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4u Corpus nous fait déjà connaître un Decmus, fils de Decmus, assesseur
de Brasidas, e t que jusqu’ici tout semble annoncer que le
U est à regretter que ce monument n’ait pu être lu eh entier,
car il paraît être d’une grande importance, au moins par sa forme
.dont.je ne connais pas d’exemple jusqu'ici! .:Si je ne me trompe, il
devait être conçu à peu près en ces termes :
palronomc éponyme n'en avait qu’un seul. Des cinq monuments de .
Sparte où se rencontre le nom de Brasidas, quatre présentent ce nom
précédé de KXaé&ioç48 ; trois d’entre eux accompagnent ce dernier nom
du prénom doTfêépioç5», ce qui annonce une même famille.
. Ligne 3. Le mot ¡îouayov est une pure conjecture, ma'is je croisqu’il
a dû exister sur le monument ; d’abord'il remplit convenablement
la lacune; de plus cette charge est du nombre de celles qu’accompagne
ordinairement l’épithète d’â£ioXoy<ST«'ro{5o, et on la voit souvent ■
ro'unie à la grande-prêtrise 51 e t à d’autres fonctions non moins importantes
qui annoncent des personnages éminents5“. •
Ligne 4 , icpü-rov itp[sa vü< 2eëac]T7iç. Ce passage prouve que
les Grecs, au moins sous les empereurs, avaient l’usage d’établir
un ordre numérique parmi les prêtres d’une même divinité. Il est
probable qu’ils avaient voulu en cela, comme sous tant d’autres
rapports, imiter les Romains leurs maîtres55. Nous avons déjà,
plus d’une fois, remarqué cette réaction de Rome sur la;Grèce.
Mais quelle, est, VAugusta, quels sont les -Augustes dont il est
question? Peut-être, d’après ,1e,n° 381 du Corpus, pourrait-on
penser que c’était Antonia, mère de Germanicus e t de l’empereur
Claude. On sait par Dion Cassius que Caligula donna à Antonia
le titre d'AugUsta, e t Pline55 parle d’un temple élevé à Rome en
l’honneur de cette princesse. D’un autre côté, on ne doit pas s’étonner
que Claude) .si plein ,de .respect pour sa famille55, ait permis que
son frère, auquel il consacra des médailles57, e t dont il honora
la mémoire en toute occasion, fû t associé aux honneurs divins qui
lui étaient décernés. Les noms TiS. K l ., qui ont dû commencer à
devenir plus fréquents sous T ibère55, donneraient une nouvelle vraisemblance
à notre conjecture. On peut donc penser avec quelque
certitude, que cette inscription date du règne de Claude.
Ligne 6 , tüv SeëacTüv. Notre inscription a été trouvée par
M. Lcnormant sur l’ancienne agora de Sparte. Or, c’est précisément
sur l’agora qu’étaient situés, au temps où voyageait Pausanias5!), le
temple de César et celui d’Auguste, qui sans aucun doute portait pour
inscription du vivant de ce prince, 0 :5 Î>c5pvi xcd StêasTÛ 6o. Ainsi le
monument qui nous occupe a ete retrouvé sur l’emplacement même
de l’édifice sacré où il devait avoir été élevé.
Ligne q. La restitution que je propose peut se tirer de la première
partie des éléments qui subsistent, tandis que ceux qui terminent
la ligne, sembleraient la rendre peu vraisemblable; mais dans l’état
de mutilation où se trouve la pierre, on peut douter que la copie
reproduise cette ligne avec une rigoureuse exactitude, quel qu’ait
été d’ailleurs le soin extrême apporté par M. Ch. Lenormant dans
ses transcriptions.
Fragment d ’inscription copié à Mistra p a r M. Trézel su r une
marche d'escalier. (Voyez Pl. 4 » , fig.
H20M0N0IA2
KAI TOY EAEYOEPI.....
YMPIOY KAAYAI02
A rA 0 0 2 AQHNAN
NAAEON APOlKfl........
