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CRUSTACIiS TRILOJilTES.
positif, ou du moins très probable, l'existence d'organes
locomotiles, quoique, malgré toutes les recherches, on
n'ait pu en découvrir de vestiges (i). Supposant, au contraire,
que ces animaux en étaient dépourvus, j'ai pensé
qu'ils venaient plus naturellement près des Oscabrions,
ou plutôt qu'ils formaient la souche primitive des animaux
articulés, se Uant, d'une part, avec ces derniers mollusques,
et d'autre part, avec les crustacés ci-dessus, et
même avec les Gloméris(2), dont quelques trilobites, tels
que les Calymènes, paraissent se rapprocher, ainsi que
des Oscabrions, en ce qu'ils pouvaient prendre aussi, en
se contractant, la forme d'un sphéroïde. Depuis la publication
du travail de M. Brongniart, quelques naturalistes
n'ont point partagé son sentiment, et ont, en tout ou en
(1) ParkiDSon (Outlines of Oryctology ),
croit cependant eu avoir aperçu , et soupçonne
qu'ils sont onguiculés. Voyez aussi
VEntomostracite granuleux, Brong. Trilobites,
m , 6.
(2) PremièreédiliondecetomTage, tom.
n i . pag. iSoet i5i . Aucunbranchiopode
connu ne se contracte en manière de boule.
Ce caractère n'est propre, dans la classe des
crustacés, qu'aux typhis, aux sphéromes,
aux tylos, aux armadillcs ; et parmi les insectes
aptères, qu'aux gloméris, genre qui
est à la tête de cette classe, et qui laisse
entre lui et les derniers crustacés un vide
con.çidérable. Les calymènes se rappi ocîient
lité, de ces derniers insectes, des typhis et
des sphéromes; mais il ne pai-ait pas que
l'extrémité postérieure de leur corps soit
pourvue d'appendices natatoires latéraux,
caractère négatif quiles éloignerait des sphéromes,
mais les rappi-ocherait des armadilles,
et surtout des tylos, dont le dessus
des segmeus thoraciques est divisé on trois.
L'examen d'un individu bien consei-vé m'a
convaincu qu'ils avaient, de même que les
limules, des yeux adossés à deux élévations,
et dont la cornée était granuleuse ou à facettes.
Sous le rapport de la non-existence
d'antennes supérieures, ces mêmes trilobites
auraient encore ime nouvelle aiDuité avec
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CRUSTACÉS TRILOBITES. 27 1
partie, adopté le mien; d'autres hésitent encore. Quoi
qu'il en soit, ces animaux paraissent avoir été anéantis
par les antiques révolutions de notre planète.
Si l'on en excepte un genre hétéromorphe, celui à'Agnoste,
les trilobites ont, de même que les limules, un
grand segment antérieur en forme de bouclier, presque
demi-circulaire ou lunulé, et suivi d'environ douze à
vingt-deux segmens(i), tous, hormis le dernier, transversaux,
et divisés, par deux sillons longitudinaux, en
trois rangées de parties ou de lobes, et de là l'origine de
la dénomination de trilobites (2). Ce sont, pour quelques
savans, des Entomostracites.
Le genre AGNOSTE (ACXNOSTUS, Brong.) est le seul dont le
( i ) Il semblerait que dans divers trilobites,
etparticulièrement dans les asaphes,
le corps se compose, non compris le bouclier,
d'une douzaine de segmens bien détachés
sur les côtés, et d'un autre formant le
post-abdomen ou ime queue, triangulaire
ou semi-lunaire, n'offrant que des divisions
superficielles, et qui ne coupe pas ses bords.
Dans les paradoxides, au contraire, les
lobes latéraux se terminent par des prolongemens
aigus bien prononcés, et on en
compte bien vingt-deux. Une espèce de trilobite,
dont M. le comte de Rasoumowsky
a fait mention dans sou Mémoire sur les fossiles
(Annal, des scienc. nat., juin 1826,
pl. xxvrii, il), et qu'il présume devoir
constituer un nouveau genre, est, sous ce
rapport, très remarquable. Ses lobes latéraux
forment des sortes de lanières très
longues et allant en pointe. Les pattes des
nymphes des cousins sont en forme de lames
allongées, aplaties, sans articulations, terminées
par des filets, et repliées sur les
côtés. Elles sont dans un état rudimentaire,
et peuvent être analogues aux divisions latérales
de cette espèce de trilobite voisine
des paradoxides.
(2) Les squilles, divers crustacés amphipodes
et isopodes, ont aussi plusieurs de
leuis segmens divisés en trois par deux lignes.
enfoncées et longitudinales; mais ces
lignes sont plus rapprochées des bords, et
ne forment pas de profonds sillons.