
Cette efpèce ne convient aux diofcorea que par
fon port 8c par fes fruits} elle s'en éloigne par
fes fleurs hermaphrodites 8c par fes trois étamines.
Ses tiges font longues , grêles, ligneufes, grimpante
s , pourvues de vrilles } les feuilles pétiolées ,
, glabres, ovales-lancéolées, très-entiè
re s, à trois nervures} les fleurs fort petites,
axillaires} trois fur chaque pédoncule} fix pétales
épais, ovales, recourbés, perfiftans} les trois intérieurs
un peuplus petits} trois anthères droites,
oblongues , fefliles 5 trois ftigmates aigus , réfléchis
} une capfule ovale, trigone, à trois lo ges ,
contenant chacune des femences orbiculaires,
recouvertes d'un ariile très-mince, membraneux.
Cette plante croît dans les forêts, à la Coehin- :
chine. ( Lour. )
* E fP eces moins connues.
* Diofcorea ( triphylla ) , foliis trifidis, cordatis.
Linn. f. Suppl, pag. 224.
Il n y a prefque point de doute que cette efpèce
ne foit la même que le diofcorea triloba ,
n . î j -. Ses tiges, d apres Linné fils , font ailées,
tuberculées 5 fes feuilles en coe u r , nerveufes, à
demi divifées en trois lobes} les latéraux fendus
jufque vers le pétiole, & prolongés, à leur par-
tie inférieure, en lobes finueux. Elle croît dans
l'Amérique méridionale. ^
* Diofcorea ( palmata ) , foliis palmatis, quatuor
feu quinque lobis acuminatis. Perf. Synopf. 2. pag.
621. In Amer, meridt ( Herb. Jujf.')
• * Diofcorea ( peltata ) , foliis fubpeltatis , bafi
cordato-truncaûs , oblongis , acuminatis. Perfoon ,
Synopf. 2. pag. 621. Habitatio ignota. (Herb.
Jujf.)
* Diofcorea ( pun&ata ) , glaberrima , foliis op-
pofitis alternifque, cordatis , acuminatis, punSiicu-
latis, quinquenervibus ; nervis extimis bipartitis ,
venu/is reticulatis y fpicis mafculis fafciculatis , rarisj
femineis fubfolitariis. Brown, Nov. Holl. 1. p. 294.
In Novâ-Hollandiâ.
* Diofcorea ( tranfverfa ) , glaberrima , foliis
altérais , truncato-cordatis , nitidis , punBiculatis ,
acuminatis, quinquenervibus y nervis extimis bifidis3
venulis undique anoftomofantibus. Brown, Nov.
Holl. 1. pag. 25>J. In Novâ-Hollandiâ.
* Diofcorea ( lucida ) , glaberrima, foliis altérais
, cordatis , nitidis , acuminatis, novemnervibus y
venulis parallelis , fubjimplicibus y ramulis angulato-
ftriatis. Brown, Nov. Holl. 1. pag. 25?;. In Novâ-
Hollandiâ.
IG N A T IA . Genre de Linné fils, qui appartient
auxjlrychnos. ( Voye[ VOMIQUE.)
IGNATIANA. Lour. Flor. coch. C'efl le métnt I
genre que Yignatia de Linné fils.
ICORI : nom vulgaire d'un noyer de l’Améri. |
que , qui eft le juglans alba Linn.
ILEX. ( Voy. H o u x ô’ COMOCLADÉj Suppl, 'j I
ILLECEBRUM. ( Voyej C a n d e l a r i & Pa, I
RONIQUB. )
1LLICIUM. (Voye{ BADIANE.)
ILLIPE. Bajjia. Illufir. Gen. tab. 3 9 8 .3:.-';, I
longifolia 3 n°. I .
Observations. On trouve, dans Allioni , Mifull, I
Tanr. 3, 177. rab. 4 , fig. 2 , un genre bajfta, éta-1
bli pour une efpèce de Coude 3 qui eft le falfik I
muricata 3 Linn. Suppl.
E s T È c E s.
1. Illipe à longues feuilles. Bajfta longifolk I
Linn.
