
A N TIR R HIN U M Linaria, Pelons,
M u flie r L in a ir e , P -é lo rie.
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Corinne le Muflier Linaire- p ro d u it au sfi dctns notre p a tr ie Ides m onflruofitês, q u i doivent être
■ indiquées dans cette Flore, nous avons cru devoir les fa ir e connaître p a r une fig u re et
une description p a rticu lières. On ne connaît aucune espèce de p la n te dont les fleu rs futHs•
fe n t une f i grande a ltéra tion de n a tu re, fu r -to u t, p a r rapport à fa C orolle* lorsq u 'elle
est parvenue au p o in t complet de fnonfiruofité, t e l qu'on la v o it repréfentée vers e. On a
découvert, ou p lu tô t obfervé, p o u r la prem ière fo is> en Suède, Van 174a, une te lle
p la n te tout à fa it monftrueufe» et on fu t* au commencement, dans le doute f i e lle é ta it fe u le *
ment une a ltéra tio n dtf Muflier Linaire, ou une espèce hybride provenue de deux genres
d ifférents. C étte question fu t très d ifficile à décider , au sfi long temps qu'on ne découvrit
que des p la n tes dont les fleu rs étaien t toutes et entièrement monflrueufes ; mais 9 les botanis•
tes postérieurs obfervérent des p la n tes q u i p o rta ien t en même temps des fleu rs n aturelles et
des fleu rs monflrueufes ; ce q u i disfipa tous les doutes et prouva que cette p la n te é ta it Ÿéelle*
ment une production monflrueufe du Muflier Linaire; d 'a u ta n t p lu s que quelques uns
d 'en tr'eu x ont obfervé des plantes dont les fleu rs avaien t éprouvé divers degrés d 'a ltéra tio n
m onflrueujè. J 'a i réusfi à obferver une p la n te fem blable dans le rich e ja r d in botanique
de Mr. J .C o l l i t z i , à la Haye, q u i y é ta it provenue d 'une p la n te naturelle et d'après
la q u elle notre fig u r e a été desfinèe. On ne découvrait à cette p la n te aucune fleu r n a tu relle. L es
fleu rs fup èrieu tes des épis des différentes tig es ou branches de la p la nte étaient toutes entièrement
monflrueufes, comme on p eu t le voir dans notre fig u r e ; mais les fleu rs inférieures étaien t en*
tremêlées fa n s aucun ordre fix e de fleu rs demi-monstrueufes et de fleu rs tout à fa it monflrueufes*
L e I e. degré de monstruofitè est reprèfentè vers F ig . a . L e C a lice n'éprouve ic i, a in fi que
dans les autres degrés d 'a ltéra tion des Corolles aucun changement fèn ftb le, i l est feulem ent
un p eu p lu s renflé, pareeque la Corolle commence à s'y courber et à s'y étendre ; ce renfle*
ment fo rm e9 cependant, p a r derrière, un p eu au des fu s de la ba fe, un dos, d ’où fa rten t
3 éperons ou cornes fubuliform es, q u i en p arten t en lig n e d ro ite, mais q u i fo n t cependant
ta n t fo it peu récourbés, tandis que l'ép ero n , dans les fleurs n a tu relles, descendperpendicu*
lairem ent ; ces éperons doivent être confldérés comme des vaisfeau x ne&arifères. L a gorge de
la Corolle est formée p a r un p a la is b ip a r ti, mais les fegm ents commencent, vers le ha ut* à
fe d iv ife r en 3 p etites lanières et fo n t; vers le bas , d ivifés en deux découpures, et la p a r tie
in férieu re du p a la is fe montre p lu s à découvert. — Vers la F ig . b. , on v o it cette même fle u r
à 3 éperons ouverte, q u i p a ra it évidemment être pentandr ique 9 et dont 3 des Etam ines fo n t
* un p eu p lu s longues que les 2 autres.
