le passage do Juvénal«’, cité par M. Rinck à- l’appui de cette
opinion, ce n’est pas là le sens de cette locution latine.
D'ailleurs le nom de Faustus que porte l’enfant n’est pas du tout:
un nom d’e s c la v e c ’est un surnom romain très-connu que nous
voyonî.porté par SyllS et parcsa fille <08, ct inime par une impératrice
| par la femme de Constantin..
M. Rinclj explique ingénieusement les doux "symboles placés au-
(lcfsus du défunt. Les branches d’olivier avec le serpent enroulé
font, suivant lu i, allusion à Mercure Psychopompe. Une tradition
égyptienne, dit-il,.attribue & cSdieu l’invention de l’olivier, et sur
une pierre gravée de Stosch, le,caducée de Mercure est .entouré d’un,
rameau de.cet arbre '1##, « Nous voyons, continue-t-il, sur d’autres
monuments lé ser^eSt e t le cheval réunis, e t nous remarquerons ici
que le serpent enroulé autour de .deux rameaux de laurier, et
-6pposc%u cheval, symbole du voyage dans les enfers, indique parfaitement
la'victoire de la yje sur la mort. » .,
Certes, je éu is loin de -blâmer celte dernière cxplication'j^mais
alors il n& faut gas hésiter, comme parait le faire M..Rmck, entre
.üolivier e t le laurier; il faut se prononcer pour de^dernier arbre.
J’avoue cependant.que je préféra voir dans le serpent enroulé autour
do deux branches d’un arbref-quel qu’il soit; une. représentation
abrégée du symbole des îles Fortunées, que nous avons rencontré
sur tant de bas-reliefs, e t que va nous offrir d’une manière incontestable
le dernier monument .dont.il me restera parler.
Ce monument est un-cippe conservé au Vatican, dans là,galerie
des statues 5o°,. et déjà publié dans les Monumenta M attheiana 5.01.
L’inscription nous apprend qu’il a été consacré à la mémoirede
P. VîteRius Successus, par Vitellià*,Cleopatrn sa femme. Elle est
ainsi conçue :
D IS MANIBVS
P . V1TELLI SV C C E S S I
VITELLIA CLEOPATRA
VXOR BENE M ERE N T .L a /
FECIT
Sur la face antérieure et circulaire du couvercle, on voit en
retraite les bustes des deux époux. Sur l’un e t l’autjjjî côté du' mô-ij
miment un griffon, émblème fréquemment représenté sur les tombeaux;
sur la face principale un lit en forme de sopha ; -sur ce lit
un homme couché ayant à ses .pieds sa femme assise qui lui donne
la inairi. A sa droite est un'pàlmier 5o1, et près du palmier un cheval.
Au-dessous /on 'liÈ l ’inscriptton, gravée entre dèux génies d o n tj’un
porte un p ed um e t une corbeille de fruits, e t feutre une guirlande
de fleurs. Il est évident qu’ici; comme sur le marbre de M. Weber,-
l’arbre et lftcïiëval sont réunis pour indiquer que le mort çst parvenu
a u terme de sa course, e t que ce terme c’est le séjour réservé
aux hommes vertueux, les îles Fortunées.
IX. MONUMENTS. GHnÏTlËNS ou lÿ CHEVAL FIGURE COMME
SYMBOLE.
Je n’ai rien dit jusqu’ici’ d’ùn’genre de représentations oit lê'clieval
ligure' avec une intention funéraire qu’où ne saurait révoquer en
doute, puisqu’elles se retrouvent ouisür des vases peints So3,.ou sur
des cippes '5o4, ou sur des sarcophages 555 : je veux parler des' '
courses de chevaux e t des courses de chars qu!pn rèncpntré'suti'un
grand nombre de monuments tant de la Grèce.que de l’Italie. Si
jusqu’ici j ’ai passé sôus silênee ces'sojtes dé: représentations, c’est
* que j ’y vois plutôt une allégorie qu’un symbole ; c’est que, suivant -.
moi, les chevaux n’y ont un sens »funèbre ,que par métaphore, la
durée de la vie y étant assimilée a la carrière parcourue, par |es
cavaliers.ou par les quadriges..yOr, ce que je me" suis proposé
jusqu’ici dans ce travail, c’est de rechercher, de classer et" d’expli-
r q u e r tous les monuments, funéraires oh le cheval est rapproché,
soit de celui que menace la mort, soit de celui qu’elle à .frappé.
