lnissor quelque doute sur-liopinion de Patin-,' c’est d’abord l'inscription.’
qui ne .faitiaücune allusion au nouveau rôle que sont appelés à
remplir. Pamphilc et Alexandre, et ensuite l’absence de l’un des
attributs les plus, communs des Tyndarides, le xAiStov ou\pileùs.
Il est vrai; que .cette, dernière'raison n’est pas concluante, ¡.püîsqué
sur un grand nombre .de vases peints Oh les voit tête nue ou.;le.
pétase sur les épaules 353. ••
Mais ce: sont bien.les deux fils de Léda que nous offre un marbre
du musée Nam 35*,’ représentant deux jeunes gens le iriXtètov. en tête,
-Vhaslanura dans une main, tandis que de l’autre jjls tiennent-par
la briile deux chevaux,qiii posent l’un. de. leuis^lgds de devant sur
iiné pyramide. Dans le hau t(|o champ, entiie les deux têtes; on voit
le croissant do la-lune, placé horizontalement, e t au-dessous deux
serpentsiqui se regardent, cl au milieu d’eux un oeuf, dans lequel
M. Rinck 355 voit Wceuf d u monde ,- coriiihe il voit dans les deux
sorpcnts.un symbole de la vie. Je crois plutôtfqii’il feut y reconnaître
un-signe par lequel l’artiste a vo,ulu indiquer que lès deux personnages
assimilés à Castor et à Pollux 356 sout, désormais admis
parmi les héros et jouissent dé l’immortalité3!’^^'.
Revenons maintenant au marbre du.-inüsée. de Vérone. Les deux
cavaliérS admis dans les-chàmps-Élysées sont représentés au moment
où ils arrivent dans leur'nouvélle demeure, indiquée par les dèùx
arbres entourés chacun d’un-serpent. Ordinairement-Sur les» monuments
funéraires on ne rencontre qu’un seul arbre-; ïc i. la symétrie
seule en .a exigé deux.
: Je terminerai, cette section en citant une stèle inédite du musée
d’Égine-, dont M. Virlet a copié l’inscription. Cette stèle représente
un cavalier près d’un arbre au pied duquel est un enfant Un serpent
entoure l’.arbrc et pose sa tête sur celle du cheval. L’inscription.
est .ainsi conçue :
TAIE -CXDEAAIE POFO
PAIOY YE X PH 5
T E X A IP
r]dA ÔpfXfx]«.[n]ox[).]ioU U[i]é, XP»K7Tè
. Bon Caius Ofiellius, fils d e Publias, adieu!
-VI. Sacrifice offert par le mort aux divinités ikfernai.es.
Les monuments de ce genre sont assez nombreux, mais presque
tous, bien que reproduisant- la même scène, .offrent des démils
assez distincts pour qu’il me semble nécessaire de ne point me
borner à en citer un seul. Sur le -plus. grand nombre le mort
arrive à cheval près d’un autej sur lequel là flamme est allumée.
Non loin.de là est un arbre, assez ordinairement un cyprès, autour
duquel iun serpent est enroulé. Quelquefois le monument n’offre que
l’autel ou que l ’àrbre;'quelquefois aussi il a un caractère astrologique.
Assez souvënt une inscription est jointe au bas-relief.
pl. CXVI.fig. a). Les Dioscurcs, et d'autres attributs tels que le griffon et le
eau est-celui iu n initié, •
x , C«t. Dttrand, n“ 36g et suiv.
“ ‘ Biagi, Mon.gr. etlat.ex Mut. Nonio. Mon. lin , p.V.3- .
3,5 Runslblatt; a»-,Diai i8i8.
355 Vo;«z.plus bas, p. i3 i,col. a .■ '
sw u, Cci emblème mystérieux des dçiix serpents, ayant entre eux un oeuf
qu’ils cherchent à dcTorcr, se retrouve siu- les faces.latéralcs. d’un cippo publié
par Fabretti, Insçr. ant. e. IV, n° XVm, j>. a8i, n8a. Ce savant s’est mépris sur
le sens de ce symbole. Suivant lui, il indiqiac que les deux époux ; duntjes noms
sont indiqués dans l’jnscnption, n’ont pas eu encore d’enfants et se flattent d’en
obtenir : Ül ex concordia iU/i quasi maritahî serpentinii, conjugcs improles adirne,
sobotem sibi augurarcnlur ex oyo prodeuntem ianquan murano b t o«iciba*io
rotrre oesebationis ut illud vocal Plutarcii US in Quoesl, Cónno, lib. VII, c. 111.