On a reprèfentè vers la F ig . c . une monstruofitè p lu s éloignée encore de la form e de la fle u r
N aturelle* ayant non feulem ent acquis un 4e éperon , mais dont, outre cela , les 3 lan ières
de la lèvre fup êrieu re Commencent à f e courber en arrière pour form er une fo rte de bord
V ers la F ig . d. la fleu r est déjà p resqu' entièrement monstrueufe : L a Corolle a une form e ré*
g u H ère, elle est droite et forme un ventre p ourvu d 'u n long cou ou tuyau. A u des fo u s du
v en tre, q u i repofè fu r une bafe cy lin driqu e, fo n t p la cés 5 éperons n cftarifercs q u i form ent
une couronne ou guirlande rég ulière. Les lanières de l'ouv ertu re du tube fo n t encore dis*
fem blables en tr'elles et un p eu recourbées p a r p lis ; tandis qu'au dernier p o in t d 'a ltéra tion ;
vers la F ig . e*, ces lanières fo n t toutes égales et tou t-à fa it renverfées avec une p a rtie du
tube. Vers la F ig . f où la fleu r est coupée, on v o it le bord g a rn i intérieurement de g p ro tubérances
ja u n e s, renflées, réu n ies, et couvertes de p o ils d ou x, c'est en ces protubérances
que s'est métamorphofè le p a la is de la fle u r n a tu relle. L es E tafhin es ont p u fe prolonger
dans le tube d roit ju sq u 'a u m ilieu de la C o ro lle, e t les A n thères, p a r fu ite du cou étro it
du tu b e , fo n t presfées les unes contre les autres. On v o it vers g . une E tam ine féparée et
agrandie. Vers h . on v o it le Germe et le P is t il. V ers i. on a reprèfentè une C ap fu le
avant fa m aturité. Vers k . parfaitem ent mûre et ouverte; et vers l . coupée horizontale*
nien t. L a Semence est reprèfentèe vers m. C ette Semence est presque toujours flé r ile . L e
Prrfesfeu r Hoffmann, à Gôettingue, a cependant réusfi à en obtenir des p la n te s, mais dont
les fleu rs étaient toutes retournées à leu r éta t n a tu rel ; c'est ce q u i a au sfi été confirmé p a r
L eers. Toutefois Willdeno w asfure que f l l'o n sème ces graines dans un terrein bien g ra s,
elles reproduifent des p la n tes à fleu rs monflrueufes. A u reste, cette monstruofitè n e fe m u ltip lie
que p a r boutures. . L es av is les p lu s recens touchant cette altération ont été communiqués par,
D. G. Kieser, dans les Feuilles Phytographiques d’HoFFMANN; Pan 1803:
‘ liiiiü N atal. Et. J. van Geuns est le premier q ui, dans fon Spicilegium, ait fait mention de cette
monstruofitè comme indigène à ce pays, et principalement, celle dont les4 ou 5 fleurs fupérieures étaient’
entièrement monstreufes et dont les autres étaient naturelles; il en a ausfi obfervé quelques individus qui-
n ’avaient qu’une feule fleur monstrueufe. Il lui indique pour lieu natal un terrein cultivé au Enk, près-
d'Harderwyk, et le long du chemin au fortir de N a a r d e n Dans fes notes manuscrites le même van 1
Geuns rapporte que J Gesner, dans fa Disfèrtation /ur la Renoncule à feuilles de Pâquerette et Jùr-
les plantes dégénérées. Zurich, An 1753, p. 16, fait mention d’une plante femblable, féchée, trouvée
dans les Pays-bas, qu’il avait vue dans un herbier.
Outre les endroits indiqués ci-desfus, où j ’ai obfervé 1* plante que j’ai fait repréfenter ici et ou elle croit
fpontanément monstrueufe, j ’en ai ausfi trouvé une qui avait quelques fleurs à 3 éperons, telle qu’on la
voit vers la Fig. a . , mais dont les autres fleurs étaient toutes de forage ordinaire, près de La Haye, dans
les dunes en avant de Zorgvliet, du côté de Loosduinen.