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sonnages assis qu’il accompagne, e t que de là il soit arrivé à reconnaître
Félqps, l’échanson de N e p t u n e d a n s le jeune enfant nu
placé à la gauche .du dieu. Passant ensuite'au bas-relief dè la villa
Albani, et préoccupé d e s a première idée, il y aura vu un monument
analogue , et l'aura expliqué de la même manière.
Cette erreur n’a poiiif échappé à Zoega qui l’a relevée avec assez
d’amertume, mais qubn’a pas été plus heureux dans ses conjectures,
Suivant lu i, les deux bas-reliefs représentent une scène domestique-
à l’époque des empereurs, sans douté alors que l’amour de Caligula
pour son cheval Incitatus avait dû trouver des imitateurs. Le personnage
couché est un .riche particulier qui goûte les plaisirs de la
table, près de sa femme ou desa maîtresse, e t le prétendu fils de Neptune
n’est autre que le coursier, favori de cet épicurien, qui. ne* peut
s'on séparer, même pendant ses. repas, et auquel il a'fait préparer;
1 dans le voisinage de sa salle à manger, une écurie où l’on a pratiqué
:une petite fenêtre pour qu’il puisse avoir sans cesse son Jiucé-
phale sous, les yeux *?*.
La branche d.e chêne, dont nous avons parlé, l’embarrasse bien
un peu; mais-il se tire de la difficulté'en supposant -que l’homme
en question avait été soldat ; que peut-être avec* le secours de son
bucéphale il avait sauvé la vie à un citoyen, et mérité la couronne
civique sans l’obtenir; mais que plus juste envers lui-mêmé que ne
Pavait été la patrie, il avait fait planter près de son .lit un rameau
de chêne, en souvenir de cette action d’éclat.
On ne sait comment qualifier un pareil système d’interprétation.
En général, Zoega. dans son recueil de bas-reliefs déploie beaucoup
d’érudition, mais est presque toujours malheureux dans les explications
qu’il veut substituer à celles de ses devanciers. E t qu’on ne
dise pas qu’il eût mieux jugé, dans le cas qui nous ocèupeys’il eût
eu un plus grand nombre de monuments sous les yeux; il en connaissait
un grand nombre, on n’en saurait douter, puisqu’il ajoute,
au' suje.t du cheval, qu'il ne sait si les chêvaux- qù’on rencontré sur
les monuments funéraires, près du lit du mort, n’auraient pas
quelque affinité avec ceux qii’on voit, èn bien, plus grandnombre;
guidés par leur maître sur les pierres ,relatives Aux équités sùi-
Je trouve beaucoup plus près de la vraisemblance-, sans cependant
la regarder en aucune façon comme vraie, l’opinion émise par
M. Inghirami 1,3 sur ces deux derniers monuments. Suivant Ju i,'
les deux bas-reliefs Albani nous offrent une scène d’adieux funèbres,
e t tout dans ces représentations est parfaitement en harmonie avec
E coerente a l soggetto il vedere i l cavallo dell’ apoteosi ove il
manto porge alla moglie la destra per dare a d essa l’ultimo
addio d i eterno congedo e d i conjugale separazione. E g li dee stare
assiso in lettistemìo p e r indicare q u a l destino spera n e ll’ altra
i v ita , ove uri eterno simposio lo attende a la rg li gustare perpetua^
mente il nettare divino. Le libazioni e le mense che unitamente
■'al cavallo d e ll’ apoteosi ed a l congedo d i morte si vedono in
simili sepolcri effigiate so n la memoria d i quei fu n e b r i conviti,
detti anche parentali, che fa c e varisi a ll’ occasione del fune rale ,
e che p e r maggior culto réSb agli estinti, ripetevansi ogni anno
sotto lo stesso nome.
Il est évident que ,M. Inghirami a .confondu deux choses essentiellement
distincte^, les lùyaï et les parentalia. Sans doute, dans
ces deux classes de monuments on peut rencontrer des symboles,
des- attributs semblables, mais plus d’un signe caractéristique les
distingue; l’encadrement, les proportions divines des personnages
couchés, .l’attitude; suppliante donnée aux personnages* d’une taille
inférieure, le sacrifice que le plus souvent ces derniers viennent
offrir,-sont, sans parler de la tête de cheval, autant d’indices auxquels
on ■ reconnaît les ’■iiyai. Mais ce qui doit faire avant tout -distinguer
cette classe de monuments des repas funèbres, c’est que les personnages
couchés, à’ûn e ou deux exceptions p rès; son,t constamment au
nombre de deux, le-dieu e t'sa fille, e t dans une position-: qui ne
varie p as; tandis que dans*les repas funèbres, le nombre des convives
et leur attitude*ne sont jamais les mêmes. Disons encore que
les efyal, du moins celles .qui s'adressent à Esculape, n’ont jamais
d’inscription, tandis que les repas funèbres en sont presque toujours
accompagnés. Nous reviendrons sur cette ‘ distinction importante à
établir; quand nous nous occuperons de là‘ section V in .
