
genres, preuve évidente qu’ ils n'exiflent point
dans la nature. A la v érité, on a propofé des règles.
pour leur formation; mais comme elles ne font
point des théorèmes de mathématiques, les admet,
les modifie qui veut : ce ne font que des
conventions établies pour s’entendre : peu de bota-
n'iftes ont juré de s’y conformer, & lorfqu'ils s’en
écartent, quel droit peut-on avoir de leur en taire
un reproche ? Ils ne peuvent être engagés à admettre
des principes arbitraires que par l’afcendant
d ’un homme de génie ou par l’utilité reconnue
de ces principes. Le premier motif, tout puiifant
qu’ il eft, n’a pas la même influence fur tous les
efprits ; le fécond eft fujet à beaucoup de difficultés,
parce que l’on peut trouver ou fe per-
fuacier qu’ on a trouvé des moyens de perfection
plus fimples. Dans cette lu tte , où perfonne n’a
dioit de prononcer definitivement, chacun croit
avoir raifon. Combien il eft difficile de porter un
jugement, quel qu'il fo it, qui ne foit point contredit
1
En effet, quel eft le but de la méthode naturelle?
Celui de fixer la place que doit occuper une
plante dans la longue chaîne des êtres végétatifs.
Quel eft le but d’une méthode artificielle ? Celui
de nous conduire au nom que porte la plante que
nous voulons çonnoître. La méthode naturelle
exclut l’arbitraire : telle plante eft neceflairement
rapprochée de telle autre ; elle n’en peut être éloignée
pour céder fa place à une autre, qu’autant
qu’ il fe trouve des intermédiaires qui n’étoienc
point encore connues; & s’ il fe rencontre des difficultés
, des embarras , -des doutes, ils naiiïent
cTune part de l’imperfection des connoilfances, de
l ’autre de ce q u e , dans les tableaux que l’on a
préfentés de l’ordre naturel, il a fallu aider notre
mémoire par des divifioris, fous-divifions , qui
rentrent dans l’arbitraire. Dans les méthodes artificielles,
c ’ eft moins l'ordre naturel que l’ on doit
y confulter, que les moyens de parvenir le plus
facilement poffible au nom d’une plante que l ’on
veut çonnoître. Parmi ces méthodes, après celle
de Tôurnefort, à laquelle les nouvelles découvertes
nous ort forces de renoncer, toute ingé-
nieufe qu’elle fo it, je n’en connois que deux qui,
malgré une imperfection inféparable de toute invention
humaine, parviennent à leur but affez
heureufement ; je veux parler de la méthode ou
plutôt du fyftème fexuel de Linné, & de la méthode
analytique de M. de Lamartk : la première,
appliquée à la totalité des plantes, admife dans
tous les ouvrages clafliques publiés depuis Linné,
s’eft confervée dans fon intégrité, quoique plu-
fieurs auteurs aient propofé des réformes très-ju-
dicieufes; la fécondé, appliquée aux feules plantes
de la France, laifie avec avidité par tous ceux qui
ont fait leur unique étude de ces plantes, n'a pu
avoir la même univerfalité : peut-être auroit-elle
obtenu la préférence, fi fon célèbre auteur n’eût
ppint été détourné du beau travail qu’jl avoit déjà
difpofé pour un Species Plantarum. ( Voye^ ce qui
en a été dit à l’article Méthode, Dift. )
Les efforts employés pour fupprimer ou corriger
le fyftètne fexuel de Linné n’ ayant eu aucun fuccès,
les novateurs fe font jetés fur fes genres, qui, dans
telle méthode que ce fo it, font néce fiai rement les
dernières fous-divifions ou les derniers groupes
compofésd’ un certain nombre d ’efpèces. Un grand
nombre de plantes récemment découvertes ne
pouvant fe rapporter à aucun des genres de Linné,
il a fallu en créer de nouveaux. La création de ces
■ genres a fait çonnoître leurs auteurs, & leur a
offert l’ occafion de rendre hommage aux talens des
hommes qui fe font diftingués dans cette même
fcience, en appliquant leurs noms aux plantes nouvelles.