Mais cette explication ne peut être admisei, puisque le monument est élevé par
A. Berennuleius Bennes à Julia Lalina sn,
i
E
1
I
S
la formule tônjugi bene tnerenti. Si le serpent est double ici, ¡c’est que là
De tous ceux que j ’ai recueillis, le.plus anciennement connu est
un marbre du musée de Vérone 357, provenant de Smyrné , et,publié;
pour la première fois, par Ch. Patin 358 qui y a joint un commentaire
chargé d’une érudition un peu indigeste,; e t “souvent malheureuse,
surtout sous le rapport étymologique. Dans l’angle droit'du
marbre on lit ces -trois lignes :
A 0M 0Y P A I0 2
HPAKAA5 E T /IN K
H P i l I .
.Ao(éxi6ç) Moép.Sioç fipaxX« îtuv xynpût. • •
M
Lucius Murdiùs Hercule, figé de vin g t.a n s, héros. , ,
Cette inscription nous apprend que le personnage auquel elle est
consacrée appartenait à la famille Mu rd ia , ( p la a connàissait déjà
par un certain nombre d’épitaphes du recueil de Gruter359. I l était
mortàliiflçiir de râge.v et avait mérité le titre de héros. C’est donc
bien lui que lé marbre de Smÿrne représente dans un jeune homme
monté sur le clieral.de ©dvaToç; vêtu du yi-rwvisxoç.et de là yXaput,
tenant en'm ain la patère destinée aux libations,-et suivi d’un jeune
serviteur succinctus qui, comme, ceux que nous, avons: rencontrés
plus.haut, s’avance un sac sur l’épâtiled La libation que porte le
•jeune héros est .sans'doute destinée au serpent, gardien du-jardin.,
des Hespérides, qui se .dresse pour là recevoir : près de..l’autel,.des .
divinités infemàles, sur lequel-.la flammë's’élèveen forme de pyramide.
; Cette libation doit être celle-là-même que ,-, suivant .l’usage
antique 36°, sa famille -en. pleurs vient’ défaire sur. son tombeau; et
qui consistait en un mélange dè.sang ët de la it36>. Entré les jambes
du’ cheval on distingué îiunVlevrier q u i,.comme on le ¡ voit dans
Homère, avait été probablement immolé survie tombeau du.jeûne
maître dont il avait partagé les plàisirs.--
La-présence.de l’homme, du çheval et du chien, rappelle à Patin
ce mot du grànd-Albert361 : T r e s v üoe c a n is fh c iu n te qU iv ilam ,e t
1res vilcc equi fà ciunt- v itam hominis. Je doute que l’artiste ait eu
l’intention de fairc tirer.de son monument une pareille conséquence;
mais le rapprochement n’en est pas mûins curieux, e t doit.avoir une
origine ancienne.'
Le musée N an i36? nous présente-un sujet tout à fait semblable ,
seulement lé .jeune serviteur y manque, e t le monument est dans un
état de. détérioration-qui né permet pas de distinguer l’âge, du
héros 3?4. On lit sur.la plinthe l’inscription suivante •
HP Î1 2 En iO A NH S 2£1KPATH
Hpuç èmçovTK, 2uxpa-m.
O Socrate, héros illustre 305 !
symétrie monumentale l’exigeait,, et réuni à l’oeùf il Olfre un double symbe
.d’immortalité et de purification. Vcycz M. Raoul, flochctile,Mqn.inid. p. x.c
XLIX, 8.
! “ » Comment, in lrcs 'inscr. gr., p . ;
if? ÿojcz ¡Index do Grutcr.
Sero.d,.VII,A3. '
“ ■ Virg. Æn. m , 66. Cf. Scrviua- ad h.l. ■
Tract, à , de morte el vita.
343 Biagi, Mon. gr. ex. mus. NanU>:App., fig. XII.
* Laféte du cavalier, son pied dIroit et la jambe gaucbe de devant du cbci
ont disparu.
