.efpèees de Gærtner, citées ic i, & plufieurs autres
, mentionnées & figurées dans fon ouvrage,
n’étant connues que par leurs fruits, n’ ont pas pu
être décrites dans; ce Supplément.
Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes,
polypétalées, régulières, de la famille des
myrtes, qui a de grands rapports avec les melaleuca
& les' leptofpermum ■ il comprend des arbrif-
Teaux exotiques à l’Europe, à feuilles' oppofées ou
alternes; les fleurs difpofées en épis touffus, axillaires
ou terminaux, remarquablés par lès étamines
Giflantes.
Le carafrère effentiel de ce genre eft d’avoir :
* Un calice cubulé, à cinq lobes,.caducsy cinq pétales;
des etamines nombreuses, libres , faillantes, inférées
fur le calice y un fiigmate fimple; une capfùle a trois
ou quatre loges y les femences nombreufes. '
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Chaque fleur offre :
• i ° . Un calice tabulé; le tube cylindrique, persiflant;
lë limbe à cinq lobes, caducs après la
fécondation.
. 2q. Une. corolle cqmpofée de cinq pétales ôva-
îes, concaves , attachés à l’ orifice.du tube du.calice,
alternes avec lçs lobes.du calice. .
. 3°. Des étamines nombreufes, inférées.fur le
calice; les fi la me ns libres, capillaires , colorés,,
très - longs, terminés par des anthères vacillantes.
4P. Un ovaire inférieur, ovale ou globuleux;
le ftyle droit, filiforme, plus court que les étamines
, foutenant un ftigmate fimple.
. Le fruit eft une capfule à trois ou quatre loges,
s’ ouvrant en’ autant de valves à fa moitié fupé-
rjeure ; les cloifons oppofées aux valves.
L es femences nombreufes, fort petites, linéaires,
prefqu’en paillettes, anguleufes ou arrondies,
inférées'à un des tubercules qui adhèient à Taxe
du fruit : un grand nombre avortent. -
Qbfervations. i ° . Le nom de métrofideros a été
employé par Rumphe pour défigner plufîeurs arbres
du M .labar, dont quelques-uns appartiennent
aux mimufops de Limé.. Ce nom eft compofé .de
deux‘mots grecs, qui lignifient un arbre dont le
bois a la dureté ou la couleur du fer. Quoique
c,ette dénomination ne convienne qu’imparfaite-
raent au genre dont il eft ici queftion , il eft bon
de la conferver , puif.pfefe a été établie.
Nous devons a MM. Bandes & Solander l’éta-
bliflément du gfenre métrofideros, qui comprend
aujourd’ hui un a fiez grand nombre d’e fpèces,
dont plufieurs avoient été mal* à-propos rapportées
aux genres leptofpermum & melaleuca pjj
Forfter, Linné fils , Schrader, &c. C'eft Gærtner
qui, le premier, a expofé les carafrères diftinètifs
des genres auxquels appartiennent les plantes de
la famille des myrtes, originaires de la Nouvelle- !
Hollande. M. Smith , ayant été à portée d’o b fer-
ver un plus grand nombre de ces plantes, a perfectionné
le travail du célèbre botanifte allemand
& lui a donné un plus grand développement ; il a
décrit treize efpèees de métrofideros, qu’ il a divi-
fées en deux fefrions carafrérifées, l’ une par les
feuilles oppofées, l’autre par les feuilles alternes.
Comme il eft néanmoins peu'de genres parfaitement
naturels dans lefquels les efpèees préfentent
ces deux fortes de fituation de feuilles, ne peut-on
pas préfutner qu’ il exifte, dit M. Ventenat, dans
les efpèees rapportées au genre métrofideros, des
limites qui ne font pas encore connues? En effet,
les efpèees de la première fefrion fe diftinguent
de celles de la fécondé, non-feulement par la iïtua-
cion de leurs feuilles, mais encore par leurs fleurs,
qui, loin d’être fefliles & rapprochées-en un épi
furmonté d’une nouvelle pouffe, font difpofées en
panicule ou en corymbe, ou portées fur des pédoncules
plus ou moins rameux. Ces carafrères
donneront très-probablement, par la fuite, naif-
fance à un nouveau genre , lorl.que, mieux con-.
nues, on pourra trouver dans les parties de leur
frufrification quelques attributs particuliers qui
les faffent diftinguer des métrofideros, fans avoir
recours à ce que l’on eft convenu d’appeler des.
caractères fecondaires.
J’ai expofé aux articles L e p t o s p e r m u m &
Melaleuca les rapports & les différences qui
exiftoient entre ces deux genres & les Metrosi»
d e r o s : je dois rappeler, ici que le métrofideros
quinquenervia Gavan. eft le melaleuca virïdifiom
Gaertn. ; que les métrofideros nodofa, — armillaris,
Gavan., appartiennent auffi aux melaleucay que
les métrofideros calicina & hyffopifolia Cavan. ont
été mentionnés fous les noms de melaleuca thymi- fo!ia & linearïifolia Smith; enfin, les melaleuca
lucida3 n°. 4 , & v ïllofa, n°. y , font encore partie
de ce genre. ( Voye[ M e l a l e u q u e , Suppl. )
Dans le genre angophora de Cavanilles, qu’on a
réuni aux métrofideros, les capfules font placées au
fond du calice, auquel elles adhèrent par leur baie
■ à trois loges , à trois valves ; la cloifon oppoiée
aux valves ; une feule femence dans chaque valve.'