Bajjia foliis lanceolatis 3 pedunculis longijjtmis I
uniforis , horispontalibus 3 axillaribus. congejiisA
Wdld. Spec. Plant. 2. pag. 842. — Lam. Dià. I
n°. 1 . :— llluftr. tab. 358.
2. Illipe à larges feuilles, Baflia latifolit. Roxb. . I
Bajjia fo liis ellipticis , acutis ; pedunculis unifo■ I
ris 3 nutantibus 3 terminalibus 3 congejlis. Willden. I
Spec. Plant. 2. pag. 842. — Roxb, Corom. 1. pag. I
20. tab. 19.
Mah-wah tree. A£t. Soc. Bengal. 1. pagjj'ào. 1
Arbre affez fo r t , chargé de branches & de ra- I
meaux nombreux, étalés horizontalement, garnis I
de feuilles alternes, pétiolées, rapprochées à l'ex- I
trémité des rameaux, amples, ovales, prefque!- I
Iiptiques, obtufes, arrondies à leurs deux entré- I
mités,Souvent terminées par une pointe obtufe, I
glabres à leurs deux faces, à neryures parallèles, I
limples, un peu obliques, longues au moins de I
iix pouces, larges de quatre } les pétioles cylindri- I
ques, longs d'environ un pouce. Les fleurs font I
pendantes, nombreufes , réunies en un paquet I
terminal} les pédoncules Amples , uniflores, longs I
d'un poucej le calice glabre, ovale, à huit dents I
ovales} le limbe de la corolle à huit découpures I
ovales, un peu aigues, au moins une fois plus I
courtes que le tube } les anthères prefque feffiies, I
fagittées, renfermées dans le tube. Le fruit eft un I
drupe ovale, de la grofleur d'une prune , à qua- I
tre femences , quelquefois deux , oblongues, ai* I
gués.
C e t t e p la n t e c r o î t dans le s I n d e s , fu r le s mou? I
»aenes. X) Ses fruits fourniffent par expreffion
|ne huile abondante, mais d'une médiocre qua-
j|té.
■ 2. Illipe butyracé. Bajjia butyracea. Roxb.
I Bajfta foliis cuneato-ovatis, fubtits pubefcentibus y
pedunculis axillaribus, pendulis y limbo corolle, loncitudine
tubi. (N .) — Roxb. Afiat. Ref. v o l.8 .—
|ibl. britan. vol. 41. pag. 22.
B Vulgairement fulwah, fulwarah.
■ Le tronc de cet arbre eft droit, d’environ cinq
à fix pieds de circonférence } les jeunes rameaux
couverts d ’une écorce liffe, brune , parfemée de
fâches cendrées } garnis de feuilles pétiolées, alternes,
ovales, rétrécies en coin à leur bafe , entières
, liftes en deflus, velues en deffous, longues
de fix à douze pouces, larges de trois à fix ,
traverfées par des nervures limples & parallèles.
Les fleurs font nombreufes, grandes , axillaires,
pédonculees, pendantes, d'un jaune-pâle, fituées
à la bafe des jeunes pouffes. Le calice eft perfif-
|ant, à quatre, cinq ou fix divifions ovales, ob- ;
tufes, couvertes en dehors d'un duvet ferrugi
peux} le tube de la corolle prefque cylindrique,
de la longueur du calice 5 le limbe à huit divifions
iobtufes, oblongues, étalées, plus longues que le
tube} trente à quarante étamines de la longueur de
la corolle , inférées à fon orifice} les anthères linéaires
oblongues } l'ovaire conique, à dix ou
vdouzeloges monofpermes, velu »entouré d'un an-
îieaupubefcent} le ityleplus long que les étamines j
le ftigmate aigu. Le fruit confifte en une baie lifte,
oblongue, charnue, fouvent acuminée par les reftes
-4 u ftyle perfiftans, ne contenant, par avortement,
|que deux ou trois femences alongées, prefque cylindriques,
liftes, d'un brun-clair.
|i Cette plante croît dans les Indes orientales. T?
■ a Roxb, )
i • Les femences de cet arbre donnent une fubf-
Jtance butyreufe, ferme, que mangent les naturels
des diverfes parties de l'Inde, 8c qu'ils emploient
dans leur cuifine ordinaire, feul ou mêlé avec le
ghécy qui eft du beurre clarifié par l’ébullition. On
emploie l’huile exprimée des fruits mûrs, dit
Roxburg, comme l'huile ordinaire à brûler, lorf-
qu’on n'a pas de quoi fe procurer l'huile de cocos.
