
2°. Une corolle monopétale, hipocratériforme;
le tube court} le limbe divifé en quatre découpures
ovales, un peu réfléchies.
30. Un grand nombre d'étamines inférées fur le
réceptacle (trente & p lus); les filahiens filiformes,
flexueux, une fois plus longs que la corolle,
réunis à leur bafe en un tube court, cylindrique;
les anthères fort petites, arrondies.
4°. Un ovaire arrondi, inférieur, furmonté d’un
fl y le filiforme, de la longueur des étamines, terminé
par un ftigmate un peu épais. ■
Le fruit eft un drupe prefqu’ à huit faces, glabre,
coriace, de couleur brune, couronné par le calic
e , à une feule lo g e , renfermant une femençe
affez grande* dure, cornée, arrondie.
Cette plante croît à la Cochinchine, dans les
grandes forêts, ( Lour. ) Son bois n’eft bon qu’à
brûler; fes drupes ne font point employés. Ses
jeunes feuilles le mangent en faiade.
M E T E O R U S . ( Voyei M é t é o r i d e , Suppl. )
MÉTHODE. Je fuis loin de m’élever, dans cet
article, contre cette heureufe invention qui eft
venue au fecours de la foibleffe de l ’efprit humain,
dans l’ étude de cette foule innombrable de végétaux
, dont il eft impoftïble de faifirTenfemble &
les détails fans un ordre quelconque propre à diriger
nos recherches, & qui a rant contribué aux
progrès de la fcience : je me propofe feulement
ici de fixer les idées que l’on doit avoir de ces
diftributiôns méthodiques & de ces différentes
cîafti fi cations. Four en juger avec impartialité, il
faut fuppofer d’un côté l’ignorance abfolue de ces
divifions dé l’autre la connoiffanee de toutes
les parties qui conftituent les plantes., ainfï que
les divers attributs qui les caraétérifent indivi- ;
duellement. Il n’en'faut pas davantage pour former'
un botaniifte iriftrùit.- S’il n’étudie que pour
lu i; s’il renonce à communiquer aux aiitres fes .
découvertes, ou à profiter de celles qui ont été
faites, il n’aura nullement befoin de connoîrre les
noms particuliers que.l’on a donnés aux plantes,
ni tout ce que l’on a fait pour leur claffification.
Privé, d’un côté, des lumières des autres, il trou-
veroit, d’un autre, un grand avantage en éloignant
de l ’étude des plantes tout ce q u i, en quelque
fo r te , n’y eft qu’accelfoire, tout ce qui hériffe
cette aimable fcience de difficultés rebutanrés,
difficultés bien moins produites par les oeuvres de
la nature que par les inventions des hommes, par
leurs querelles, leur jaloufie, leurs paffions, fou-
vent par leur mauvaife foi.
En examinant ifolément les caractères de. chaque
plante , il en réfulte qu’il faut néceffairement les
rapprocher de celles qui paroiffent avoir les mê-
foes, à quelques différences près : de cette cornparaifon
il s’enfuit que l’obfervateur acquiert la
connoiffanee des diftinétions fpécifiques qui réparent
une plante d ’une autre plante. Si ces diftinc-
tions font confiantes, fi elles fie reproduisent les
mêmes par les femènees,' il aura une idée affez
exaéte des efpèces ; il parviendra- à c’ell;• des varié-
tés , lorfqu’iî pourra reconnoître que l’influence
du fo l, du .climat & . autres circonftances locales•
font varier le port des plantes , & qu’ elles y ac- ;
quièrent ou y perdent, quelques attributs , qui
ceffent d’exifter lorfqûe ces-influences particulières
ceffent elles-mêmes d’avoir lièu.
‘ En fuivant la marche que je viens de tracer, qui
eft'bien certainement la plus naturelle & la plus
fûre, fi '•elle n’eft pas la plus prompte’, il s’enfuit
que la connoiffanee des efpèces eft la pre- *
mière que doit acquérir celui qui eft bien pénétré
de cette grande vérité, que là nature, qui
ne nous trompe jamais, doit être confultée avant
les livres, qui ne nous en impofent que trop
fouvent par leur ton dogmatique & tranchant, ou'
par la célébrité de leur auteur. A mefure qu’une
efpèce eft bien déterminée, bien reconnue, elle
doit recevoir un nom, un leul nom, qui lui fera!
donné provifoirement,par l’obfervateur, julqu’à
■ ce que plus tard, par un travail d ’érudition, il
parvienne à découvrir les différens noms qui lui
ont été donnés par tous: ceux qui .en ont parlé.)