■ Peut-être eût-il été convenable de conferver ce
genre, fi toutefois il eft confiant qu’ il n’y ait point
•de femences avortées.
2e . En parcourant le genre brillant des métrofideros,
nous ne pouvons nous refufer aux réflexions
que font naître les belles plantes qu’il renferme.
Il n’appartient qu'aux voyageurs qui ont vifité les
côtes fauvages Sc folitaires de la Nouvelle-Hollande,
de nous entretenir des rapports ? fans douter
intéreffans,
intéreffans, que les métrofideros doivent avoir
avec les autres productions de ces contrées neuves
& incultes, de nous faire connoître la place qu’ ils
occupent parmi cette foule d’arbres & d’ arbuftes,
dont un'grand nombre ont déjà été introduits dans
nos jardins, les contraftes & l’harmonie qui en
réfultënc; mais ne fuffit-il pas de les avoir obfer-
vés dans nos ferres pour qu’ il foit permis à l’imagination
de fe tranfporcer dans leur pays natal, de
replacer ces belles efpèees dans le fol où la nature
les a fait naître, & de faifir en partie l’effer qu’elles
doivent produire au milieu de tant d ’autres végétaux
fi différens des nôtres?
Les fleurs des métrofideros ont une beauté qui
leur eft particulière î la plupart de celles de nos
contrées brillent par l’éclat ou par la forme élégante
de leurs pétales; ici la corolle eft courte,
mais vivement colorée ; le calice n’eft qu’ un vafe,
une petite coupe d’où fort une houp.e éclatante
de filamens.qui fe divergent en aigrette, fe teignent
des plus vives couleurs ; c’eft un pourpre-
écarlate, un jaune de foufre, un blanc-mat. Dans
plufieurs de ces arbuftes, les fleurs nombreufes,
rapprochées les unes des autres en un épi épais,
ferré, alongé, forinent de fuperbes panaches,
furmontés fouvent d’une touffe de jeunes feuilles
d’un vert-foyeux, argenté. Le port de ces arbrif-
feaux répond très-bien, par fon élégance, à la
beauté des fleurs : leur tronc s’élève droit à la
hauteur de cinq à fix pieds, chargé- de branches
& de rameaux étalés, fouples, élancés, garnis de
feuilles d’ un beau-vert, d’une forme gracieufe,
ovales, alongées ou lancéolées, oppofées ou alternes,
la plupart répandant, lorfqu’on les froiffe
entre les doigts, une odeur aromatique très-
agréable. :
E s p è c e s .
* Feuilles oppofées,
1. Métrosideros en ombelles. Métrofideros
umbellata. Cavan.
Métrofideros foliis oppofitis, lanceolatis, uniner-
viis y Limbo reyoluto y fioribus umbellatis , termina-
libus. Cavan. Icon. Rar. 4. pag. 20. tab. 357.
Ses tiges font hautes de huit à dix pouces; les
rameaux glabres, oppofés; les feuilles prefque
fefliles, oppofées , lancéolées, acuminées à leurs
deux extrémités, à une feule nervure rameufe ,
ponfruées à leur face inférieure, un peu recourbées
à leurs bords, longues de deux à trois pouces,
larges d’un demi-pouce; les fleurs terminales
, pédicellées, prefqu’en ombelle feflile ; le
calice campanulé, à cinq dents ovales, épaiffes-,
colorées, fearieufes à leurs bords; le tube couvert
d’un duvet court, foyeux & blanchâtre ; les pétales
rouges, concaves, ovales, alongés, un peu
fearieux à leurs bords; les filamens rouges, fubur
lé s , trois fois plus longs que la corolle; lès anthères
réniformès ; l’ovaire fitué au fond du calice ;.
le ftyle plus court que les étamines ; le ftigmate
tronqué. Le fruit 11’a point été obfervé.
Cette plante croît au port Jackfon, dans la
Nouvelle-Hollande. T? (Cavan.)
1. Métrosideros à fleurs nombreufes. Me-
trofideros floribunda.
* Métrofideros foliis oppofitis, petiolatis , ovato-
lanceolatis ; paniculâ brachiatâ 3 calicibus integerri-
mis, petalis brevijfimis. Vent. Jard. de la Malm,
pag. 7 ; . tab. 7y . .
Métrofideros floribunda. Smith, Afr. Soc. Lion.
Lond. vol. 3. pag. 267. — Willd. Spec. Plant. 2.
pag. 952.
Métrofideros laurifolia. Desf. Catal. Hort. Parif.
pag. 171.
On diftingue ce métrofideros à fon port, à la
difpofition de fes fleurs, à plufîeurs carafrères de
la frufrification qui lui font particuliers, à fes calices
très-entiers & à fa corolle très-courte. Ses
étamines, quoique faillantes, ne forment point
ces belles houpes délicates qui donnent tant d’élégance
à plufieurs autres efpèees. Cet arbufle n’offre
pas moins un bel afpefr. Ses tiges font hautes de
trois à quatre pieds; fes rameaux fouples, oppo-
fé s , d’un vert-cendré ; fes feuilles oppofées .en
croix, péciolées, ovales-lancéolées, aiguës, entières
à leurs bords, glabres, luifantes, coriaces
& ponfruées, d’ un vert-foncé & d’ une odeur aromatique.
Les fleurs font petites, d’ un blanc-jaunâtre,
inodores, difpofées en une panicule droite, étalée,
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