M II faut bien se garder de prendre ¿ura-f;« pour- .un nom propre;
vocatif Suxpini, forme dont les ins<triptions et les écrivaiins eux-mémes.offre
de nombreux exemples à partir du »econd siècle avant nonre êro, ne pcuûlaiss
d’incertitude à cet égard. Voyez 1.nsér. gr. ci tât, reçue\We's par ta comm.
Morfe, ti'li'ipi i l . Du reste, l’épiithète Imyinfi, toute PO™pcose qu’elle c
e du nom de Socrat
au maître de Platon et de Xénoplion par exemple; car •elle est donnée suif
épitaphes à des personnages fort obileurs. Voyez Pocock, 1'nier, drit.-p.3g, tl°
.. On trouve encore une inscription sur une stèlé -publiée par
'Fabretti-366', et qui doit être du IIe oüidüi IIIe siècle de. notre ère;
autant qu’on peut en juger pàr la forme des lettres. Voici’ en quels
¡termes elle est conç.uc :
TAYKWN — EYHMEPW
TWTEKNW — MNEIA2 ENE
KA ZH2ANTI ENIAYTÔN — A
M - I
TXéxwv Eùnixtpcj) tÇ tîxvm piviioç hexa Çifcayn ¿viao-rèv a (livaç i'.
W
G ly co h à son fils Évémère, souvenir: I l a vécu u n an d ix ' mois.
Le jeune héros,’vêtu commë lés-deux précédents; e s t'à cheval;
Sa taille est celle d!un adolescent, e t non’pas d’un enfant de vingt-
dëux mois 387. L’explication que dònne Fabretti de ce monument,
si le rôlè du cheval ¡y était déterminé, ne laisserait rien à désirer :
Fingitur, u ip ü to , dit-il, infantem istum E uheme ruma dElysium
campum, sive■ Hesperidum hortos délatum-, u t pervigilem dra-
conem eorum custodem sib i dèvinciat, propiliumque reddat, a d
aram, accento igne sub ingressum positam, patera quam d e jert,
libationem peragere v elie , quo sibi- aditus a d piorum e t beato-
rum sédem permiitàtur. Hesperidum hortos curri Elysio confondere
Strabo videtur, u b i lib. I l / in ultima Hesperia Etysium
-campum terree terminum constituit.- y
Fabretti368 compare à bon droit avec ce monument un bas-relief
-trouvé à Rome dans la vigne de Léon Strozzi, e t qui représente
-.'un hopimeà cheval s’approchant .d’un autel- placé devant , un arbre,
qu’un serpent entoure de ses anneaux, e t sur lequel une femme
voilée-; ayant à ses pieds une genisse couchée, appuie sa main droite
comme pour le lûontrer au cavalier. Similiter, dit Fabretti, pu e -
,rulo equestri ingressum sacrificio impetrai a d aram mater cum
v id im a consisterli, a serpente obvia e t arborem suis spiris cùy-
cumplexo. Cetteexhilçationme semble beaucoup moins satisfaisante
que la précédente! D’àbòrd le cavalier est un homme et non pas un
jeû n e enfant; d’un autre côté, rien n’indique que la femme voilée
soit la mère du mort. J’aimerais mieux y voir Proserpine qui, rendue
favorable par un sacrifice quUûdique la victime couchée au. pied de
l’autel.-389, s’avance,--voilée comme.une jeune fiancée, au-devant du
■nouvel époux que la mort vient de lui donner.
J’expliquerai de la même manière un bas-relief, publié par Millin
dans son voyage au midi de la France 379. -Voici la description, et
l’interprétation qü’il.en donne' :
«Un héros coiffé du pétase, e t vêtu seulement d’une chlamyde,
-tient un cheval par la bride; il élève la main droite au-dessus d’un
.autel à fronton triangulaire 37‘, qui est placé devant lu i, et il paraît
prêter un serment. Derrière lui est uûe femme âgée qui peut être
là mère du héros 3’*; elle est enveloppée dans un grand peplus qui
couvre' sa tunique.et une-grande partie de son bras gauche; elle-
■.élève la main droite comme pour parler au héros. Cette .sculpture-
était peut-être destinée à orner- le tombeau d’un jeune homme qui est
mort dans sa première campagne : noùs .y'voyons le serment qu’il
fait aux dieux protecteurs de sa patrie, e t les adieux de sa vénérable
mère. Les tombeaux de plusieurs guerriers les représentent ainsi
partant pour les combats 3’3S» • , j
Millin me semble S’être mépris sur le sens de ce monument. Le
personnage principal est un jeune héros coiffé du pétase en signe
de voyage. Apporté dans lé sombre empire par le cheval de O&utoç ,
il vient de mettre pied à terre et sc dispose è entrer dans le OaXapo;
de Vroserpine-qu’indiquënt'des colonnes ornées de leurs chapiteaux.
