
il n’y eut que cinq expériences qui réunirent.
Enfin , il chercha à Féconder les efpèces hybrides
«avec les plantes mères, ou ces hyorides les unes
par les autres 5 mais ces tentatives n’eurent aucun
fuccès. De femblables effais furent faits fur quelques
belles-de-nuit : il en réfulta des plantes hybrides
, comme dans les digitales : ils furent répétés
fur les mauves, & iis réuflirent très-heureufe-
ment.
La fécondation qui produit des plantes hybrides
n’ offre rien qui foit différent.de la fécondation
des autres plantes : c’ eft le pollen des étamines, qui
agit fur l’ ovaire pour en développer les ovules. Il
eft donc a fiez naturel de croire que ce pollen, un
peu différent de celui que la Nature avoit deftiné
fur la même plante'au développement de ces ovule
s , altère plus ou moins quelques-uns de fes or ganes,
quelques-unes de fes formes,*&c. j mais
ces changemens ne produifent afifez fouvent, fur-
jtout dans nos jardins, que de légères modifications,
ces accidens n’ayant lieu qu’entre des plantes
qui ont entr’ elles une très-grande affinité.
Ainfi les étamines d’une violette ne féconderoient
pas lepiftild’ un cerifier, ces deux plantes étant trop
éloignées l ’une de l’autre : d’où il fuit que ces fortes
de fécondations font très-refîerrées, ne pouvant
avoir lieu qu’entre les efpèces les plus voifines
du même genre. Ces expériences avoient fuggéré
à Linné l ’idée hardie que les efpèces de plantes
étoient autrefois moins nombreufes qu’actuellement;
que leur nombre a augmenté & augmente
encore par des croifemens de races 5 il a même
cru reconnoître quelques-unes de ces hybrides
naturelles. « Mais obfervons, d itM. Decandolle,
que ces expériences font très-délicates à faire j
qu’elles manquent fouvent, même avec les plus \
grandes précautions 3 qu’elles exigent la fuppref- i
fion totale des organes de l’ un des deux fexes, ce \
qui n’a jamais lieu dans la Natures que les clafles
des plantes , comme les papillonacées , où les organes
fexuels font .très-rapprochés & enveloppés
dans la coro lle , offrent autant de variétés que
celles où les fleurs font très-ouvertes 3 & , d’après
ces confidérations, nous conviendrons q u e , s’ il
exiite des hybrides naturelles, elles font au moins
beaucoup plus rares qu’on ne l ’a cru, & n’ont peut-
être lieu'que dans les plantes dioïques. »
M. Adanfon étudia avec attention plufîeurs de
ces plantes hybridés 5 il reconnut que la mercuriale
de Marchand n’étoit qu’ une monfhuofité,
-une plante imparfaite, qui ne féconde point la
mercuriale femelles que ce n’étpit point une nouvelle
efpèce, mais un individu v ic ié , dont les
étamines font vides de pouflière féminale. Quant
au peloria décrit par Linné, & que cet auteur a
cru être une linaire fécondée par la jufquiame ou
Je tabac > M. Adanfon remarque qu’ elle ne con-
ferve pas exactement la régularité de fes fleurs 5
qu’il fe trouve fur le même pied, tantôt des fleurs
irrégulières, mélangées avec les fleurs naturelles
d® la linaire 5 que tantôt toutes les fleurs font
régulières, tantôt;, toutes irrégulières3 que d’ ailleurs
les peloria font confiamment ftériles, & ne
peuvent être regardés que"comme d~s monftres
par excès dans leur corolle, & par défaut dans les
organes de la génération. Le fraifier à une feuille,
qu’on a également donné pour une hybride, n’eft
point confiant. Les trois folioles, fe greffant en
quelque forte lu ne fur l’ autre , n’en forment
qu’une, compofée de trois lobes réunis : c’ eft ce
que prouve le vice de conformation que l ’ on ap-
perçoit dans fes nervures. En multipliant les expériences
de fécondation, fi l’on n’obtient pas
des efpèces nouvelles, on aura du moins des variétés
curieufes & intéreflarites. C ’efl: ainfi qu’en
coupant toutes les étamines d’une tulipe rouge,
& faupoudrant le piftil avec les étamines d’une
tulipe blanche, les femences produifent: des tulipes,
dont les unes font rouges, les autres blanch
e s , d’autres rouges & blanches, de même que
deux animaux de même efpèce tranfmettent leurs
couleurs aux animaux qir’iis engendrent 5 mais ce
ne font point des changemens réels d’ efpèces.