Maintenant.qite cette partie de ma tâche est’ accomplie, et qdè je.
suis i/arrivé aux tombeaux chrétiens décorés d e l’image d’un cheval;
je- dois cousacrer quelques mots aux courtes à cheval et-aux'courses
du cirque, puisque c’est surtout ce genre de..scènes-que les chré-
tiens ont imité sur leurs monuments,-, emmodifiant, dans le sens des
croyances évangéliques, l’id&.;’jeligjeuse,que les païens y avaient
attachée.
J’ai déjà .dit plus h au t ?#?' que' les coursés équestres• firent de
bonne heure une partie essentielle des,jeux célébrés-à l’occasion des
fuuérailles. C’est .un-fait -que M. Raoul Rochctte: a,-plus que personne,
contribué .à metme.hors .de dôüte .5<” . Il a, prouvé- d’une manière
incontestable.que- l’un e t l’autre genre de courses ne-cessèrent
jamais, de figurer, soit sous l’une; so it .sous l’autre forme, le plus
souvent même sous toutes les deux,-tant dans. les jeux olympiques
que dans les autres jeux d e . la Grèce 5o® ; et qu’enfin les jeux
troyens, les 'decursiones e t le; courses du cirque, sont un emprunt
fait -par. Rome à la Grèce (o u plutôt à l’Étrurie qui les tenait
de la Grèce), avec'nneintention p u j à foit analogue ?°9i
Si dès l’origine, comme ûn peut le croire, ces'courses elliptiques
faisaient allusion’’à la révolution annuelle du soleil,‘ l’image la plus
sensible du cours de la destinée humaine *■?**, de la mort e t de la renaissance
, • on. conçoit que cet emblème n’a it jamais ’ cessé d’être
employé, e t qu’on le- rencontre .plus fréquent que jamais dans les’
derniers temps du paganisme, à cette époque où les-'sectateurs dé
l’ancien culte cherchèrent à expliquer, par des allégories’; ce-que
leurs mythes, leurs usages religieux,“présentaient de bizarre.'et- dè
choquant, ou plutôt' commencèrent à soulever le voile mystérieux
qui en cachait le sens au vulgaire.
Les chrétiens qui;: pour faciliter les conversions, s’àpp’rbprièrent
tout-ce qui, dans les usages et dans les rarémonies extérieures du
culte des faux.dieux, pouvait être emprunté sans porter attéiptë à
leur dogme sacré, ne .négligèrent pas l’emblème (iiigénietix‘des
courses équestres qui marquait si bien l’héureux .accomplissement
du’cours de-la vie humaine5” . Aussi les peintures des -catacombes
offrent-elles plus, d’une fois l’iniage d’un vainqueur aux jeux.:dn|.: été que tardivement adoptée par lès chrétiens, qui y joignent ?ou-
cirque5,1 ; aussi sur plusieurs, tombeaux, que la présence de cet ., vent quelque idée accessoire, d’après laquelle on ne peut pas se
emblème doit feirê regarder comme chrétiens,, un cheval au repos méprendre sur le sens de ces deux mots5?3. Au-dessous sont repré-
ou -èh course,- seul ou avec une palme, est-il joint à~ l’inscription. senlés trois chevaux avec leurs noms dans, un ordre rétrograde :
L’une des plus curieuses.est une pierre sépulcrale tirée du cimetière AEGIS OIKOYMENH Z E P , sans doute Z E PH Y RV S,.comme
de SàinUGallixte 5‘? ; l’image â lw cheval ave» la palme .sur la tête , le pense Fabretti., M. RaouPRochette lest d’avis que la formule en
a tout à j â fois pour objet d’orner l’épitaphe e t de foire allusion au. question.et la figure de; trois chevaux vainqueurs remplissent ¡ci. le
nom-dë -là jeune FELIGVLA VICTOR [1A].-,-- .1 .doublé^ebjet de représenter symboliquement une victoire à 13
L’un et l’autre emblème se retrouvenétsur une pierre provenant, coursé; et d’exprimer le nom même du chrétien V1NCENTIVS.**«.