Sans doute ce premier travail feroit prefquimpof-s
fible, fi l’on fe proposait, du premier abord,
d’embraffer l’enfemble de toutes les plantes connues;
ce but feroit téméraire-, & celui qui veut
s’inftruire avec-fruit, doit d’abord bprner fon travail
à la recherche des plantés du pays qu’il habite.
Ce fera beaucoup s’ il en réunit mille à douze
cents; car j’en excepte, du moins, momentané-:
ment, toutes celles .cultivées dans nos jardins
voilà donc déjà une maffe de plantes, bien connues,
bien déterminées , portant chacune un.nom
particulier: Dès que" nous fommes .bi.en familia-
rifés avec elles, & que, pour le foulagementde
notre mémoire , nous en avons recueilli des exemplaires
convenablement préparés & placés dans,
un herbier, nous fommes portés naturellement à
les ranger-dans un ordre’quelconque.
Ici nous allons néceffairement abandonner la,
nature, qui n’admet, dans fes productions, aucun
ordre particulier, aucune di'vifîon fyftématique»
elle a répandu les plantes fur toute la furface du
Globe ; elle' leur a donné des caractères relatifs,
aux lieux qu’elles habitent, aux diverfes fins pour
lefquelies elle Jes deftine, telles que l’accroiffe-
ment du globe terreftre, celui des fubftances qui
le compofenr, la néceffité de fatisfaire à la nourri-1
1 ture & aux befoins des,divers animaux, &c. ; mais
ce n’ eft point ici îe lieu de développer ces grandes
vues, par lefquelies les plantés viennent fe rattacher
aux autres productions de la nature. J e reviens
donc à mon .objet, & j’ofe annoncer que*
| déjà cette fcience, fi embellie d’ailleurs par une
foule de nouvelles découvertes.
dès qu’il s’agit d’ inftituer un ordre particulier pour j
placer convenablement chaque efpèce de plantes, J
alors nous allons voir l’arbitraire s’emparer d’ une
langue fuite d’obfervations, pour en faire les bafes
d; b fcience ; elles feront d’autant plus folidesf
qu’elles tendront à rapprocher les productions qui
ont entr’elles plus de points de reffemblance. 11
eft évident, par exemple, que dans l’opération
dont il s’agit, l’on eft conduit à placer en un feul
groupe toutes les efpèces qui fe reffemblent par
leur port, plus encore par les caractères de leur
fructification, & qui ne diffèrent entr’elles que
par des attributs peu effentièls : cette réunion
porte le nom de genre, telles que les renoncules,
lés oeillets, les véroniques, & c . Ces genres eux-
mêmes, rapprochés, comme on l’ a fait pour les
efpèces, & liés entr’ eux par des rapports plus
généraux, peuvent également être divifes en d’autres
groupes qui portent différens noms, mais
plus particuliérement celui de familles naturelles.
