i « 1
Enfin le pied manquant au deuxième vers-peut être suppléé au
moyen de quelque adjectif au neutre pris adverbialement, tel que
etTfopoy, e t le distique, alors serait conçu en ces ternies :
[OE]2 TOPI[A]HN [r]E A Î 10 N [T]A[OI H 2 ]0 [P]0 [2 H ]AE-
KEKEYOE
[ATPOMON] A P rE l i lN 0 YMON AOENTA POAEI.
©esTopiî'/iv mao v Taipin copiç ÿ&t xlxtoit
aTpojiov Àpytiuv Qupôv àçivxa iîoXsi.
Ce monument funéraire renferme Thestoridès de Gela, qui a ,
sans trembler, sacrifié sa v ie p o u r la ville d ’Argos.
Mon travail sur cette inscription était achevé depuis longtemps
quand j’ai, reçu le numéro du Rheinisches Musteum , où
M. Welcker propose, d’après une copie de Lcake '®, une restitution
tout a fait différente de la mienne. Je la transcrirai ici pour que les
lecteurs choisissent.-
ratav èç ôOvéïviy. e ' iXOévT' a-opov Si xûuuOs
« zovtç Àpy«iuvOu|lèv »pévT’ dirovei.
M. Welcker .regarde comme peu certaine la restitution du premier
vers; il doute aussi, j ’en suis sûr, d e l’adverb.e dsovsi qu’il a admis
au second..
Du reste, que penser du sujet représenté.sur le bas-relief auquel
se rapporte ce distique, quand on rapproche des indications fournies
par M. Quinet, celles de Leake, qui y a vu un homme avec un enfant
devaut un autel? Il est difficile de tenter aucune explication sur
des données aussi divergentes.
4- .
Inscription copiée p a r M. Ed g a rd Quinet sur la route d e N apoli
à Àrg o s, p a r les m ontagnes.
E Y P 0 P 0 2 EYPPAE12 Z PA N T E P Î1 2
A Y TO
Fourmont a copié ce monument Kovetxïj iv K^apia. M. Boeckh,
n° 115 1, le donne comme existant à Àrgos.
La copie de Fourmont est ainsi conçue :
E Y P 0 P 0 2 E Y P P A I I2 Z H A N T E P ÎÏ2
A A IÏE B A T 0 2
M. Boeckh y -voit avec raison un titre funéraire qu’il lit de la
manière suivante :
EÛSOpOÇ EÙTTpaÇlÇ- Çj. ÀV.TEfUÇ.
Sans doute que, par Eurpa^iç £tî, le savant éditeur du Corpus
entend que l’individu, quel que fût d’ailleurs son sexe, désigné
par le nom à’Eupraxis était vivant lorsque la pierre a été gravée.
Cette formule répondrait alors au VIVUS FECIT des Romains »»
car on ne peut voir ici dans ZH cette exclamation chrétienne dont
j ’aurai occasion de parler au sujet d’une inscription de Loucou;
la forme des caractères n’annonce pas une époque assez récente
pour que cette dernière supposition soit admissible. Du reste, attendu
les différences que présentent ici les deux copies, je serais plus
porté à lire EffirpaÇii, Èmcv-repu?, si l’on connaissait un exemple de
ce dernier nom.
Je n’adopte pas non plus le parti que M. Boeckh tire de la
deuxième ligne. Rien dans la copie de Fourmont n’annonce un génitif,
e t l’on ne peut d’un B faire un K e t un P. Mieux vaudrait, je crois,
lire ÀtaÇt&cToc, nom formé par la même analogie que Eùpéfeoç,
dont nous trouvons un exemple dans une inscription d’Argos que
M. Boeckh a publiée dans le Corpus sous le n° i ao8. Alexibatc serait
alors un quatrième personnage enseveli dans le lieu, où était placée
-
Toutefois, comme sur la copie de ce monument, publiée parM. Ross,
p. 18 de son recueil, on lit,.ligne; t, EYPPA3EI22H A N T E P Î1 2 ,
e t, ligne a , A N T E P Î1 T 0 2 ; et comme M. Ross nous apprend d’ailleursqu.
e l’inscription est gravée sur .un cippe funéraire, au-dessoiis
id’un bas-relief représentant une femme au milieu dé deux hommes,
on doit admettre avec M. Boeckh que le monument était consacre a
trois individus, et non pas à quatre. Et si la leçon de la ligne a peut
être regardee comme exacte, .ce que je suis porté. à .croire, attendu
l’exactitude extrême que M. Ross apporte d’ordinaire dans ses transcriptions,
il s’agirait ici des trois enfants d’Antéros, dont le dernier
avait reçu le nom do son père. Le nom de Praxissé donné à la fille,
est d’une forme peu commune,. mais. n!n rien cependant qui doive
trop choquer, si l’on songe qu’un riche habitant de Mitÿlènë, dont
parle Êlien*0, portait le nom de npâ&t, e t que le Grec qui traduisit
pour Néron l’ouvrage du Pseudo - D ictys, s’appelait' npàÇtç ou
ÉÛKpaÇiSac31.
