantôt ils restent enfouis en terre, tantôt ils sortent
de terre à la germination. Les feuilles primordiales sont presque
toujours différentes des feuilles ordinaires de la plante.