au sommet: les fleurs naissent solitaires ou géminées, presque
sessiles à l’aisselle des feuilles; leur couleur est d’un pourpre
assez vif; il leur succède des gousses comprimées, brunâtres ,
garnies de petits poils, au moins dans leur jeunesse; elles renferment
plusieurs graines légèrement comprimées , parfaitement
lisses et non tuberculeuses ni chagrinées comme dans l’espèce
suivante. Q. Cette plante se trouve dans les champs; on
la cultive pour la nourriture des bestiaux.
4020. Vesce fausse-gesse. Vicia lathjroides.
V icia lathyroides. ïÀnh. spec. 10B7. Smith. Fl. brit. 771. Lam.
Fl. Br. 2. p. 565.— Ervum soloniense. Linn.spec. 1040.Lam.
Illustr. t. 634 f. 2.
Elle diffère de la précédente , parce qu’elle est en général
plus petite dans toutes ses parties , que ses stipules sont entières
, non tachées, ses gousses glabres dès leur naissance, et
que ses graines sont chagrinées de petits points tuberculeux ;
ses tiges sont menues * filiformes , très—foibles, rarement droites
et longues de 18-24 centim. ; les pétioles des feuilles inférieures
ne soutiennent très-souvent que 2 folioles ovales et légèrement
velues : les autres feuilles sont composées de 4 ou 6 folioles un
peu étroites et pointues; le pétiole commun se termine par une
vrille non rameuse : les fleurs sont petites et de couleur purpurine
ou violette. O. Cette plante croît dans les lieux couverts
et sablonneux.
4021. Vesce à double fruit. Vicia amphicarpa.
V icia amphicarpa. Dorih. Journ. Phys. 35. p. i 3i . Ger. Mag.
Eue. an. 6. vol. 3. p. 344- le. — Tourn. Inst. p. 397. n. ig.
Cette plante est entièrement glabre , longue de 1-2 décim. ;
sa racine , qui est fibreuse, profonde , donne naissance à plusieurs
liges grêles, branchues par la base ; les stipules sont
aiguës, vertes, en forme de demi-fer de flèche; le pétiole se
termine par une vrille simple, et porte de 2 à 6 folioles en forme
de coin dans le bas de la plante, linéaires dans le haut, tantôt
échancrées au sommet, tantôt terminées par une petite arête :
le§ fleurs sont purpurines , de la grandeur de celles de la vesce
cultivée,. solitaires et sessiles aux aisselles supérieures: le calice
est à 5 lanières linéaires-lancéolées, égales entre elles : les
gousses sont oblongues , pointues, garnies de petits poils courts,
e.t renferment 5 à 6 graines sphériques; outre ce fruit , on
D E S L É G U M I N E U S E S . 5q5
trouve le long dos racines qui naissent du collet, et vers leur extrémité,
d’autres gousses étiolées, blanches, ovales, terminées
par une petite pointe; ces gousses Ont été précédées par une
fleur dépourvue de corolle et d’étamines, et renferment une
à 2 graines fertiles, qui mûrissent peu après le fruit placé vers
le haut de la plante. Comment ces fruits ont-ils été fécondés?
Les ftlamens blanchâtres qui les portent ne sont-ils pas plutôt
des rameaux inferieurs caches sous terre? O. Cettç singulière
plante croît eu Provence; à Montpellier (Gér. ).
4022. Vesce des Pyrénées. Vicia Pyrenaica.
fVicia Pyrenaica. Pourr. act. Toul. 3. p. 333. — f^icia talpa«
Ramond. Pyr. ined. — J. Bauh. hist. 2. p. 323. f. 1.2? (1).
Ses racines sont longues, tortueuses , traçantes, munies de
quelques petits tubercules oblongs ; ses tiges sont nombreuses ,
longues de 1-2 décim., anguleuses , ascendantes , glabres,
ainsi que le reste de la plante: les stipule^ sont tachées, en
forme de derni-fer de flèche, entières ou à peine dentéesj le
pétiole se termine en vrille courte , simple ou rameuse , et
porte de 5 à 6 paires de folioles , eu formé de coin ou ovales ,
rétrécies à la base, très-obtuses vers les bords supérieurs , terminées
par une pointe alongee et très—saillante j les fleurs sont
grandes , purpurines , solitaires et sessiles a 1 aisselle des feuilles
supérieures j leur calice est tubuleux , à 5 dents lancéolées-
linéaires, presque égales } l’étendard est large , arrondi : la
gousse est glabre , oblongue , pointue j les graines sont lisses ,
brunes, un peu comprimées. O. Cette plante croît dans les
prairies des Pyrénées.
(1) La plante décrite et figurée par J. Bauliin sous le nom de aracliidna.
aut potius , aracoides Honorii Be lliy vol. 2. p. 323. f. 1 et 2, et rappoitée
mal-h-propos au lathyriis amphicarpos, Linn., représente très-bien leport,
le feuillage et la position <ïes frujts de notre plante 5 mais la figure de Bauliin
indique des gousses souterraines tenant h la racine, ce qui pounoit faire
penser qu’elle appartient à l’espèce précédente ÿ mais il faut observer que
J. Bauhin doute lui-méme si les fruits souterrains , qu il n a pas vus-, appartiennent
h la plante qu’ il avoit sous les yeux 5 que les tubercules de la
racine de notre plante, exagérés par un mauvais peintre , pourvoient bien
avoir causé l’erreur 5 qu’enfin, ces tubercules eux-mêmes sont peut-être
des légumes avortés ?