OYNNAPO___
*• Ce sont les. nM xoSq, 1339, i3; 3, 1426..
“ N“ 1329,1343,1426. '
50 N«* i3So, «4a6 (dans ce dernier numéro il est question d'un 61s de Brasidas
qui fut aussi forfoç)'.
[YPEP T]H2 0M0N0IA2
[T flN 2ATHPAN] KAI TOY EAEY0EPI[ÔY AI02]
[K A ÎT 0Y •OA]YMPIOY KAAYAI02
. . . . 0 ] A rA 0 0 2 A0HNAN
[YPEP T flN 2YN] NAAE[fl]N APOIKA[N]
[KAI T flN ] OY[MBP]AP[flN]
: ( [Ÿiièp sfjjç ôjaovoÎhç [tSv Swnipwv] xaî voC ÈXsuOsp([ou Aiô; xal voO
Ô]Xu|iitiou KXauSioç [. . i ] àyadoî, AônvSv [ùirip rüv 2uv]va$éuv
àitoûtov tüv] 0u[p6p]a'p[a>v],
A cause de la concorde des Sauveurs, e t de Jupiter Éleuthé-
rien, e t de Jupiter Olympien, Claudius .. . . . .,. le b o n , a
consacré (?) cette statue de Minerve p o u r les colonies de Synada
et de Thymbrura.
De toutes les conjectures que j ’ai pu proposer dans cet ouvrage,
celles que je présente ici ne sont assurément pas lés moins certaines .
a mes yeux : je crois cependant devoir1 les défendre, parce qu’elles
o n t, plus que beaucoup d’autres, besoin d’être justifiées.- -
Ligne 1 . [ûiïèp t]î{ épovofa;. C’est le premier exemple de cette formule
que j ’aie rencontré jusqu’à présent. Mais elle me paraît avoir
été calquée sur la formule usèp; tü? cu-mpiaç , Pro salute, assez
fréquente même à l’epoque des Àntonins51, qui, comme je vais
essayer de le prouver, doit être celle de notre inscription. Au reste
dans le silence des inscriptions grecques, on peut recourir aux inscriptions
latines, e t je citerai ces deux exemples fournis par le recueil
de Ü ^Drèlli'5“ •
CONCORDIAE
COLLliGI
BRACTEAWORUM
7INAVRAT0RVM"
Q. HORDIONIVS
PRIMIGENTVS
Q. HORDIONIVS PANNYCHVS
BER1CAI CENIONI YAL
ENTINIP0NT1F. DECVR1A ïï ÏX Ô S M. MACRINI
VALERIANI CENTVRIA XII
L. SCRIPONl’PETRONIANI
DECVRIA PR. LXXXXII
SALYI VITÀLIS SECVNDI
CENTVRIA PR
CVRATORIB. AN. III COLL. FABR. ET CENTO
CARI.ÀNN.CXXVII
CONCORDIAIEORVM
L. PAR1VS HERMES.
Il est bien vrai que dans ces deux exemples la formule CONCORDIAE
n’est employée que pour des corporations d’un ordre secondaire ;
mais ce qui prouve qu’on pouvait aussi en faire usage pour des
u Lib. L I X 3. Suivant Suétone, Vio de Claude, chap. 11, il lui fut donné
•parGIm.de.. "
“ lib . XXXV, 36,16.
56 Suétone ; Vie de Claude, ch. 11 et 41.
C m
personnages plus distingués, e t même pour les empereurs, c’est la
légende si fréquente sur les inscriptions : CONCORDIA avcg.
