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JOVELLANA. (Flor. peruv. ) (Voye^ BÉOLE
& Calcéolaire j Suppl. Obferv. )
JONTÀI. Outea. Uluftr. Gen. tab. 16. — Ma-
cTolobium. Willd. \Voye^ O üTA Y ,
IPÉCACUANHA. Racine pulvérifée, admi-
hiftrée aujourd hui comme un très-bon émétique.
On a cru long-tems que cette racine appartenoit
a une efpèce de violette du Brélïl ( viola ipeca-
cuanha Linn,. ). Il eft reconnu que les racines de
plufieurs autres plantes font diftribuées fous le'
même nom , & pofiedent la même propriété.
( Voyei Violette j n°. y y. )
IPO vénéneux. Antiaris to xi cari a. Lefchen.
An Claris fbliis alternes 3 fubovato-ellipticis , afpe-
ns j pedunculis folicariis. (N .) — Lefchen. Ann.
Muf. voi. 16.
Ipo. Lam. Diét.
Arbor toxicaria feu ipo. Rumph. Amb. 2. p. 1 Gx.
tab. 87. Non quoad fruâlum.
. Vulgairement upas-antiar.
Genre de plantes dicotylédones, à fleurs in-?
complètes, monoïques, de la famille des orties,
qui a des rapports avec les brofimum, & qui comprend
des arbres exotiqueis a l'Europe, gommeux-
réfineux, à feuilles Amples, alternes} les fleurs
monoïques} les mâles & les femelles fur des pédoncules
diftintts.
Le cara&ère eflentiel de ce genre eft d'avoir :
Des fleurs monoïques ; un réceptacle renverfé3 en '
forme de champignon ; des étamines nombreufes,
feparees par des écailles -y un ovaire y deux flyles
divergeas ; une femence enfoncée dans le réceptacle
Converti en drupe.
C a r a c t è r e g é n é r iq u e .
Les fleurs font monoïques.
i° . Les fleurs mâles réunies en grand nombre
dans un réceptacle commun, renverfé, de la forme
d'un champignon, garni en deflbus d'écailles imbriquées
, porté fur un pédoncule alongé , très-
mince.
2°. Point de calice ni de corolle. 1
3°. Des étamines nombreufes, petites, prefque
felfiles, entourées d’écailles} les anthères à deux
loges, recouvertes par les écailles, repliées à leur
fommet.
Dans les fleurs femelles, i G. un réceptacle épais ,
uniflore, garni d'environ douze écailles imbriquées
autour de l'ova ire..
20. Un feul ovaire, furmonté de deux ftyles
diyergens} les ftigmates aigus.
1 p o
3°. Une feule femence enfoncée dans le récep.
tacle perfiftant, & qui fe convertit en un drupe
de la groffeur d'une prune, plus renflé d’un côte
que de l'autre.
Obferyations. Si chaque anthère eft recouverte
comme il eft très-probable, par une écaille, alors
ce font autant de fleurs féparées, à une feule éta.
mine. Comme M. Lefchenault ne dit point combien
d'étamines fe trouvent recouvertes par fi
même écaille, je n'ai pas ofé faire ufage de ce
caraétère.
Cet arbre s'élève fouvent à plus de cent pieds
de hauteur, & fon tronc a environ dix-huit pieds
de circonférence vers fa bafe. L’écorce eft liffe &
blanchâtre} le bois blanc. Les feuilles, caduques
fouvent même avant la floraifon, font alternes
pétiolées, en coeur, elliptiques ou ovales, col;
riaces, ordinairement crifpées, d’ un vert-pâle
d’une confîftance fèche, rudes au toucher, obtules :
à leurs deux extrémités, un peu échancrées à leur
bafe, couvertes de poils courts. Les jeunes feuilles
font moins rudes, légèrement dentées, prefque
felfiles, prefqu'en forme de fpatule} elles (ont
plus fortement pétioLes dans les adultes} les pédoncules
alternes, latéraux, uniflores dans les
fleurs femelles} des étamines nombreufes dans les
fleurs mâles.