Avant de passer à un autre monument1; disons quelques mots sur
la branche de chêne que n’a point vue Winckelmann, e t qui a si fort
embarrassé Zoega. E t d'abord, convenons qu’il est difficile de décider
si les feuilles dç cette branche ou de cet arbuste sont' dès feuilles de
chêne ou d e 'to u t autre arbre. Je pense'qu'il faut y voir un de
ces arbres sacrés aux branches desquels 'ou suspendait les tablettes
votives-et autres àvaOifpÆTO 1,4 ; peut-être aussi est-ce un de ces
arbres que nous rencontrerons si souvent sur les monuments des
classes V , VI e t V II, et qui-, surtout1 lorsqu’un serpent les entoure
de ses replis, sont comme un symbole des îles Fortunées; et alors cet
arbre, qUe -nous retrouverons' encore •suè un nfonument votif; dont
nous nous occuperons bientôt, n’aurait été -placé ici que' pour
corroborer le sens que le cheval donne au monument : si Esculape
n’expuce pas la prière qù’Hÿgïe lui adresse' au nom des suppliants,
le cheval de la mort va emporter* le malade dans le' séjour des bienheureux.
Toutefois, des deux interprétations je préfère la première.
Je terminerai ce paragraphe par quelques mots sur un bas-relief
de la Glyptothèque de Munich *’5; qui rentre dans la catégorie des
supplications à Esculape et à Hygie, bien que M- Schorn y ait vu un
repas funèbre. Cest ce dont on pourra se convaincre par la description
que ce savant antiquaire en donné : « Un'homme est couché -
sur un lit de repos; près de lui est assise une femme; un peu plus
loin à gauche s’avancent un homme, cinq femmes e t un enfant sur
une même ligne. Tous sont drapés e t ont la main droite sur la poitrine.
Ce sont probablement des suppliants. Dans l’angle supérieur
à gauche est un buste de cheval au milieu d’un ouverture quadran-
§' 5. Monuments votifs consacrés à Esculape e t à Hyg ie, mais
.où ne' se trouve p o in t le buste d e cheval:
Les marbres d’Oxford nous fournissent deux monuments de ce.
genre1’6, tous deux dans l’encadrement qui est propre aux yapumijiia
ou aux eùyai- L architrave du premier est surmontée des tuiles de
recouvrement ou antéfixes, qui' figurent l ’extrémité de la toiture
d’un édifice sacre. On voit sur ce monument Esculape couché,' la
poitrine découverte; coiffé du modius, tenant la patère dans la
main gauche et le rHytondans la main droite; sur le piéd du lit est
assise Hygie, VacerTa ou la p y x is dans la main gauche, et touchant de
l’autre les genoux de Son père. Derrière elle s’avance frae famille suppliante
dans l’attitude accoutumée. Devant les deux divinités est
dressée la tablé sacrée , mais le cadmile' manque.
Le second est moins compliqué. Le cadmile' y figure le ttpéyoo;
en main, e t prêt à remplir son ministère. Esculape, qui'semble lui
parler, n’est point coiffé du m.odius, mais c’ést la séulc différence
qui le distingue de la représentation précédente. La déesse, vêtue et
assise Comme de coutume, tient des deux mains un serpent qu’elle
semble approcher de sa figure. Derrièreladéesse est ime jeune suppliante.'
-,
Pind. Olymp., 4o-A5, ed. Boeckli.
-f' Onde il padrone porta godere taspeuo del suo bucefalo.
attorno al letto del defonto, alcuna affinità possano opere con quegli che dal
lor padrone guidati con ancora maggiore frequenza incontrare sogUonsi nelle
lapidi degli equiti singolari.
Mon. Etr., t. I , p. t 66.
H Voycz-cii un exemple sur le fragment de vase peint, publié et expliqué
par M. Raoul Röchelte dans ses Peintures inédites, pl. VII, p. /,oi èt suiv. —•
conservait dans les sanctuaires, et dont Pausanias (VIII, a3, /,) nous ftit connaître
les pins célébrés.
•I5 Ludw. Schorn, Betchr. der Gfypthothel, etc. München, l83o,n»<)5, p. 8i.
Pari- X, tab.LII, fig. CXXXVn et CXXXIX.