Mais avant dé pénétrer dans le sanctuaire, il faut se rendre la divinité
favorable ; c’est-ce qç’il fait en s’approchant de l’autel. Sa prière
est e x a u c é e c a r déjà l’on voit la déesse arriver à sa voix. Du
reste, ce monument, d’une pureté de dessin remarquable, doit être
l’oeuvre d’un artiste habile, e t, si je ne me trompe , d'un artiste
Jèî-n’en puis dire autant d’un bas-relief de la même famille,
trouvé près des ruines d’Éphèse dans le mur d’une cabane, et publié
dans le musée Worsley 37t;-Qh(îÿ voit un jeune homme à cheval,
vêtu d’une cuirasse garnie de ses franges e t d’une chlamyde qui
flotte sur ses épaules. Il a les jambes et les bras nus,-et tient dans
la main droite un rouleau qu’il ¡porte au-dessus de sa tête. 11 s’approche
d’un arbre autour duquel est enroulé un serpentdont on ne
voit pas la tête; devant cet arbre est un autel sur lequel la flamme
.est allumée. L’exécution dé ce monument est des plus médiocres : le
cheval est lourd, le cavalier maigre et fluèteomme un gentleman;
mais ce dernier défaut tient peut-être uniquement à la préoccupation
britannique du graveur. L’interprétation de ce monument est
loin d'être satisfaisante, e t j ’ai-peine à croire qu’elle soit de Visconti.
II est impossible que ce sàVant antiquaire ait vu dans ce monument
un jeu n e homme revêtit de quelque dignité militaire, dévouant
son cheval à une divinité, peut-être au dieu de Varbre qu’il a
devant lu i, e t dont'les fru its fo rm e n t une espèce d e pyramide
sur u n p e tit autel.-- ~
Ce que l’interprète prend pour une pyramide de-fruits n’est autre
chose que lai-flâmme allumée sur l’autel, comme le prouvent les
monuments dont nous venons dé noûs- occuper. L’arbre et le serpent,
dont il ne parle pas, sont l’emblème dû séjour fortuné. Quant au ,
rouleau que lé jeune guerrier tient dans la main drbite, et dont
l’interprète ne fait aucune- mention, je renvoie mes lecteurs à ce que
j’èn.ai dit- plus liaut375.
J’arrive aux d.eux monuments qui ont donné lieu à la savante
dissertation de Passeri : De animarum trahsvectione3’’6. Le premier
est un bas^réliefen marbre que ce. savant avait reçu de Iacobo Buffi,
patricien dePcsaro, e t qu’il croyait apporté, de {a Grèce comme les deux
marbres de Vérone expliqués par Patin. C’est encore, comme sur le
monument de Fabretti, un éphèbe à cheval vêtu dé "là tunique et
’ dé la chlamyde flottante, s’approchant .d’un autel sur lequel s’élance
une flamme pyramidale, ët laissant derrière lui un arbre que l’on
pourrait :prcndre pour ün palmier s’il ne portait pour fruits trois
pommes dé pin. Autour de cet arbre est enroulé un Serpent qui regarde
le jeune.voyageur. Chose remarquable,'et qui semble plaider
en faveur de l’opinion éinisé par M. Inghirami au sujet du bonnet
phrygien que:nous.avons remarqué plus haut sur une urne étrusque,
le marbre de Passeri noûs offre un globe céleste sous les pieds du
-jéüne héros.
Ce monumènt ne. peut embarrasser un seul instant. Le jeune cavalier
devenu héros arrive dans le séjour de la félicitééternelle indiqué
par l’arbre et par le serpent, e t ce séjour n’est plus le jardin
des Hespérides n i les îles Fortunées, c’est le ciel ou les astres dont le
globe est le symbole.
Candidus insuetum miratur limen Olympi,
Sùb pedibusque videt nubes e t sidera D aphnis 3rr.