Ces motifs, réunis au defir de donner plus
de perfection à cette belle fcience, ont déterminé
la plupart de ceux qui ont écrit fur la botanique
à revoir les genres de Linné : quelques-uns exi-
geoient une réforme ; mais ce travail a entraîné
des abus très-nuifibles à la fcience. A peine initiés
dans les premiers principes de cette fcience, nos
jeunes botaniftes afpirent prefque tous à devenir
réformateurs, dans la perfuafion que cette march
e , extrêmement facile, pourroit les conduire»
la réputation. En effet, il ne s’agit, dans ce travail,
que de reflferrer les caraCtères génériques,
convertir en genres les fous-divifions que Linné
y avoit établies , faifir de légères différences dans
quelques-unes des parties de la fru&ification des
efpèces, pour les ifoler : telle eft la bafe de la plupart
des genres nouveaux, extraits de ceux de
Linné. Il en eft réfulté de-s groupes peut-être plus
naturels, & dont le caraCtère dillinCtif étoit pius
facile à faifir, s’ appliquant à un plus petit nombre
d’efpèces, en fuppofant invariables les caraCtères
qui les conftituent; cependant tout ce travail n’eft
pas moins arbitraire, & , en le confidérant en lui-
m ène, nous n’avons guère plus de raifons pour le
rejeter que pour l’admettre; mais en le confidérant
relativement à l’enfemble de la fcience, nous
aurons à examiner jufqu’ à quel point il peut lui
être avantageux ou nuifible.
Je l’ai déjà d it , le but de toute méthode artificielle
eft de conduire à la connoifiance & à la dif-
tinCtion des plantes par la voie la plus fimple &la
plus prompte : par leur réunion en petits groupes,
précédés d’une diftribution générale, on y parvient
avec alfez de facilité; mais ces derniers groupes,
auxquels on a donné le nom de genres, & qui portent
chacun un nom particulier, ne doivent pas être trop
multipliés, afin qu’ils puiffent fe retenir avec leur
nom & leurs caraCtères. .11 faut plutôt étendre que
reflerrer ces derniers, parce qu’ alors on n’a qu’un
1 feul nom à retenir, pourvu toutefois que chaque
( groupe ne renferme que des efpèces effentielle*
! ment rapprochées les unes des autres. Un exemple
éclaircira ma penfée. Linné a établi le genre géranium
fur la forme très-remarquable de fon huit \
ce genre eft compofé d’efpèces très-nombreufes ;
toutes femblables par leur fruit, elles varient par
la forme de leur corolle , par le nombre de leurs
étamines ; aufli forme nt-elles dans ce genre des
fous div liions qui facilitent la recherche des efpèces.
11 a plu a des auteurs modernes de convertir
ces fous-ûivifions en genres. Où eft le mérite d’ un
pareil tr vail? Pour moi, je n’en trouve d’autre
que celui de m’obliger à retenir trois noms au lieu
d’un, & , par 1’ cxtt.nfion que l’on a donnée à ces
changeinens ridicules, d’avoir trois mille genres
& plus au lieu de mille qui exiftoient dans les ouvrages
de Linné , fans parler de la fynonymie qu’il
faut neceffairement y appliquer. On me cite un
genre nouveau : il faut que je fâche en même
tems qu’il faifoit auparavant partie de tehautre de
Linné, qu’il a déjà reçu deux ou trois autres noms
de différens auteurs ; nouvel exercice pour ma
mémoire, qu’ il faut maintenent furcharger de trois
mille noms au lieu de mille.
