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 232  CRUSTACÉS  BRANCITIOPODES.  
 que  Jurine  appelle  ailleurs  (cyclopes)  des  mains.  Dans  les  figures  qu'ils  
 en  ont  données,  les  soies  terminales  paraissent  être  barbues  :  nous  ne  
 voyons  pas  dès-loi  s pourquoi  ces  appendices  ne  pourraient  pas  servir  h  la  
 respiration,  propriété  (1)  que  M.  Straus  n'accorde  qu'aux  suivantes,  parce  
 que  celles-ci  ont  de  plus  au  côté  interne  .une  lame  qui,  à  l'exception  des  
 deux  dernières,  est  bordée  d'une  rangée  de  soies,  en  manière  de  peigne,  et  
 pareillement  barbue,  à  en  juger  d'après  les  figures  de  Jurine  et  de  M.  Ramdohr. 
   Les  deux  dernières  pattes  (a)  ont  une  structure  un  peu  diflérente,  
 et  M.  Raindohr  les  distingue  sous  le  nom  de  serres.  L'abdomen,  ou  le  
 corps  proprement  dit,  est  divisé  en  huit  segmens,  parfaitement  libre  entre  
 ses  valves,  grêle,  allongé,  recourbé  en  dessous  à  son  extrémité,  et  
 terminé  par  deux  petits  crochets  dirigés  en  arrière.  Le  sixième  segment  
 '  présente  en  dessus  une  rangée  de  quatre  [mamelons,  formant  des  dentelures, 
   et  le  quatrième  une  sorte  de  queue  (2).  Les  ovaires  sont  placés  le  
 long  des  côtés,  entre  ce  segment  et  le  premier,  et  s'ouvrent  séparément  
 près  du  dos  ,  dans  une  cavité  (matrice,  Jurine)  située  entre  la  coquille  et  
 le  corps,  où  les  oeufs  restent  quelque  temps  après  la  ponte.  
 Müller  a  donné  le  nom  d'e^At/;^^?«  ou  de  selle  à  une  grande  tache  
 -  obscure  et  rectangulaire  qui,  à  certaines  époques  de  l'année,  et  surtout  
 en  été,  se  montre,  après  la  mue  des  femelles,  à  la  partie  supérieure  des  
 valves  de  la  coquille  ,  et  que  Jurine  attribue  à  une  maladie.  Selon  
 M.  Straus,  cet  éphippium  présente  deux  ampoules  ovalaires,  transparentes, 
   placées  l'une  au-devant  de  l'autre,  et  formant  avec  celles  du  côté  
 opposé  deux  petites  capsules  ovales,  s'ouvrant  comme  une  capsule  bivalve. 
   Il  se  partage,  ainsi  que  les  valves  dont  il  fait  partie,  en  deux  moitiés  
 latérales,  réunies  par  une  suture  le  long  de  leur  bord  supérieur;  son  
 intérieur  en  oiTre  un  autre  semblable,  mais  plus  petit,  à  bords  libres,  si  
 ce  n'est  le  supérieur,  qui  tient  aux  valves,  et  dont  les  deux  moitiés  jouant  
 en  charnière  l'une  sur  l'autre,  présentent  les  mêmes  ampoules  que  les  
 battans  extérieurs.  Chaque  capsule  renferme  un  oeuf  à  coque  cornée  et  
 ( i )  Suivant  M.  Slraiis,  li's  cypris  et  les  
 cythérces  ne  sont  point  de  véritables  liranchiopocies, 
   attendu  que  leurs-paltes  n'ont  
 point  de  branchies;  mais,  comme  nous  
 l'avons  déjà  observé  ,  les  soies  ou  poils  des  
 deux  antérieures  et  colles  des  antennes,  
 pourraient,  tout  aussi  bien  que  relies  dos  
 Pl.  
 palpes  et  des  premières  mâchoires,  rcmpHr  
 les  fonctions  branchiales.  
 (a)  Nous  omettons  d'autres  détails  d'organisation  
 ,  parce  que  les  uns  no  peiivcnl  
 ôire  saisis  qu'au  moyen  de  figures,  et  que  
 h:s  autres  paraissent  élro  communs  à  la  
 plupart  des  brancliiopodos.  
