
lui Iantes, lancéolées, très-entières, - longues de
deux pouces, (ans nervures fenfibles; lès fleurs
blanches , latérales, agrégées/réunies, à peu près
au nombre de cinq pédoncûlées, dans un invo-
lucre à quatre folioles concaves, arrondiès, colorées
& caduques; le calice partagé en fïx> lobes
inégaux, étalés, arrondis , un peu rongés, à leurs
bordsj fix corps glanduleux , alongés, felfilts ,
recourbés; neuf fiiamens trè s -cour ts , dont fix
inclinés Vers chacune des divifîons du calice; les
trois intérieurs droits; les anthères quadrangu*-
. laires ; un ftigmate Ample & feflîle ; une petice
baie pédonculée, noire, giobuleufe, monofperme,
de la forme & de la grolfèur du poivre, noir; le
pédoncule perfiftant avec le fruit.
Cetre plante croît dans les champs & les jardins,
à la Chine & à la Cochinchine. b ( Lour.)
Observations .C e laurier eft remarquable par fes
fruits, qui reflèmblent parfaitement aux cubebes
des boujtiqiies, munis, comme elles'., d'une petite
queue, qui eft le pédoncule perfiftant; ils en ont
auflS la laveur & les. propriétés, tellement qu'on
pourroit foupçonner que les cubèbes font le produit
de .çe laurier,.fi Thunberg & Linné fils ne
nous eu fient appris qu’elles étoient fournies par
une efpèce de poivrier à tige grimpante. ( Voye^
P o iv r ie r , n°. 4 .) En effet, Gardas & la plupart
des auteurs anciens nous difen't que les cubèbes
font le fruit d’un ar.bfîfîeau grimpant, à
P tites,feuilles, à fleurs odorantes, difpofées en
grappes.
27. Laurier pileux. Laitrus pilofa. Lour.
Laurus foins enerviis, oblongis pi lofs ; racemis
amplis, retminalibus. Lour. Flor. coch. 1. pag. 311.
C et arbre s’ élève fort haut; il eft chargé de
rameaux étalés, garnis de feuilles éparfes, pétio-
J ie s , ovales, allongées, acuminées, longues d e.
-cinq pouces, pileufes, très-entières, fans nervures
fenfibles.. Les. fleurs font polygames , d’un vert-
fa unâtre, toutes difpofées en grappes fort amples,
prefqûe terminales. Dans les fleurs hermaphrodite
s, un calice campanulé,, étalé, à fix découpures
aiguës neuf fiiamens iubulés, très-pileux,
plus courts que le calice ; les anthères alongées ,
à deux loges; le ftyle épais, de la longueur du
calice; le ftigmate bifide & réfléchi > une petite
baie coriace, giobuleufe. Dans les fleurs mâles,
qui ctoHfent fur des pieds différëns, on y obferve
un calice à fix folioles ovales, concaves, lanugi-
neufes.; neuf fiiamens courts & pileux » les anthères
planes, à quatre loges.
Cette plante croît à la Cochinchine , fur les
montagnes boifées. b .{Lour.)
Son bois tft jaune, d’une longue durée; il eft
d ’un bon ufage pour les édifices, & très-agréable
dans les ouvrages de tour.
' Lour' LAURIER P°*yallelplie. Laurus P°lyadcl(ha,
Laurus foliis obfolete trinerviis , lanceàlatis • fl
ribus polyadelphis, axillaribus. Lour. Flor. coch T
P a g - •
' F ° rt grand arbre, fupportant une cime étalée
% P t les rameaux font garnis de feuilles alternes *
pet id é e s , planes, coriaces, lancéolées, très-entières
i glabres,-veinées, à trois nervures peu mlr!
quées-, d’ un veit-obfcur; les fleurs d’un blanc-
rougeâtre, difpofées en corymbes axillaires; les
ramifications fini pies, en grappes le calice d’une
felile pièce , en forme de coupe 3 colore , a fix découpures
droites, alongées; fix glandes pédicellées;
neuf éramines inégales, divifées en trois paquets;
les anthères planes , tronquées,, alongées, s‘ou-,
vrant à'leur fommet par quatre trous; le ftyle delà
longueur des étamines. Le fruit eft une baie char*'
nue, arrondie, fort petite, monofperme.