de là même source, et que Fabretti a. publiée 5‘A En voici l’ins-
AVREL-PELACI AN VS
QVI V IX IT MENSIBVS
Gl5,5 ET DIEBVS XIII
AVREL. DECENTI VS PATRRPOS5«6
On ne. rencontre que le cheval en marche sur cette inscription,
empruntée au même recueil que la précédente5' 7.
MARCIANVS
CAROFIÎ-IO ■
• SVO
Mais la palme est réunie au cheval sur un monument publié par
le P . Lupi dont je reproduis ici l’inscription : . :
D .M .S
LAEVIA-F1RMINA
M A T E R -V E T T IA E -t
SIMPLICIAEFILIAE
SVAE QVAE V IX IT AN-
â"XLIII -MENSES- VI MA
TER • FI LIÀE • INCON *
PARABILI FEÈIT SIM
PLICIAEQVAEDORM
IT IN PACE
S u r/u n e autre pierre également citée,par le- P . Lupi.5??, et
consacrée à un chrétien nommé.FLORINTIVS (sic), le symbole de
la colombe est rapproché'de celili du cheval. /
Mais un monument plus significatif encore, c-è^t. celui'de-saint.
Florent martyr, oii près du chevài est' représentée une. borne ,5ao.
Du reste, je ne puis Se . dééider-à voir,- avec M. Raoul Rochelle,
un monument chrétien dans uné amphore de .verre, publiée'par
Fabretti 5” , e t sur laquelle ou lit : VINCENTI PIE .ZESES ,
formule que le savant antiquaire regarde comme chrétienne, mais
q u i; toute païenne d’àbord e t consacrée"auxjoies des festins 5aa, .n’a
• 5,1 fiottali Pittarne scultare,l. Iff, tav. CES,n.W pt V. remprunte cette
citation et la plupart de^pclles qui suivent’ au second. mémoire de M. Raoul
Rochëtte sur! les antiquités Chrétiennes; p. 6 i et suiv.-Je me plais & rccon-
5>J Boldetti 0iJ«r». ‘p .'ii5.- ,..
-«■« Znscript. aniiq. c. V in, n. XV, p. 54g.
5,5 Peut-être faut-il voir dans ces deux' lettres la copie inexacte d’un D
retourné et représentant, à l’imitation du 4 , le nombre X.
5,8 PAT[E]R P0 S(V1T).
- -Vi'Op. cit c'. V, n. ai6, p, 38;4v-’
Sl* Epitaph. Sev. Start, p. Sj.
M Epitaph. Sep. Märt. tob. IX, fig. i.
’“ Lupi Dissertai, t. ï, p. ¿58 ad fin. -’
5.1 C. IV, n° 168, p.- à77. Buonarroti l’a reproduit,meirpj tav. XXlX,
fig->. Î>-’ »°S| »Çg-
5.1 Voyei laser, gr.ct fat. recueillies par ta comm.de Morie. T. I; p;'i6g;
note 7. Au fond d'ùn verre publié par Fabretti, c. VU, n; LVl, p; 53g, et
reproduit par Montfaucon', v.fnt. expL I , pl.~i.i0, fig. 4,, on voit les trois
Cè. rapprochement ingénieux trouvé sansi doute sa justification dans
un grand -nombre de monuments chrétiens; mais s’il ne s’agissait
que.,d’un symbole,, pourquoi les chevaux seraient-ils au nombre de
trois? , pourquoi. lènm;noma:'sérajent-ils indiqués? Je soumets cefté
objection à M. Raoul Rocbette auquel je proposerai cette autre-interprétation
: YinCentius, dont, le nom a été de favorable au^tuj^,
’* remporté le prix de là course ; Ægis,,OEcuméné e t Zcphyre, ses
trois chevaux, l’ont aidé à- obtenir la'palme.-Un ami, pour consacrer
le souvenir de. ce succès, lui offre uh--vàse qui l’invite à boire et à
jouir gaiement défla vie-5*5. Si. cette explication est exacte, le vase en
question ne peut , être rangé dans la section IX : il se rattacherait
plutôt, bien qu’indirectement, à la section X à laquelle je me hâte
dlarriVer.