Koëlreuter, que j’ ai déjà c ité , prétend avdir fécondé
le lychnis dioïque avec le cucubale vif-
queux, & avoir ainfi obtenu une plante nouvelle 3
il convient néanmoins que fes expériences ont eu
! très-peu de fuccès fur les végétaux qui n’étoient
pas du même genre, & que les plantes hybrides
ne peuvent que rarement être élevées au rang des
efpèces confiantes & immuables, foit par leur défaut
d'aptitude à fe reproduire, foit parce qu’elles
fb dégradent dans les générations fuivantes. La
plante obtenue par le mélange de la belle-de-nuit
ordinaire avec celle à longue fleur n’ a eu qu’ une
exiftence bien courte. Au refte, l’induftrie humaine
a produit tant de merveilles, & a fouvent
obtenu des fuccès fi imprévus & d’une fi grande
utilité, que ces effais ingénieux ne doivent pas
être abandonnés, & qu’ ils peuvent un jour donner
lieu à des découvertes importantes.
Ce que je viens d’expofer fur les plantes hybrides
n’ a guère de rapport qu’à celles qui ont été
produites par artifice dans nos jardins. Peut-être
n’ en feroit-il pas de même fi l'on pouvoit les ob-
ferver dans la Nature, furtout fi elles étoient influencées
par la différence du fo l, de l ’expofition
& de la température 5 & , malgré l’ opinion des
auteurs eftimables que j’ai cités plus haut, on
pourroit y trouver la preuve de la formation de
nouvelles efpèces, j’oferois même dire de nouveaux
genres. Les circonftances locales qui les
produifent, ne peuvent guère fe rencontrer dans
nos jardins : d’où il eft rélulté qu’une hybride que
l’on cherche à perpétuer dans la même terre, à
la même expofition que les plantes qui l’ont produite,
reprend'en peu de tems le caractère des
efpèces auxquelles elle doit fon exiftence. ( Voye%
Us anicUs Genres Espèces , Suppl, )
HYDNOCARPE enivrant. Hydnocarpus ine-
brians. Vahl.
Hydnocarpus foliis lanccolafis, glabris ; pedun-
culis fol i tari i s , multifloris. ( N. ) — Vahl, Symb.
t>. pag. 100. — Willd. Spec. Plant. 4. pag. 1105.
Hydnocarpus venen ata. Ga?rtn. de Fruêt. & Sem.
pag. 288. rab. 60. fig. 3.
Makulu, Linn. Flor. zeyl. n°. 637.
Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes
ou polygames, polypétajées, régulières ,
qui paroîc avoir de l’affinité avec la famille des
nerpruns, & qui comprend des arbres exotiques à
l’Europe , à feuilles Amples, alternes 3 les fleurs
axillaires.
Le caractère effentiel de ce genre eft d ’avoit :
Des fleurs polygames j dansjes hermaphrodites:
un calice à cinq folioles y cinq pétales i cinq écailles y
cinq étamines y un ovaire.
Dans les fleurs femelles '.point de fiyle y une baie
fupérieur£ , a une feule loge polyfperme.
Cet arbre eft chargé de rameaux glabres,
flexueux, revêtus d’une écorce cendrée i garnis
de feuilles alternes , pétiolées, étalées , longues
de quatre ou cinq pouces , larges de deux pouces
& plus, lancéolées, elliptiques , acuminées , lé gèrement
dentées en fc ie , glabres à leurs deux
faces , luifantès en defiiis, plus pâles en deffouss
les pétioles longs d’un demi-pouce 3 les pédoncules
axillaires , un peu plus courts que les pétioles ,
folitaires, garnis de beaucoup de fleurs3 les fleurs
mâles petites, prefqii’en ombelle 5 leur pédicelle
court, très-velu , ainfi que le pédoncule 3 le calice
d’un gvi -jaunâtre 3 les fleurs hermaphrodites fur
des individus féparés. Elles offrent chacune :
i° . Un calice à cinq folioles 3 les deux folioles
extérieures ovales 5 les trois intérieures arrondies,
un peu plus grandes.