Cette plante croît fur les montagnes, à la Cochinchine.
b {Lour.)
29. Laurier à feuilles arquées. Laurus curvi-
folia. Lour.
Laurus foliis obfolete. trinerviis, oblongis , incur-
v i s ; racemis parvis , fub ter minait b us. Lour. Flor,
cochin. i . pag. 209.. .
C e t. arbre a un tronc droit,, fort élevé. Ses
rameaux font étalés, .garnis de feuilles alternes
alongées., courbées en arc1,, acuminées, dures,,
pal.es, odorantes, très-entières, veinées, à trois
nervures peu. fenfibles. Les fleurs font blanches,
difpofées en petites grappes lâches, prefque terminales.
Leur calice eft charnu, perfiftant, divile
en fix lobes aigus; il renferme neuf étamines; les
, fiiamens aplatis, dilates vers leur fommet, d’où
partent quatre filets très-fins, qui fupportenu chacun
une petite anthère’alongée,. à deux loges. Le
fruit eft une baie ovale, alongéë, noirâtre, à une
feule, femence.
Cetre plante croît à la Cochinchine, furies
montagnes, au milieu'des forêts, b ( Lour. )
30. Laurier des montagnes. Laurus montana.
Swartz.
Laurus foliis triplinerviis , ovato-acuminatis }ptm
rennantibus; fioribus racemofo-paniculatis. Swartz»
Flor. Ind. occid. 2. pag. 700, & Prodr.
Il refiemble beaucoup au laurus camphora ; mais
outré fon lieu natal, il en diffère par les feuilles
plus épaifles, point glauques. Ses tiges font revêtues
d’une écorce lifte & cendrée. Ses rameaux
font verruqueux, glabres, blanchâtres; fes feuilles
médiocrement pétioléês, ovales, acuminées, un
peu roides, membraneufes, à trois nervures, glabres
à leurs deux faces, luifantes en deflùs 5 les grappe
tfrminales, axillaires, pubefeentes, un peu plus
courtes que les feuilles, ramifiées en forme de
manicule; les fleurs pédicellées, pentes & blanchâtres;
le limbe du calice à fix découpures ovales,
obtufes,- concaves, ouvertes , pubefeentes i leurs
deux faces; neuf étamines , fix extérieures, trois
intérieures ; les anthères.alongées, carrées, à quatre
loges, à quatre valves ag fommet ; de très petites
•glandes à la bafe des fiiamens internes ; un drupe
ovale, noirâtre, prefqu’aciiminé à fes deux extrémités,
accompagné à fa‘bafe par le calice, lâche, i
conique, confervant fes découpures épaiffies.
Cette plante croît fur les hautes montagnes, à la
Jamaïque; b ( Swart^. )
31. LAURIER vénéneux. Laurus caufiica. Molin.
. Laurus foliis ovalibus , rugofis , perennantibus y
fioribus quadrifidis. Molin a , C h ili, edit. gerin.
•pag.-151.
Llithi. Feuill. Peruv. 3. pag. 33. tab. 23.
La figure imparfaite, ainfi que la deferiptiog.
que le Père Feuillée nous avoit données de cette
plante, ne permettoient pas de la rapporter avec
• certitude à fon genre. Molina, qui l’a obferyée en
fleurs, l’a reconnue pour être un laurier.
C’eft un aflez grand arbre, de la grolfeur d’un
homme, revêtu d’une é.corce verdâtre, d’où dé-,
coule, par incifion, une liqueur de la même couleur.
Son bois eft blanc, tiès-dur ; il rougit en fe
deflechant. Ses rameaux font garnis de feuilles
alternes, médiocrement pétioléês, peu diftantes
entr’elles, ovales-lancéolêes, peififtantes, liftes,
d’un vert-gai', glabres à leurs deux faces, ridées ,
très-veinées, réticulées , entières, aigues à l. ur
fommet,' rétrécies à leur bafe, quelquefois un peu
finuéesà leur .contour, longues de deux pouces &
plus, larges d’un pouce. Les fleursfo.nt.axill-ires,
prefque folitaires, pédoncûlées ; les pédoncules
unifteres, un peu plus longs que les pétioles ; les
calices divifés en quatre lobes ovales, pe.rfiftaq'§.