X. Monuments funéiuuies. païens ou l e c h e v a l n’e s t pas
SYMBOLIQUE, j,,,.
. Jediviserai e n trois, classes lés monuments qui se rattachent à
cette X 'Section : i° les monuments élevés par les Grecs aux, guer -
riers morts pour la-patrie; a° les .cavaliers romains et notamment les
• équités singulares, et 3° lçs.chevaux de course.
§ . i . Monuments élei>éi p a r les Gfecs a u x guerriers morts pour
la patrie. ■ '.
L’un dès traits-caractéristiques de la'nation grecque, c’est la.
reconnaissance pour les seryic.es rendus à la patrie. Mais de tous
les Etats helléuiquès, aucun ne porta ce noble sentiment plus loin
que les Athéniens. Là, après d’imposantes .cérémonies, après que
l’orateur le plus distingué avait, devant tout';le. peuple assemblé,
prononcé leur éloge funèbre, les .guerriers, morts pour la patrie
'étaient ensevelis., aux §ais de l’Éta t, dans-le Céramique, oh.Un
monument commun,'exécuté par les artistes les plus habiles, transmettait
à la postérité le. souvenir de leur généreux dévouement.
Tout porte à. croire qu’un type particulier fut adopté de bonne
heure à-Athènes pour ce .genre.-dé’.tombeaux, e t imit^plus tard
par lès autres >v,illes de là- Grècei -Ce qu’il ÿ 'a 'd è certain, c’est
qu’on connaît cinq exemples: certains de c^.monümente ;, que tous
offrent-/des variantes notables,.et'que^"sur deux d’entre;»eüx figure
un cheval,. cë qui ne me permet pas de lcs passer- ici sous -silence.
Grâces avec cette inscription : GEL ASIA -LÈGORI ■ COMASIA PIETE ZESETE
ET MVLTIS ANNIS-VIVAT1S..
.** Assez souvent,’sur les monuraents ebrétiens, à la formule PIEZESES on
trouve ajouté EN ATA601E, commiè sur l’inscription dtùn vase de verre trouvé
il Rome èn i73i , et pBblie par la I’. Lupi, Epilaph. Seeer. Mart. p: >'g3 ,
ou qûclque figure d’àpétrc; connue surle monument publié par Fabretti,' Jaser.
Ant. et VIII> n, CXXI, p. 5§|è '•
1,8 Aux chrétiens seuls n’appari;¡bit pas l’idée de faire allusion, sur Igs
représentations figurées dont sont décorés les tombeaux ou les vases, aux
noms des individus que ces monunntnts Concernent. Voyez plus haut note 487,
et Fabretti, c. 10, n. XXXVII, pi 186, où'sur un cippc consacré â Laberia
Daphné on a représenté Daphné a.i■ moment de:sa.métamorphose. M.-Ra’oul
Rochettc a plusieurs - fois cité cet-e:xemple curieux. Voyez/ Deuxième mémoire
sur les antiq. chrit. p. 68 ; et Journaides savants,-¡envier ¡635, p. a6.Surun
monument de Délos publié t. m , pl.-14> fig. IV de'-cet ouvrage, un certain
Niciphore est représenté dans l’attitude d’un guerrier combattant. •
5,s /Cette interprétation se rappro«:he do celle qu'a cmisc Buonarroti, Veiri,
P- *'ÿ- «tàqq- - f--\
Vm