 SECTION  DES  LOPHÏROPES.  
 vcrdàtre,  semblable,  du  reste,  aux  oeufs  ordinaires,  mais  demeurant  plus  
 long-temps  à  se  développer  et  devant  passer  l'hiver  sous  cette  forme.  A  
 l'éi>oque  de  la  mue,  l'éphippium,  ainsi  que  ses  oeufs,  est  abandonné  avec  
 la  dépouille  dont  il  fait  partie  :  elle  sert  d'abri  à  ces  oeufs  pendant  le  
 froid.  La  chaleur  du  printemps  les  fait  éclore,  et  il  en  sort  des  petits  absolument  
 semblables  ä  ceux  que  donnent  les  oeufs  ordinaires.  Sclueffer  a  
 dit  qu'ils  peuvent  rester  fort  long-temps  dans  l'état  de  dessiccation  sans  
 que  le  germe  soit  altéré;  mais  aucun  de  ceux  que  M.  Straus  a  conservés  
 dans  cet  état  n'est  éclos.  Ils  sont  absolument  libres,  ou  sans  adhérer  les  
 uns  aux  autres,  dans  les  cavités  qui  leur  sont  propres.  Selon  Jurine,  ils  
 peuvent,  en  été,  éclore  au  bout  de  deux  ou  trois  jours.  Sous  le  climat  de  
 Paris,  où  M.  Straus  les  a  observés  à  toutes  les  époques  de  l'année,  il  faut  
 au  moins  cent  heures.  Le  foetus,  vingt  heures  après  la  ponte,  n'offre  
 qu'une  masse  arrondie  et  informe,  sur  laquelle  on  remarque,  quand  on  
 l'examine  de  près,  les  rudimens  obtus  des  bras,  en  forme  de  moignons  
 très  courts  et  imparfaits,  collés  contre  le  corps;  la  tête  ni  l'oeil  ne  sont  
 visibles;  le  corps,  vert  ou  rougcâtre,  et  ponctué  de  blanc  comme  les  oeufs,  
 ne  fait  encore  aucun  mouvement.  Ce  n'est  qu'à  la  quatre-vingt-dixième  
 heure,  et  lorsque  l'oeil  a  paru,  que  les  bras  et  les  valves  se  sont  allongés,  
 que  le  foetus  commence  à  se  mouvoir.  A  la  centième  heure,  il  est  déjù  très  
 actif;  enfm  à  la  cent  dixième,  il  ne  diffère  du  petit  venant  de  naître,  qu'en  
 ce  que  les  soies  des  raines  sont  encore  collées  contre  leur  tige  ,  et  que  la  
 queue  des  valves  est  fléchie  en  dessous,  et  reçue  entre  les  bords  inférieurs  
 de  ces  pièces.  Vers  la  fin  du  cinquième  jour,  la  queue,  qui  termine  les  
 valves  dans  le  jeune  ùge,  et  les  soies  des  bras,  se  débandent  comme  un  
 ressort,  et  les  pattes  commencent  alors  seulement  il  s'agiter.  Les  petits  
 étant  en  étal  de  paraître  au  jour,  la  mère  abaisse  aussitôt  son  abdomen,  
 et  ils  s'élancent  au  dehors.  Des  oeufs  nouvellement  pondus  et  placés  dans  
 un  bocal,  où  M.  Straus  les  a  suivis,  se  sont  développés  de  la  même  manière. 
   Jurine  nous  a  aussi  donné,  sur  les  changcmens  progressifs  des  foetus  
 des  daphnies,  des  observations  analogues,  mais  faites  en  hiver;  et  
 comme  les  petits  ne  sont  éclos  que  le  dixième  jour,  il  a  eu  l'avantage  de  
 pouvoir  mieux  saisir  et  préciser  ces  développeinens.  Le  premier  jour,  
 l'oeuf  présente  une  bulle  centrale,  entourée  d'autres  plus  petites,  avec  
 des  molécules  colorées  dans  les  intervalles.  Ces  molécules  et  ces  bulles  
 paraissent  destinées  à  former,  eu  s'agglomérant,  en  se  rapprochant  
 du  centre  et  finissant  par  disparaître,  les  organes.  Le  sixième  jour,  la  
 forme  du  foetus  commence  h  se  prononcer  ;  le  septième,  l'on  distingue  
 la  löte  et  les  pattes;  le  huitième,  l'oeil  paraît  ainsi  que  Tintestin;  le  suivant, 
   l'on  commence  it  distinguer  U;  réseau  de  cet  oeil;  les  bulles  ont  
 presque  entièrement  disparu,  ù  Tcxceplion  de  la  centrale,  qui  occupe  le  
 canal  alimentaire,  sous  le  coeur;  le  dixième,  le  dévelo]>pemcnt  du  foetus  
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