O r , comme tous ces nouveaux genres , je les
euffe auffi bien & peut être plus facilement reconnus
dans Linné que dans les auteurs modernes,
il s’enfuit que ces réformes interminables hériffent
de difficultés une fcience dont il faut au contraire
s’efforcer de renire l ’accès agréable & facile, &
que les fous-divifions,. dans les genres très-étendus,
feront toujours préférables à i’établiffement
des genres nouveaux. J’aurois encore beaucoup à
dire fur cet abus. Je renvoie, pour plus ample
développement, ai x obfervations que j’ai déjà’
présentées dans les difeours placés a la tête du
quatrième volume , Diéî., 5c du premier, Suppl. •
voyez auffi les articles G enres, Espèces, Suppl
mais j’ajourerai encore ici quelques obfervations
que j’aurois dû placer ailleurs. On eft convenu
que les genres ne pourroient être caraétérifés que
d’après les différentes parties de la fleur ^ tant pour
l’uniformité, que parce qu’en effet elles font les
moins variables ; cependant ce principe n’eft encore
que d'invention humaine ; il n’ eft pas plus
dans la rature que les genres eux mêmes, puifque
npus voyons (ouvern dans les groupes qui com-
pofent les famiHes naturelles , fi peu de caraélères
tranchés dans les fleurs , qu’il faut avoir recours,
pour la diftribution des genres, à des différences
minurieufes, difficiles à faifir, ou bien il exifte,
pour d’autres , dans les parties des fleurs qu’on
regarde ordinairement comme les plus confiantes,
Une variété qui ne fe trouve point dans les autres
parties de la plante. Dan- ce cas il n’y auroit, félon
moi, que deux partis à prendre ; celui d’appuyer les
cara&eres de ces lortes de genres fur les parties les
moins variables, -es plus tranchées, quelles qu’ elles
rotent, ou bien ue réunir dans un même g*-nre tous
ceux dont la fl ur. eft femblable , & de les fom>-
diviler d’apiès la forme, la pofition de leurs feuii-
e s des autre\ parties. Prenons pour exemple les
pOjs,, lesorob s , les g elfe s , les vefets : on ne peut
convenir qu'il n’exifte aucun dife caractère bien faillant
dans la fructification propre à diftinguer ces
quatre genres, quoique d'ailleurs très-bien lépâréS
par leurs feuilles : il faut donc nécellairement, ou
les diftinguer par leurs feuilles, ou les réunir en
un feul genre avec des fous-divifions. Les pois
feront caraétérifés par leurs larges ftipules ; les
vefees par leurs folioles petites.& nombreufes»
lès.geffes par leurs folioles plus larges, en moindre
nombre; enfin, les orobes par les pétioles prolongés
en une pointe ou un filet court, droit, point
roulé. ( F'oyei METHODE, Dicl. )
METHONICA. Juif. ( Voye^ Mévh on iq ue. )
MÉTHONIQUE. Gloriofa. II!. Gen. tab. 24 7,
gloriofa fuperba, n°. 1 ; — Redouté, Liliac. I .
tab. 129.
METLE eft un arbre du Mexique dont lé
tronc, dit M. de Bomare, rend par incifion une
liqueur fort claire & très-agréable à boire ; elle
s’épaifïit fur le feu en une efpèce de miel, dont
1 : s Sauvages font leurs délices. Les feuilles de cet
- arbre font d'une grandeur extraordinaire & munies
de fortes épines, qui fervent, dans le pays i
de poinçon de d’aiguiiles.
ME TROCYN IA. Pet.-Th. Nov. Gen. Madag,
pag. 22. n°. 7 6.
Genre de plantes dicotylédones > à fleurs complètes
, de la famille des légumineufes, qui a de
très-grands rapports avec les feotia 3 & qui comprend
des arbriffeaux exotiques à l'Europe, à
feuilles alternes, ailées, fans impaire ; les folioles
petites , plus ou moins nombreufes ; les fleurs dif-
pofées en épis axillaires & touffus.
Le caractère eflfentiel de ce genre eft d’avoir :
Un calice campanule a. fon cube, divifé a fon limbe
etc cinq découpures alongées 3 colorées 3 réfléchies ,*
cinq pétales droits 6* alternes ,• dix fllamens hérijfésy
les anthères arrondies, inférées au fommet des fllamens;
un ovaire court, pédonculé, kérijfé ,* le flyle de la longueur
des. étamines ; une goujfe courte , un peu réni-
forme y verruqueufe ou pl'Jfée y une feule femence épaijfe,
Obfervations. C e genre, d’après M. du Petit-
Thouars, a de très-grands rapports avec le feotia;
peut-être même faudra-t-il l’y réunir, lorfque le
fruit de ce dernier fera mieux connu.
Cette plante croît à l ’île de Madagafcar. ï?
MÉTROSIDEROS. Illuftr. Gener. tab. 4 2 1 ,
fig. 1 , metrofideros macrophyild y — fig. 2 3 métro-
fideros gummifera , Gærtn. tab. 3 4 , fig 1 ; — fig. y3
metrofideros coftata , Gærfn. fig. 2 ; — fig. 4 , me-
cro/ideros falicîfolia y Gac tn. f i g . 3 ; — fig. y , me--
trofideros arm ilia ris , G.ærtn. fig. 5 ; — fig. 6 , metrofideros
viminalis, Gærtn. fig. 4 ; — fig. 7 ^ metrofideros
excelfa-y Gærtn. fig. 8; Quelques-unes des*