■ n
Le P . Paciaudi, dans ses Monumenta Pe/oponnesiaca *77; a publié,
sans l’expliquer, un marbre provenant de Zacynthe,-qUi rentre dans
la inême classe que les deux^monuments. précédents,.'mais.qui nous
offre une variété curiéuse -eV intéressante, en-cei'quc-.l'artiste y a
représenté, non pas. jeidieu. goûtant aux metsÿët aux-libations sacrées,
mais le dieu, les attendant et prêt.-à les recevoir. Esculape est
sur son lit,; l’épaule e t le sein. droit décoûverts; Hygie, assise près
de, lui, tient e n main une énorme.coupe qu’elle lui^présente, tandis
que derrière elle on voit le cadmile-.nu, apportant, le cratère et le
ry thon. Le jeune: ministre est : suivi d’.un. vieillard; dont’ la taille, ne
dépasse pas la siepne-et est,par ;conséqiient iiiférieure de beaucoup
à celle du dieu; sous le litispÎi ; repose. Esculape exprès dé luxoiroSiov
de la: déesse, , on. voit .un chien - endormi.'-
- Je crois pouvoir rattacher à cette .variété un fragment de bas-relief
publié par Zoéga *78, et représeritant ûne femme plus .grande que nature
, vêtue d’une.füniquçxdont .les manches ne tombent-qUe jusqu’au
coude,, ç t d’un peplus.'passant sous l’aisselle droite ; un xpo^ooç est
dans sa main droite e t une.large coupe; dans sa main gauche qu’elle
porte en avant, comme siw le marbre dé Zacynthe^ Elle est suivie
d’un enfant, d’u p homme enveloppé: dans .son tribonium; é t'd ’une
femme, voilée, tous-deux les mains étendues^dans l’attitude dés suppliants.
Zoéga.iy voit un sacrifice à Esculape pour la santé de l’enfant;
J'adopte en partie çetté opinion, mais je suis d’avis que la femme
priuçipgle.est Hygie; et;nomipas.une prêtresse : Hygie, qug'nous
avons toujours vue jusqu'ici intercéder auprès de ¿on père én faveur
des suppliants, intervient cette fois comme prêtresse , e t :s’avance, la
libation enraâin,.v.ers Esculape qui était sans doutereprésenté assis
dans la partie du bas-relief que le temps a emportée, et qu’une restauration
récente a remplacée - par un autel.
Cette conjecture, est pleinement confirmée par un monument du
Museo Pio. Ciementino *’8“‘ qui représente, à la place occupée par
l'autel,, un dieu im berbe, assis sur un trône-et'tendant de la main
droite' une patère à une déesse debout qui se dévoile de la main
gauche, tandis que de la droite.elle poète Un vàse à anse mobile..
Derrière elle s’avance un personnage'd’une taille inférieure à celle
des deux divinités. Visçonti veut reconnaître ici Adrien sous les
traits'de Jupiter, e t Minerve Facifique qui se dispose à lui verser le
nectar en présence'du Grçc.qui a consacré ce marbre au restaurateur
d’Athènes. D’après tout ce qui précède;'il me semble plus vraisemblable
d’y voir une. variété; du. bas-relief de Zoéga, c’est-à-dire,
Hygie intercédant auprès d’Escùlape àyévuof, en faveur .'du- suppliant
Je comprendrai encore dans .Cette classe un fragment dè bas-relief
trouvé à Athènes ctt 178 5 ,,et.publié dans le musée Worsley. Ce
monument représente un dieu et une déesse plus grands quenature,
et devant eUx un homme, une femme et un enfant dans l’attitude de
suppliants*’9. Le dieu et;la déesse sont debout; le,dieu tient Une
patère, la déesse un itpo^ooç. L’interprète du musée Worsley. voit
dans l.es deux grandes figures, Jupiter et..Minerve; mais; je crois
qu’il se trompe e t qu’il faut y reconnaître Esculape et Hygie. C’est
eUcore Esculape e t Hygie que M. K. O .. Muller 180 retrouve dans
deux des divinités assises du bas-relief du Parthénon, auquel Vis-
cüüti rattachait le bas-relief du musée Worsley.
§ 6. Supplications adressées à des médecins après leur apothéose.
Mais ce n’est pas seulement à Esculape que s’adressaient les familles,
quand' quelqu’un de leurs membres était dans un danger
■ M B .
Bqssiriliéri, 1. 1, pl. XVIII, p. 7a.'
■7»«< X.V, iov. a6.
■i» Mus. Worsley, tav, I , lig.I.