2°. Une corolle à cinq pétales oblongs, de la
longueur du calice, blancs & velus à leurs bords 3
une écaille à la bafe de chaque pétale ovale , glabre
en dehors, chargée en dedans de poils touffus
, luifans, d’un jaune d’o r , un peu plus courts
que les pétales. .
30. Cinq étamines y les filaméns ovales, un peu
épais, acuminés , de la longueur des pétales 5 les
anthères droites, anguleufes, petites, alongées.
4°. Un ovaire fupérieur 5 point de ftyle.
Le fruit eft une baie globuleufe, un peu comprimée,
de la grofieur d’une prune, revêtue d’ un
duvet jaunâtre.
HYDNORA. Thunb. , aphyteia. Linn. ( K oyc^
Aphttée. )
HYDNUM. ( Voye{ [Érinace & Urchin.)
HYDRANGEA. ( Foyei H yd r ang e llh . )
HYDRANGELLE, Hydrangea. Illuftr.Gan. tab.
170, fig. i ; hydrangea arborefeens, n°. 1 5 — fig. 1 .
hydrangea nivea> Mich, j — hydrangea radiata3 Willd.
& Suppl. M. Smith rapporte à ce genre Yhorunfia
opuloides.
S u it e des e s p è c e s .
1. H y d r a n g e a (vulgaris),foliis cordato-ovall-
bus 3 fubtiis glabriufculis ; floribus omnibus conformi-
bus. Mich. Flor. boreal. Amer. i. pag. 268.—
Smith, Icon. pitt. 1. pag. 12. ( Voye^ Hyd i ia n -
gelle, i . )
2. HYDRANGELLE cotonneufe. Hydrangea nivea.
Mich.
Hydrangea foliis cordato-ovalibus , fubtiis niveo-
iomentojis y floribus exterioribus fterilibus, amplijfl-
mis. Mich. Flor. boreal. 2, pag. 268. — Lam. III.
Gen. tab. 370. fig. 2.
Hydrangea (radiata), cymis radiatis, foliis corda-
to-dentatis. Willden. Spec. Plant. 2. pag. 634. —
Walter Carol, pag. 251.
Cette efpèce, d’un port aflez élégant, & qui
offre, dans fes fleurs, quelques-uns des caractères
du viburnum opulus & de Xhortenfla , fe diftingue
aifément par le duvet blanc, un peu glauque &
très-doux au toucher, qui revêt la furface in fé -’
rieure de fes feuilles, & par les fleurs de la circonférence
des corymbes, ftériles & beaucoup
plus-grandes que celles, du centre. Ses rameaux
font un peu élancés, glabres , cylindriques 3 les
feuilles oppofées, pétiolées, ovales, en coeur »
glabres & vertes en deflus, finement & inégalement
dentées en fc ie , aiguës à leur fommet, longues
de deux à trois pouces; les pétioles longs d’un
pouce & demi j les fleurs blanches, difpofées en
un corymbe terminal. Les feuilles perdent quelquefois
leur duvet par Ia culture.
Cette plante croît à la Caroline & fur le bord
du fleuve Savannah. T) ( V. v .)
Hydrangea ( quercifolia) , cymis radiatis y fo~
liis finuuto-lobatis, dentatis. Willd. Spec. Plant.
2. pag. 634. — Bartram. kin. edit. germ. p. j£6..
tab. 7 . , .
Hydrangea (radiata) , foliis lobatis , fubtus to*
mentofls. Smith , Icon. piét. pag. 12. In Florida. Ij
An varietas precedentis i
HYDRASTIS. ( Voyei Hyd ra ste.) Illuftr.
Gen. tab. 300 , hydraflis canadenfls , n°. I .