La première eft plus épaifle : elle £ure plus
jlongrtems, mais donne moins de lumière} elle
fume un peu, 8c fon odeur n'eft pas agréable. Cette
huile eft l'ingrédient principal du favon commun
du. pays} elle fe vend, pour cet ufage, au même
prix que celle de cocos. Les gens du pays la fubL
■ tituent au ghée 8c à l'huile.de cocos, dans la préparation
des mets 8c dans les faufles : on en fait
des gâteaux, dont la vente eft un objet de com-
| mer ce parmi les pauvres} elle s’emploie en topi-
|que dans les maladies éruptives, telles que la
galle, 8cc., ainfi que l’écorce de l'arbre. Le peuple
ramafte 1rs fleurs qui tombent en mai, les fait
fécher au fo le il, les rôtit 8c en fait un bon aliment.
Il les fait aufti bouillir en confiftance de gelé
e , en forme de petites boules qu’il vend ou
échange contre du riz, du poilfon 8c autres denrées.
Le fru it, mûr ou non, fert aufii de nourriture.
Lorfqu’il n'eft pas mûr, on enlève fa peau,
8c, après avoir forti le noyau mal mûr, on fait
bouillir le refte en gelée , 8c on le mange avec du
fel 8c des pimens. On peut ajouter que les oifeaux
de nuit, les écureuils, les lézards, les chiens 8c les
jackals prennent leur part des fleurs de cet arbre.
Le bois eft aufti dur 8c fe conferve aufti bien
que le bois de teck ; mais on ne le travaille pas aufti
facilement, 8c on n’y trouve pas de quoi faire des
poutres 8c des planches aufti longues , excepté
dans les terrains argileux , où l’ arbre s'élève à
une hauteur confidérable} mais dans cette nature
de fo l, il ne fournit que peu de branches 8c moiüd
de fruits que dans les terrains fabloneux ou mélangés
, qui lui conviennent plus particuliérement.
(Roxb. I. c.')
Nota, Il paroît que l ’a rbre, nommé par Mongo-
Parck shea, ou arbre à beurre 'd’Afrique, eft, d'après
la defeription qu'il en donne, une efpèce du
même genre. Il d it , page 352 de fes Voyages
dans lintérieur de l'Afrique: « L'apparence du fruit
place évidemment l'arbre appelé shea dans l'ordre
naturel des fapotilliers , auquel appartient le
bajjia. Il reflemble un peu au bajjia latifolia ou
madhuca, décrit par le lieutenant Hamilton dans
les Recherches afiatiques, vol. I , pag. 300. On
voyoit, ajoute Mongo-Parck, le peuple occupé
partout à cueillir Je fruit du shea, avec lequel on
prépare un beurre végétal. Ces arbres croinent en
quantité dans toute cette partie de Bambarra : on
1 ne les plante point 5 on les trouve dans les bois, 8c
lorfqu'on abat ceux-ci pour défricher, on n’épargne
que les shea. L'arbre reflemble beaucoup, par
fa forme, au chêne d'Amérique, 8c le fru it, dont
le noyau,féché au foleil, fournit la matière butyreufe
par l’ébullition dans l’eau, reflemble, jufqu'à
un certain point, à l'olive d’Efpagne. Le noyau
eft enveloppé d'une matière pulpeufe d’ un goût
fucré, recouverte d’un épiderme mince , de couleur
v e r te , 8c le beurre qu'il fournit, outre l'avantage
de fe conferver pendant une année fans
être fa lé , eft plus blanc , plus ferme 8c plus fa-
voureux que le meilleur beurre animal. La préparation
de ce comeftible paroît être l'un des premiers
objets de l'induftrie africaine dans cet Etat
& dans les contrées voifînes, 8c cette matière
forme un des principaux articles du commerce intérieur
de ce pays. »
BaJJïa (o b o v a ta ) , foliis obovatis , pedunculis
conge f i s , terminalibus, unijloris. Forft. Prodrom.
n°. 200.