Annales dé flnst. areh.,1.1, p. iag. M. Ch. Lenormand {Très, de num. et
de Gfypt. Bas-rdiefs du Parthénon et de Phigalic, p. 10). y voit Yulcain et
Minerve dissimulés par l'artiste sous les formes dTLsculapo' et d’Hygie. -
Honores illi, quos Herculi dre rerit Gnecia. Plin.-H. N.'VH,:37.
pressant. Les mcdècins-qui durant leur vie s’étaient distingués par
des cures difficiles, pouvaient être après leur mort'honorés de l’apothéose;
c l, considérés comme dieux,-recevaient et des sacrifices et
des prières. Sans pérler ici dû centaure Chiron et fies filsd’Esculape,
on peut citer Hippocrate auquel la Grèce' reconnaissante décerna
les mêmes honneurs qu’à Hercule *§? ; Aristomachus d’Atliènes auquel
ses concitoÿéns'consàcrèrent un templel8a ; Toxaris qui obtint dans
la même ville dés-honneurs semblables *83, et M. Artôrius l’Asclépiadc
que la villé;de Smyrue rangea p'armi les héros, ainsi que le prouve
cette' inscription **'* :
M APKÔN A P T f iP IO N A 5K A H P IA A H N
© EOY K A I 2 A P 0 2 2 E B A 2 T 0 Y IA T P O N
H BOYAH KAI O A H M 0 2 T f lN 2MYPNAIÎIN
ETIMH2AN H P iIA P O A Y M A 0 IA 5 XAPIN
Mapxov ÀpTtôptov ÀoxXzindSiiv Ûeoü Kaioapoç ïtëaoToû iaTpèv vi pouXi
x«i i twv 2|u)pv«i<ov ¿-ripuav ipua iroXupaOfap yapiv.
Marcus Artôrius AscUpiade, médecin d u dieu César Auguste,
a été ; p o u r sa vaste science v honoré comme héros p a r le sénat
et le peuple ¿le Smyrne.
1 C’est sans- doute, à un médecin,.ainsi .divinisé que se rapporte le
monument publié- par,- le P. Paciaudi, à- la suite .de ses Animad-
versiones philologicoe a d nummos consulares triumviri M. A n -
. tonii l8s, Ce bas-relief, provenant du Péloponèse et existant aujourd’hui
à Venise daus la Casa, G rimant, représente un personnage
vêtu de la tunique et de là toge,.e t assis sur une- cbaisc-curule placée
sur une estradè., Les jambes de cet homme sont croisées; et-reposent
sur un ûxonéSiov; de la main gauche, -il tient un rouleau et la droite
est étendue; en avant comme.pour.prouver qu'il prête toute son atten-
tibn'à la scène qui se passe sous scs yeux. A l’extrémité de l’estrade;
est unautelorné de festons sur lequel une femme debout et aussi grande
que J.e personnage assis semble déposer des. parfums. Cette femme a
comme Hygie les pieds-nus, elle'est vêtue d’une:tunique talaire et enveloppée
d’un large peplus qui recouvre sa tête, dont la pose annonce
.une suppliante. A sa gauche, est un éplièbe qui présente au personnage
assis un rouleau à demi déployé. Au-dessus de la.tête de l’éphèbe
on voit uu cadre à deux compartiments contenant six instruments de
■ chirurgie. Derrière la femme est un cheval, avec l’içbnnov, qu’un
esclave de taille moyenne e t succinctus tient par la bride, et au second
plan, un arbre avec un serpent enroulé qui s’avance au-dessus
de la tête de.la suppliante.
Le P . Paciaudi a bien vu que le personnage assis était un médecin ;
les instruments suspendus au-dessus de sa tête ne pouvaient laisser
aucun. doute à cet égard. Il pense, que ce médecin doit être le cé-
lèbre Archagathus, qui, l’an aie) av. J. C., vint du Péloponèse à Borne
pour exercer son art dans cette vi|le;OÙ-il obtint les droits de citoyen.
Ce qu’il y a de certain, c’est qu’Archagathùs pour sa hardiesse dans les
opérations chirurgicales vit substituer au surnom de Vulnerarius,
qu’il avait reçu d’abord, celui .de Cam ifex ,8S, et que le marbre de
la Casa Grimant paraît se rapporter surtout à un chirurgien. Toutes
les autres idées émises par le P. Paciaudi, dans sa longue et savante
dissertation, sont, j ’ose le dire, entièrement erronées. Ainsi, selon
lu i; cette scène représente dans son officine et ayant près de Iüi son
minister irapiyTapioî, un médecin qu’une femme de distinction est-
Démoslhine ifcyôO. leg. en parlant du père d’Eschine. Aiürwov ? i „ari#
ypéiquna itpèç -rw toù "II fw «B l«tpÆ.
*•> Luciah. in Scythe, § «. ’A0?iv7i«.v bulbm x«l \sté A mth mX jjpco«
x«l 2vrf|xyoueiv «5-w Hyio lo r i ot ’A»>)yaioi.
■** Publiée pour la première fois par Patin sous ce titre -. Commentarius in
antiquum ccnotaphium MarriÀrtorii Mediei Coesàris Augusti. Patavii, i689,4°'
il* pi 91- 119, , ;
■»« Plia. H. N. XXIX, 6.