Cette plante croît dans l ’île de, Java, dans la
province de Bagnia-Vangni.
Obfervations. Nous n'avions fur cet arbre, fi
célèbre par la force de fon poifon, que des con-
noilfances très-imparfaites, ainfi que des récits
exagérés fur fes étonnantes propriétés, jufqu’i
1 époque où M. Lefchenault a pu faire, pendant
fon fejour à Java, des recherches fur les caractères
botaniques & les propriétés de cet arbre,
qu’ il vient de publier dans un excellent Mémoire
imprime dans les Annales du Miùféum d'hifloire nu-
turelle de Paris. On vient de voir., d'après la def-
cription de cette plante, combien peu elle étoit
connue, & M. Lefchenault, en parlant de la
figure que Rumphe en a donnée, dit qu’il a lieu
de croire que ce laborieux naturalifte a été trompé,
au moins pour la vérité du fru it, qui certainement
ne provenoit pas, de l'arbre qui fournit le
poifon que l'on nomme ipo & üpas : il en exifte
de deux efpèces, connus également fous le nom
d’upas, avec lefquelles les habitans enduiferit de
petites flèches en bambou, qu’ ils lancent avec des
farbacanes, & dont ils fe fervent pour la chaffe»
ils mêlent auffi Yupas avec du riz ou des fruits j ils
font de ce mélange un appât qui donne promp*
rement la mort aux animaux qui en mangent, U
chair des animaux morts de cette manière, ou de
ceux qui ont été bleflfés avec des flèches empoi-
fonnées, ne conferve aucune qualité nuifible: ij
faut feulement avoir foin d’enlever les parties qui
ont été en contaét immédiat avec ces poifoo*
1 p o
|Les plantes qui les produifent ne paroiffent croître
fque dans la province de Bagnia-Vangni. L ’un de
|CcS poifons fe nomme upas-antiar, l’autre upas-
ticnié. Ce dernier eft le plus violent & le moins
[connu, parce qu’ il paroit que les indigènes fe
pont, même entr’eux , un fecret de fâ prépara-
Kion, qui eft beaucoup plus compliquée que celle
[de l’upas-antiar.
j Les plantes qui fourniffent ces deux poifons
[appartiennent à deux genres différens. L’upas-tienté
[eft un flrychnos, que M. Lefchenault appelle flryck-
bios iienté : il en fera queftion dans ce Supplément,
là l'article Y om it ie r . L’upas-antiar eft celui dont
[il eii ici queilion.
| Le fuc de cet arbre eft très-vifqueux, d’ une
(faveur amère : celui qui fort des jeunes branches
[eft blanc} celui du tronc eft jaunâtre} il coule
(abondamment quand on fait une incifion à l’é-
[corce. Les émanations de ce fu c , comme celles
(qui s’échappent de plufieurs fumacs & euphorbes ,
[ou du mancenillier d'Amérique, font dangereufes,
[furtout pour les perfonnes dont le tiflïi de la peau
rou la conftitution eft plus propre à abforber ces
(émanations , tandis que d’autres n'en font pas
[même affrétées : c'eft ce que prouve l’événement
Riiivant.
I, « Un Javan, dit M. Lefchenault, que je chargeai,
de m’aller chercher des branches fleuries de
[cet arbre, fut ob ligé , pour y monter, de faire
ides entailles. A peine parvenu à vingt-cinq pieds,,
[il fe trouva incommodé : il fut obligé de defeen-
idre} il enfla & fut malade plufieurs jours, éprou-
[ vant des vertiges, des naufées & des voraiffe-
linens, tandis qu’ un fécond Javan , qui alla juf-
[•qu'au fommet & me rapporta ce que je defirois ,
lïie fut nullement incommodé. Ayant enfuite fait
[ abattre un de ces arbres qui avoit quatre pieds de
(tour,, je me fuis promené au milieu de fes branches
rompues} j'ai eu les mains & même le vifage
[couverts de gomme-réfine qui dégoutoitfur moi,
& je n en ai point été incommodé. 11 eft vrai que
fai eu la précaution de me laver auflïtôt. L’ap-
[prochede Y a n t i a r ï î point nuifible aux animaux,
[fai vu des lézards & des infedtes fur fon tronc,
I & des oifeahx perchés fur fes branches.