SECONDE CLASSE.
INSCRIPTIONS DÎCOUVERTESET PDRLIÎES POSTÉRIEUREMENT
SU VOYAGE DE EOURMONT.
5.
Inscription gravée sur une pierre encastrée dans le mur méridional
de la fo n ta in e q u i se trouve a u milieu d e la caserne
d ’Argos, copiée p a r M. Trézel.
ONHZIOOPONO
N H 2 I0O PO Y Al f i l . .
©El H 2A N T A HPAIA KAIO
MEIA 2 EMNH2 KAI AIKAI
5., f l 2 KAI M E IA A 0Y Y X 0 2 E2
T IA 2A N T A T E PANAHME.PAN
T E S E A E 0EP 0Y 2 KA0 EKA
2 T 0 N A r f lN A EPI HM T PA 2
A Y f l KAI A O NTA T P I A I2
i o t . T O I2 MEN P 0A E PA I2 KA
TAN APA AHN A T 0 I 2 A .
AOIPOI2 EAEY0 E rO I2 ANA
AHN PTO T EA A IO N ©ENT
EN PANTI TYM N AZ IilN
i5 . KAI BAAANEIfl A AEH.
AP P Î1 IA 2 AXPIHAIOY
A Y 2EÎ1 2PA N T I EAEY
© E P iî KAI A O YA ilEK T f ilO
A l i l l l H O Y AH T fîN
Cette inscription a été déterrée à l’époque où Yilloison voyageait en
Grèce, e t la nouvelle de cette découverte avait rappelé notre savant
compatriote à Argos'31. C’est d’après la copie qu’il en a prise, e t qui
est conservée dans ses manuscrits, que M. Boeckh l’a publiée sous le
Variantes des deux copies.'
La disposition des lignes i et a , dans Villoison, semblerait porter
à croire qu’il existe une lacune avant le mot 0N H 2 I4 > 0 P 0N , et
après A fO N i l, qu’il donne ligne a , là où M. T rézel, lit AIAI . .
Ligne 3:-jyjll. QETH2A N TA : il ajoute u n N après KAI.
Ligne 4 iS # l . 2EMNÎ12.
Ligne 5.ÎVÎ11.. MEI"AAO'KYXilS.
. Ligne 6ij$ lll. PANAHMEI.
Ligne 7. Les deux copies ont T E 2 . Vill. EAEY0EPOY2.
Le A qui termine la ligne chezM.Trézel n’est donné
par Yilloison qu’au commencement de la ligne 8.
Ligne 8. Vilil HMEPA2.
Ligne 9. Vill. E P IT P I2 .
Ligne i ç |||Î l .P 0 A E I T A I 2 .
Ligne \ 1. ~W\\\. T 0 I 2A E .
Ligne ia .’Yïll. EAEYQEP0I2.
Lig n e-13. Vill. A H N B T O r. Les deux copiés OENTA.
Ligne i4 - L a copie dé Yilloison ferait supposer une lacune avant
ENPANTI ; celle de M. Trézel - prouve qu’il n-en
Ligne i4 f e ^ |ji|"Y M N A 2 !n i.
Ligne i5 . Vill. BA AANEIi!AAEn 2 .
. .Z ^ /ie ^ 6| p l l . APOP PÎ1 IA2 .
. Ligne i 7|||l f c E A E Y . ■
Ligne i8; Yill. EK T f lN .
Ligne ao. Vill. A lf lN .
Ajoutons encore que tous les espaces laissés par Villoison entre
les mots paraissent ne. pas exister sur la pierre. C’est ce que porté
- à croire la copie de M. Trézèl, qui, à part quelques confusions
de lettres, offre un grand caractère d’exactitude.
Voici l’inscription transcrite en caractères Courants
' Ôvneiçopov Ômiçopou, ¿ycovoÛe-nioaVTa lïpata xal N[é]|ttia asp.vi5ç xal
Sixaiuç xal , ieviaffavrcÈ tî wavi»|iet xav-r[a]? sXsuOepo-jç xaû’
ïxaorov àyâia im âpépaç Sûw xal Sdv-ra felSiç33 voîç piv vcoXei-rcuc xav’
âv.Sp.a S1, àoîf i l ï'ofeoiç èfceuOspoiç àvà înv(apia) p’ 3d, ré r‘
ëXaiov 8ivr[à] 35 sv -av n yupvaciw xal PaXaveiM aÿeüs asè îtpufaç cçjfipïç
■iXiou $éaeo>i iravri ¿XtuOépw xal SoiîXm ix tüv iSiuv, vi çuX^ t5v. . . . .