Le fruit eft un drupe très-gros, prefque globuleux,
comprimé à fés deux extrémités, un peu acu-
miné à fon fommet.
Cette plante croît au Chili Sc en plufieuts
autres lieux de l’Amérique, b
« Cet arbre , d’après le Père Feuillée, eft très-
malfaifant. Son ombre eft fort dangereufe, & l’eau
qui découle de l’arbre, en le coupant, a une vertu
fi maligne, que f i o,n en, met fur la chair, elle la
fait enfler confidérablement. Nos matelots, ajoute;
•le même auteur, qui ignoroient le danger qu’il y
avoit à couper ces a rb r e s e n rencontrèrent mal-
neureufement plufieurs ûn jour qu’ils étoient allés
faire du bois; ils en abattirent quelques-uns,
^e s âppercevant pas encore du mal qui les wena-
. ,ils reyinrent & foupèrent le foir fort tràn-'
quillément. Ce ne fut que le lendemain matin qu’ ils
fe trouvèrent dans un état fi affreux, qu’ ils en
furent effrayés : l’enflure avoit fait un tel progrès,
que leurs têtes en étoient devenues d’une groffeur
extraordinaire"; leurs vifages n’avoient plus de
forme ; on n’y découvroic plus ni n e z , ni y eu x , ni
aucune partie ; tous leurs autres membres n’étoient
oas moins enflés. Ceux qui n’auroient pas connu
a caufe de leur mal, les auroient plutôt pris pour
des monftres que pour des hommes.
X e llithi eft un arbre très-propre pour conf-
truire dès navires. On le coupe avec beaucoup de
facilité lorfqu’il eft v e r t, & il devient, à mefu;e
qu’il fèche, d'une dureté qui le rend femblable à
de l’acier. On le trempe alors dans l’eau : il en devient
encore plus dur. Les navires qui en feroient
conftruits, feroient incorruptibles,. Les naturels
du pays fe fervent de fon bois pour meubler leurs
maifons; il eft blanc Jorfqu’on le coupe , mais il
devient d’ un beau rouge ep féchant; »
32. LAURIER élevé. Laurus exaltata. Swartz.
Laurus foliis lanceolato-ovatis , fubcoriaceis, perennantibus
, planis ; fioribus racemofo. corymbofis ;
fruëtu calLe urceolato , glabro, ftmiteclo. Swartz ,
Flor. Ind. ôecid. 2. pag. 702, & Prodr. pag. 63.
/} ? Laurus ( lancifolia} y foliis lanceolatis, elon-
gatis • fioribus paniculatis 3 dijfufis. ( N. )
Ce laurier offre dans fes fruits le même caracr
tère que le laurus cupularis, duquel il paroît fe
rapprocher. C ’eft un des arbres, les plus élevés
de ce genre. Ses rameaux font lilîe s, légèrement
flexueux ; fes feuilles ovales, lancéolées, acumi.-
nées, un peu obtufes, d’un vert-foncé & luifant, .
très-glabres, entières ,. longues d’environ trois
pouces; les grappes axillaires, terminales, de là
longueur des feuilles, nombreufes, ramifiées,
prefqii’ en corymbe ; les ramifications glabres ,
comprimées; les fleurs petites, blanchâtres, pé-
dicellées; le calice glabre, à fix découpures ovale
s , obtufes, ordinairement caduques; neuf étamines;
uii drupe glabre, ovale, entouré, jufqùè
vers fâ moitié, par le calice, glabre, urcéolé.
Ce'tte plante croît dans les forêts , à la' Jamaïque,
b ( Swartz.)
Cet arbre, dont le bois eft d ur, jaunâtre', eH
très-éftimé pour les conftruêtions & les meubles 5
il eft prefque le' leu! dont on fa fie ufage, le bois
des autres efpèces étant trop tendre & trop mou.
Obfervations. La crainte de faire un double em-
..plo.i m’a fait rapprocher la plante fi de là précédente
; je foupçonne néanmoins qu’elle doit en
être très-diftetente : elle lui reffe.mble par fes fruits,
enveloppés d’un tiers, ..par la portion entière du
‘ calicê*perfiftant & tronqué. Les drupes font noirs,
I tiès-iilles, globuleux, de.la grofitut d’un pois; les