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 18  CÉPHALOPODES.  
 à-peu-près  égaux,  très  grands  à  proportion  du  corps,  et  réunis  â  leur  
 base  par  une  membrane.  L'animal  s'en  sert  également  pour  nager,  pour  
 ramper,  et  pour  saisir  sa proie.  Leur  longueur  et  leur  force  en  font  pour  
 lui  des  armes  redoutables,  au  moyen  desquelles  il  enlace  les  animaux,  et  
 a  souvent  fait  périr  des  nageurs.  Les  yeux  sont  petits  à  proportion,  et  
 la  peau  se  resserre  sur  eux  de  manière  à  les  couvrir  entièrement  quant  
 l'animal  le  veut.  Le  réservoir  de  l'encre  est  enchâssé  dans  le  foie;  les  
 glandes  des  oviductus  sont  petites.  
 Les  uns,  
 I.ES  POLYPES  D'ARISTOTE,  
 CÉPHALOPODES.  19  
 La Méditerranée  en  produit  un  remarquable  par  son  odeur  musquée,  
 LE  PODLPE  MUSQUÉ.  Lamk.  Mém.  de  la  Soc.  d'Hist.  Nat.  ¿«-4«.  pl.  11.  
 Rondelet.  616.  (1)  
 LES  ARGONAUTES  
 Pl.  4-  Cg- 
 ( a r g o n a u t a  Lin.)  
 Ont  leurs  ventouses  alternant  sur  deux  rangées  le long  de  chaque  pied.  
 L'espèce  vulgaire  {Sejna ociopodia,  Linn.) [a), à peau  légèrement  grenue, 
   à  bras six  fois aussi  longs  que  le  corps,  garnis  de cent  vingt  paires  
 de  ventouses,  infeste  nos  côtes  en  été,  et  y  détruit  une  quantité  immense  
 de  crustacés.  
 Les mers  des  pays  chauds  produisent  
 LE  POULPE  GRANULEUX.  Lamk.  (Sepia  nigosa.  Bosc.  )  Séb.  111.  ii.  3.  3.  
 A  corps  plus  grenu ;  à  bras  de peu  plus  longs  que  le  corps,  garnis  de  
 quatre-vingt-dix  paires  de  ventouses.  Quelques-uns  croient  que  c'est  
 l'espèce  qui  fournit  la  bonne  encre  de  la  Chine.  
 D'autres,  
 LES  ÉLÉDONS  D'ARISTOTE,  
 Pl.  2.  Ûg.  I.  
 N'ont  qu'une  rangée  de  ventouses  le  long  de  chaque  pied.  
 Sont  des  poulpes  à  deux  rangs  de  suçoirs,  dont  la  paire  de  pieds  la  
 plus  voisine  du  dos,  se  dilate  à  son  extrémité  en  une  large  membrane.  
 Ils  n'ont  point  dans  le  dos  les  deux  petits  grains  cartilagineux  des  
 poulpes  ordinaires ;  maison  trouve  toujours  ces  mollusque s dans  une  
 coquille  très  mince,  cannelée  symélx-iquement  et  roulée  en  spirale,  dont  
 le  dernier  tour  est  si  grand,  proportionnellement,  qu'elle  a  l'air  d'une  
 chaloupe  dont  la  spire  serait  la  poupe:  aussi  l'animal  s'en  sert-il  
 comme  d'un  bateau,  et  quand  la  mer  est  calme  on  en  voit  des  troupes  
 naviguer  à  la  surface,  employant  six  de  leurs  tentacules  au  lieu  de  
 rames,  et  relevant,  dit-on,  les  deux  qui  sont  élargis  pour  en  faire  
 des  voiles.  Si  les  vagues  s'agitent,  ou  qu'il  paraisse  quelque  danger,  
 l'argonaute  retire  tous  ses  bras  dans  sa  coquille,  s'y  concentre  et  
 redescend  au  fond  de  l'eau.  Son  corps  ne  pénètre  pas  jusqu'au  fond  
 des  spires  de  sa  coquille,  et  il  paraît  qu'il  n'y  adhère  point,  du  moins  
 n'y  a-t-il  aucune  attache  musculaire,  ce  qui  a  fait  penser  à  quelques  
 auteurs  qu'il  ne  l'habite  qu'en  qualité  de  parasite  (2),  comme  le  bernard 
 l'hermite,  par  exemple;  cependant,  comme  on  le  trouve  toujours  
 dans  la  même  coquille,  comme  on  n'y  trouve  jamais  d'autre  anim 
 a i s ) ,  bien  qu'elle  soit  très  commune,  et  de  nature  à  se  montrer  
 W  Pl.  I.  Bg. . .  
 (i)  Ajoutez  lepouipc  ciirfieux,  Lamk.,  
 loc.  cil.,  pl.  I,  iig.  2 ,  et,  en  général,  plusieurs  
 espèces  nouvelles  de  lout  le  genre  
 des seiches,  que M.  de  Férussac se  propose  
 de  publier  bientôt.  
 (2)  C'est  dans cette  hypothèse  que  M.  Rafillesque  
 et  d'autres  après  lui  ont  fait  de  
 l'animal  le  genre  OCYTHOÉ.  
 (3)  Ce  que  l'on  a  dit  de  contraire,  même  
 tout  rceemment,  ne  repose  que  sur  des  
 ouï-dire  ou  des  conjectures.