| C ’eft avec cette gomme-réfine que fe prépare
[Yupas-antiàr. La préparation, de ce poifon fe fait
( a froid dans un vafe de terre : on y-mêle les grai-
Ines du capficum faiticofum, du poivre, de l ’ail, les
f racines du koempheria galanga , du marantha rrialac-
I ccnjis j nommé b angle par les Malais, & celles du
j eoJtus arabicas, nommé kontjié ; on mélange lente-
| nient chacune de ces fubftances écrafées, à l'ex-
[ ception des graines du capficum frutïcofum , que
[Ion enfonce précipitamment une à une au fond
du vafe , au moyen d’une petite broche de bois.
Chaque graine occafionne une légère fermenta^
lion & remonte-à la furface, d'où on la retire
I P O Jj j
pour en mettre une autre, jufqu’ au nombre de
huit à dix : alors la préparation eft terminée.
Les effets de Y upas-antiar fur l'économie animale
font moins prompts que ceux de Y upas-tienté :
il n’agit pas de la même manière. Une petite poule
d’ea u , que je piquai à la cuiffe avec une flèche
enduite du poifon nouvellement préparé, eft morte
au bout de trois minutes. A l’ inftant d’ expirer,
elle a eu une forte convulfion, & a rendu en même
te ms, par le b e c , la nourriture qu’elle avoit dans
l’eftomac......L‘upas-antiar a occafionné à tous les
animaux bleffés de fortes évacuations par toutes
les voies , ordinairement teintes en vert & éeu-
meufes. M .D e lille , auquel j’ ai remis une grande
quantité de ce poifon, a fait une foule d’expériences
qui lui ont offert à peu près les mêmes
effets. Il réfulte de ces diverfes obfervations, que
Y upas-antiar agit d’abord comme- purgatif & v o mitif
: fon aétion fe porte enfuite fur le cerveau,
en trouble les fonctions, & caufe la mort avec
des convulfions tétaniques.
3» J’avois ob fervé, & M. Delille a confirmé
mon obfervation, que le poifon liquide,introduit
dans une plaie, a beaucoup moins de violence que
lorfqu’il eft féché fur l'inftrument avec lequel oh
bielle. Apparemment q u e , dans l’état de fluidité,
il eft facilement mêlé & entraîné par le fang qui
s'échappe au dehors } ce qui n’ eft pas la même
chofe dans l’autre cas , où l’abforption fe fait à
mefure que le poifon fe diffour. Dans les cavités
féreufes & dans les voies digeftives, l’abforption
fe fait très-bien , quoique Yupas feit étendu dans
une grande quantité d’eau ou mêlé liquide aux
ali me ns. 33
IPOMsÆA. ( Voyei Quamôclit. )
IPOMOPSE à petites fleurs. Ipomopfis inconf*
picua. Smith.
Ipomopfis foliis pinnatifidis, lac iniis linearibus ,
corotlâ calice paulo longiore ,• caulibus diffufis , ramo-
fljflmis. (N .) — Smith, Exot. botan, 1- pag. 2 j.
tab. 14.
Ses tiges font nombreufes , très-rameufes, étalées,
en partie renverfées, cylindriquespubef-
centes, garnies de feuilles prefque fefltles, alternes,
pinnatifides } les découpures très-profondes ,
en lanières (impies, linéaires, très-inégales , ob-
tufes, entières} les fleurs axillaires, latérales,
prefque folitaires, pédonculées} les pédoncules
longs d’environ Un demi-pouce, uniflores} le calice
d iv ifé , prefque jufqu'à fa bafe, en cinq découpures
membraneufes, étroites , un peu ob-
tufesj la corolle bleue, campanulée, fort petite,
un peu plus longue que le calice, à cinq lob.s
courts, obtus} les étamines faillantes j le ftigmate
à trois découpures} une capfule fupéi ieure-, à crois