Cette expreffion féduifante paroît en effet confirmée
par les traits de reffemblance qui réunif-
fènt- en une feule famille une fuite de genres,
placés d’ailleurs dans un ordre t e l , que chacun
d’eux fe trouve à côté de celui dont il fe rapproche
le plus : telle eft la famille des graminées,
dès ombelles, des crucifères, & c . On a enfuite
effayé de ranger tous ces groupes dans de nouvelles
divifions, plus difficiles à établir à me-
fûre qu’on s’éloigne de là fimplicité de l’efpèce :
cette diftribution générale porte le nom de méthode
naturelle. Il eft certain que cette dénomination eft
plutôt l’annonce de ce que l ’on a voulu faire, que
l’expreffion de ce que l’on a fait. Il y a beaucoup
d’arbitraire dans ces dernières’ divifions, beaucoup
dans la formation des genres, parce que l’on n’eft
point d’accord , & qu’on’ ne peut l’être fur les
caractères conftituans des genres, fur les bornes
qu’on doit leur donner.. La raifon en eft facile à
faifir : les efpèces, d’après la définition que j’en
ai prèfentée, & qui eft généralement admife, font
dans la nature ; les genres ne peuvent y ê tre, malgré
l’opinion de Linné,qui avoit avancé que tous
les genres étoient naturels. En effet, quoiqu’on
fuit aujourd'hui généralement d'accord que les
caractères des genres doivent être pris dans les parties
de la fructification, combien d’opinions différentes
fur la valeur de chacune de ces parties ! A
l’exception d’un très-petit nombre de genres fur
lefquels chacun eft d’accord, les autres font, fur-
tout aujourd’ hui , habituellement divifés , tronqués,
altérés, fans que l’ on puiffe rigoureufement
faire d’autres reproches à ceux qui établiffent toutes
ces réformes, que d’embarraffer la marche de
la fcience par ces mutation: infinies qui fouvent ne
nous apprennent prefqu’autre chofe, finon qu’un
tel auteur a donné.plus d'extenfion à un genre, j
quetel autre l’a refferré davantage; abus qui finira,
comme je l’ai déjà dit bien des fois, par mettre
le comble à la confufion dans laquelle fe' trouve
Quoi qu’il en foit, d’après ce que j’ai expofé '
plus haut, & en fuivant la marche que j’ai indiquée,
le rapprochement des plantes d’après leurs
rapports naturels fera toujours préférable à toutes
les diftributiôns factices & arbitraires. Cette march
é , plus longue à la v érité, plus difficile, eft ’
d’ailleurs la plus propre à former de véritables’
botaniftes, la plus favorable pour nous conduire
dans la vafte carrière de l’obfervation.
Mais ceux qui feront plus jaloux dé l’étude d e s ,
noms que de celle des faits, ceux qui veulent,
dès le premier abord, connaîtreJa claffification,
& les noms divers qu’ont reçus les plantés, parviendront
bien plus facilement à leur but par les
méthodes artificielles ; elles ont à la vérité de,
.grands inconvéniens : le plus frappant eft celui d e .
tenir fouvent à de très-grandes dilhnces l’un de
l’autre, des genres très-rapprochés par leurs rap-,
ports naturels. C ’eft ainfï que l’on voit dans Linné
des graminées placées dans la troifième, la fixième, ,
la vinge-unième, la vingt-deuxième & la vingt-'
troifième claffe; lés légumineufes dans la dixième
& la dix-feptième claffe ; Ie> vubiacées dans les
quatrième & cinquième claff.’s , & c . De plus, il*
arrive auffi que l’on eft forcé fouvent, par l’ana-'
logie , dè renfermer dans certaines claffes des pian-.'
tes qui manquent du caractère principal de la claffe ;
ainfï l’on voit dans Linné des-plantes à. une o u :
deux étamines placées dans la troifièmë claffe ,
d’autres à quatre dans la cinquième , à cinq dans
la dixième, & c ï; des plaintes monoïques, dioï-'
ques ou polygames parmi les hermaphrodites, & c . ’
Ces plantes font ordinairement partie d’ un genre’
dont elles ne peuvent être féparéés, toutes les’
-autres efpèces offrant le caractère du genre auquel
on.les rapporte, telles, par exemple, que'
1 es valérianes 3 parmi lefquelies on en trouvé à
une, à deux étamines & plus, quelques-unes dioï-
ques, tandis que le plus grand nombre des efpèces'
a des fleurs hermaprodites, à troisétamines.
Malgré ces inconvéniens, dont aucune des méthodes
artificielles n’eft exempte, il faut avouer,
cependant qu’elles facilitent fïnguliérement la con-
noiffance des plantes, dès que l’on eft un peu fa--
miliarifé avec elles. Je n’examinerai pas ici laquelle
de toutes celles établies jufqu’aiors doit être
préférée : heureufement ceux qui en font ufage
fe réunifient aujourd’hui pour employer la mé~,
thode fexuelle.de Linné avec ou fans modification.;
Comme nous avons déjà expofé, .à l’article MÉ-.:
th o d e , f e s principaux ufages & la différence quë;
l’on a établie entre la méthode & le fyftème, je .
n’y reviendrai pas ic i; mais comme les méthodes
& leurs divifions. font établies, fur les genres, je ,
m’arrêterai ici fur les .inconvéniens de leur trop
grande multiplication'.
t . Rien, n’eft .plus arbitraire que l’établiffement des