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 228  CRUSTACÉS  liRANCHIOPODKS.  
 Suivant  Jurine;  les  antennes  sont  de  véritables  na^'eoires,  dont  ces  animaux  
 développent  et  réunissent  h  volonté  les  filets,  selon  le  degré  de  
 rapidité  qu'ils  \eulcnl  donner  à  leur  progression  ;  tantôt  ils n'en  font  par 
 a î t r e  qu'un  seul,  et  d'autres  fois  ils  les  éparpillent  tous  ensemble.  Nous  
 pensons  aussi  que  ces  iilets  et  ceux  des  deux  pattes  antérieures  peuvent,  
 tout  aussi  bien  concourir  h  la  respiration  que  ces  lames  des  mandibules  
 et  des  deux  mâchoires  supérieures,  que  M.  Slraus  dislingue  par  l'épitliète  
 de  branchiales.  Les  dernières  où  celles  de  ces  milchoires  me  paraissent  
 être  un  vérilable  palpe,  mais  très  dilaté,  et  les  deux  auti-es  un  appendice  
 des  palpes  mandibulaires  (Coyei  Jurine,  Hist.  des  monoc,, VI,  3).  
 D'après  le  naturaliste  genevois  précité,  ces  animaux  , lorsqu'ils  nagent,  
 meuvent,  avec  autant  de  rapidité  que  les  antennes,  leurs  deux  pattes  ant 
 é r i e u r e s ,  mais  lentement  quand  ils  marchent  sur  la  surlace  des  herbes  
 marécageuses.  Ces  pattes,  conjointement  avec  les  deux,  terminées  par  un  
 long  crochet  ou  les  pénultièmes,  supportent  alors  le  corps.  H  suppose  que  
 celles  qui,  selon  lui,  foi-ment  !a  seconde  paire,  sont  destinées  h établir  un  
 courant  aqueux  eL ù  le  diriger  vers  la  bouche  : ce  qui  assimilerait  leurs  
 fonctions  à  celles  des  antennes  inféiieures,  qu'il  nomme  antcnnules.  Les  
 deux  filets  composant  la  queue  se  réunissent  et  semblent  n'en  former  
 q u ' u n  seul,  lorsqu'ils  sortent  du  test;  ils  servent,  à  ce  qu'il  présume,  à  
 nettoyer  son  intérieur.  La  femelle  dépose  ses  oeufs  en  masse,  en  les  fixant,  
 au  moyen  d'un  gluten,  sur  les  plantes  ou  sur  la  boue.  Cramponnée  alors,  
 à  l'aide  des  seconds  pieds,  et  de  manière  à  ne  pas  craindre  les  secousses  
 de  l'eau,  elle  emploie  environ  douze  heures  dans  cette  opération,  qui,  
 dans  les  plus  grandes  espèces,  fournit  jusqu'à  vingt-quatre  oeufs.  11 a  recueilli  
 de  ces  paquet s  d'oeufs  à  leur  sortie,  et,  après  les  avoir  isolés,  il  en  
 a  vu  éclore  des  petits,  et  il  a  obtenu  une  autre  génération  sans  l'intervention  
 des  mâles.  Une  femelle  qui  avait  fait  sa  ponte  le  12  avril,  a,  jusqu'au  
 18  mai  suivant  inclusivement,  changé  six  fois  de  peau.  Le  27  du  môme  
 mois,  elle  a  fait  une  seconde  ponte,  et  deux  jours  après,  ou  le  29,  une  
 troisième.  11 en  conclut  que  le  nombre  des  mues  de  l'enfance  est  en  rapport  
 avec  le  développement  graduel  de  l'individu  ;  que  ce  développement  
 ne  peut  se  manifester  que  par  la  séparation  générale  d'une  enveloppe  
 devenue  trop  petite  pour  loger  l'animal,  et  que  celui-ci  a  pour  limite  une  
 grandeur  déterminée  qu'il  lui  faut  atteindre,  (r)  
 ( i )  Voyez  Müller,  Emoni.,  gcnro  cyp 
 r i s ;  Jurine,  Hisl.  des  monoc.,  seeontle  
 divis.,  moroà  coquille  bivalve,  pag.  ISQ- 
 179,  xvrr-xix;  Ramd.,  Mon.,  iv  ;  Slratis,  
 Mcm.  du  mu,s,  d'Iiist,  nat,,  v u ,  i  ;  Dcsm 
 a r , ,  Con,sid,,  pag,  38o-38(i,  i,v,  1-7.  