A Onésiphore, fil s d ’OnésipJiore , qui a u x je u x Héréens et
Néméens, a rempli les- fonctions dagonothète avec dignité, ju s tice
et générosité ; q u i a , d e u x jo u r s de su ite, dans le cours de
chacune de ces solennités, traite tous les hommes libres dans un
fe s tin public, e t donné ju sq u ’à, d e u x fo is a u x citoyens quatre
deniers p a r lé te , e t a u reste des hommes libres, chacun deux
deniers; q u i a en outre, depuis le matin ju sq u ’a u coucher d u
soleil, f a i t couler th u ile en abondance dans tous les gymnases
e t dans tous les b a insjpour les hommes libres et po u r les esclaves,
e t a pourvu, lui-même à toutes ces dépenses,
:V '. la 'jn b u d e s .. . . ' .....................
(<z élevé cette statue.)
.(@n voit p a r cette inscription et par le n° n a 3 du Corpus qui
appartient à la même classe de monuments, et qui reproduit en
quelque sorte les mêmes formules, que les esclaves à Argos étaient
admis à s’exercer dans les gymnases et à faire usage des bains publics,
ce qui était formellement défendu à-Athènes 3®.
L’âge de notre nionum'ent peut se déduire de l’emploi des deniers
dans la supputation des libéralités faites à chaque citoyen et à chaque
homme libre. L’usage de cette monnaie dénote une époque postérieure
à la prise de Corinthc, car on conçoit qu’avant cette catastrophe
les monnaies grecques devaient être seules en usage chez les
Hellènes. D’un autre côté, l'absence des noms romains, e t surtout du
nom de'Claudius que prirent depuis Tibère les plus grandes familles
du Péloponèse, ne permet guère de croire que cette inscription soit
postérieure au siècle d’Auguste. Cette dernière considération me
porte à regarder notre monument comme plus ancien que le n" n a 3
du Corpus; où de grands honneurs sont aussi décernés, pour une
conduite aussi libérale, à un certain Tib. Claudiiis Diodotus. D'ailleurs,
dans cette dernière inscription les fyata sont remplacés par
les StêccsTiia, et ce changement dénote une époque postérieure.
Depuis que l’Enéide'eut recomposé et fait remonter à une antiquité
mythique les titres de noblesse des grandes familles de Rome, et
surtout de César, Jùnon, la protectrice de Cartilage et l’ennemie
d’Énée, dut nécessairement être plus d’une fois sacrifiée par la
flatterie.
Nous aurons occasion de revenir, au sujet d’une inscription
d’Egine, sur les changements que les événements politiques firent,
plus d’une fois en Grèce, même avant la conquête romaine, subir
aux temples, aux édifices publics et même aux solennités religieuses.
6.
Inscription gravée sur un marbre blanc encastré dans un des murs
d e l ’église d e Saint-Dimitri à Arg o s, e t copiée p a r MM. Trézel
e t E dg a rd Quinet.
EPMH2 A IK A I0 2 EIM
KAI ME2
E 2 T H 2 EAENXON T f *
A1KAIHN KAIAAIKil
OK
M. Ross a publié ce monument dans son rècueil sous le n° 54.
Variantes des; trois copies.
M. Quinet réunit les deux premières lignes en une seule.
Ligne 2. M. Ross omet le 2 e t propose de remplir la lacune par
un nom tel que Àapox\%.
Ligne 3. M. Ross lit EAEI~XON.
Ligne 5. M. Trézel donne seul les deux lettres OK.
Cette inscription, qui se compose de deux ïambes trimètres, doit
être lue de la manière suivante :
Êppi« Aixanfr «¡pt xai pe 2.,...
Je suis H ermès le Juste, e t S . . .. m ’a élevé ici p o u r être le témoin
de la ju stice e t d e l ’injustice.
Ce distique offre un assez haut degré d’intérêt en ce qu’il est le
premier monument où l’on rencontre l’épithète de Aixaiof-donnée à
Mercure. Il est probable que c’est comme dieu du commerce et des
marchés, comme Mercure ¡¡ivoXaîo;1^ e t dyopaîoç3®, que ce surnom
lui est attribué ici, e t l’on peut conjecturer que l’Hcrmès, auquel se
rapporte notre inscription, avait ;été élevé au milieu du marché '
d’Argos pour présider aux transactions commerciales. C’est ainsi que,,
d’après le témoignage dePausanias39, au milieu du marché de Phères
en Achaïe, s’élevait un hermès barbu, avec une inscription attestant
que c était une offrande du Messénien Simulus.
M L» copie do Villoison, comme noui l'avons dcjl remarqué, porto Tp(«. Æschin. in Timarch., p: 1. a5. ( t III, p. 147 des O n t gr. de
“ Sllr 001 emploi d'dvï, dans le sens d’Iwfcmp, voyez les Idiot, de Vigcr, Reiske.)