 M,  nesmaresl  (Crust.  f6,ssil,,  x i ,  .S)  en  a  
 figuré  une  espèce  fossile,  qu'il  nomme  cy- 
 SECTION  DES  LOfHYROl'ES,  .  229  
 Les  lophyropes  de  notre  troisième  division  (nos  CLADOCÈKES  ou  les  daphnides  
 de  M.  Straus)  composent  dans  l'histoire  des  monocles  de  Jurine  
 sa  seconde  famille.  La  forme  de  deux  de  leurs  antennes,  qui  ressemblent  
 h  deux  bras  ramifiés  et  servant  de  rames,  la  faculté  qu'ils  ont  de  sauter,  
 ont  valu  à  l'une  des  espèces  des  plus  communes  la  dénomination  de  jntce  
 aquatique  arborescente.  
 Le  premier  de  ces  naturalistes,  qui  nous  a  donné  une  excellente  monographie  
 des  daphnies,  sous-genre  de  cette  division,  en  a  établi  deux  
 nouveaux,  l'un  sous  la  dénomination  de  LATORE {Lato,m),  ayant  pour  caractère  
 d'avoir  les antennes  en  forme de  rames,  divisées  eu  trois  branches,  
 d'un  seul  article  (2) ;  et  l'autre,  celui  de  SIDA  {Sida),  se  rap|.rochant  des  
 sous-genres  connus  de  la  même  division  à  l'égard  des  mêmes  antennes,  
 divisées  seulement  en  deux  branches, mais  dont  l'une  n'a  que deux  articles,  
 et  l'autre  trois  (3),  Suivant  lui,  les  daphnies  se  distingueraient  des  précédens  
 et  des  lyricées,  en  ce  que  l'une  des  deux  branches  des  rames  se  
 composerait  de  trois  articles,  et  l'autre  de  quatre.  Cependant,  selon  Jurine  
 (Hist. des  monoc. ,  pag.  92),  chaque  branche  serait  composée  de  liois  articulations; 
   mais  il  paraît  qu'il  n'a  pas  tenu  compte  du  premier,  .»i la  vérité  
 très  court,  de  la  branche  postérieure  (1).  Le  dernier,  dans  toui  ces  lophyropes, 
   est  terminé  par  trois  filets,  et  chacun  des  précédons  en  jette  un  
 a u t r e ;  ces  filets  sont  simples  ou  barbus.  Il  existe  aussi  deux  autres  anleimes, 
   mais  très  courtes,  surtout  dans  les  femelles,  situées  à  l'extrémité  
 anléj-ieui-e  et  inférieure  rie  la  télé,  et  qui  n'ont  qu'un  seul  arlicle,  avec  une  
 ou  deux  soies  au  boni.  
 LES  POLYPIIÈMES  
 (POI.YPliraïUS.  Miill.)  
 Ont,  de  même  que  les  da|ihnies  et  les  lyncées,  leurs  aniennes  en  forme  
 de  i-ainés,  divisées  en  deux  branches,  mais  chacune  d'elles  est  composée  
 de  cinq  articles.  De  plus,  leur  téte,  très  distincte  et  ai-rondie,  portée  sur  
 nue  espèce  de  cou,  est  presque  entièrement  occupée  par  un  grand  oeil.  
 Leurs  pattes  sont  entièrement  h  découvert.  
 pris  J^t'e,  trouvée  eu  grande  abondance  
 prè,s  de  ta  montagne  de  Gergovie,  dcparlement  
 du  Puj-de-Dôme,  CE à  ta  ])alnle  d'.Allier, 
   cntrcyichy-le,s-lïains  et  Cussae,  
 ( i )  Dnphnia  seti/era  ,  Mül ler ,  Enlom,  
 (9,)  Dapliftia  cristallina,  cjnsd,,  iltid,  
 (3)  M,  Ramdolir  Va  rendu  dans  les  ligures  
 Il  et  vu,  tab,  v,  de  CCS  antennes.  
 ¡Sü.