Ligne'a , tSvSwnipuv.: Cette restitution, ne pouvant être justifiée
que par l’explication des mots qui suivent, je crois devoir avant tout
motiver le sens que je leur donne;., ’
Kai toB ÈXeuOepiou Atèç. Ces mots ne peuvent s’entendre que d’An-
. tonin le Pieux, témoin cette inscription trouvée par Fourmont à
Athènes65, e t probablement offerte soit par les Spartiates, soit par
toute autre ville dorienne :
ZANI ’
fA Ê Ï0E . ’
.PIQANTO
"p ..N ff lp iM
THPIO
Zavt ÈXeuOspiM Awovivw 2wTnpi<o, et non .pas 2&>rrijpi comme, lit
M. Boeckh.
Témoin encore cette autre inscription;-' trquyée également par
Fourraont à Sparte 55 :
- ZANI. ..
EAEÏ0EPIOI.
ANTONEINOI
SiiTHPI
Zqvl ÈXtuOepûp Àvravtivai Swriîpi.
Je vais prouver maintenant que par les mots xal -roB ÔXupuciou (Awç),
• il"faut entendre Hadrien ; je tirerai mes preuves des nombreuses
inscriptionsoü cet empereur est ainsi désigné 66,' et je me contenterai,
d’en citer deux exemples, l’un d’Athènes, et l’autre de Sparte.
2DTHPI KAI KTI2TH
AÏTOKPATOPI
AAPIANDI
OAÏMHIÎÎI67
pi xal xxÜTij oÙTOxpa-ropi ÀépiavÇ OAup-tw.
2ÛTH
P02
, -OATMIHOÏ88-
Aiô; 2«:njpoç Ê)Xup.Tvtou.
On sait d’ailleurs que ce nom est souvent donné à Hadrien sur
les médailles6®.
On voit màintenant pour quel motif j’ai préféré tOv 2wrrfpwv à
Tüv SeêaoTSv qui s’était présenté d’abord à mon esprit. Mais pourquoi
les épithètes qui désignent Antonin précèdent-elles celles qui
désignent le prince qui l’a adopté ? Jè crois pouvoir en donuer une
raison plausible. Selon moi, le monument dont .il s’agit fut gravé
après la mort d’Hadrién, alors qu’Antonin prit les rênes du gouvernement,
é tl’Oh conçoit qüe le prince régnant a it été mentionné avant
son prédécesseur. Certes j e monde romain eut a se loùer de la bonne
intelligence, de' VUnanimité de sentiments qui avait déterminé
Hadrien à choisir un successeur te l qu’Antonin le Pieux, et cela explique
peut-être pourquoi la formule ôitlp tîç d|iovoia< a été préférée
à ipovowc, e t pourquoi iirlp a été employé dans le sens d’à cause
d e et non dans.çdui de pour. J’ajouterai qu’il existe une médaille
d’Antonin portant au revers CONCORDIAE. S. C.70; mais on ne peut
rién. en .conclure pour l’explication de notre monument, car clic
paraît se rapporter au mariage de M. Aurèle avec Faustino la jeune.
Ligne 4. Je n’ai pas cru devoir prendre Af"A0O2 pour la fin du
nom grec de K A A Y A I0 2 , j’ai préféré y voir l’épithète de ó àyaûiç
donnée si fréquemment aux magistrats par les inscriptions de Sparte7'.
L’interprétation des .dernières lignes offrait d’assez grandes, difficultés^;
Que .faut-'il entendre par le. mot AOHNAN ? S’agit-il
d’une statue de Minerve offerte par Claudius au nom des habitants
de deux colonies (ctirofxùvj dont les noms sont indiqués par les
lettres NAÁEON d’une part et 0YNNAPO de l’autre? je crois
pouvoir le prouver de manière à laisser peu -de doutes.
.. Pausanias7“ nous apprend qu’à Sparte, non loin, de l’enceinte
de Neptune Tenarius, située elle-même dans la même rue que le
tcmple;de Minerve, il existait une statue de cette déesse qui passait
pour être une, offrande des colonies lacédémonienncs de l’Italie
e t de Tárente : ÀOnvâ« àyaXpa, ô. froèç i« lT«X(ay « xal Ta'pavra àmi-
xioOfvTa; àvaûeîvai Xéyouai. Mais des différentes. villes. q u i. revendis
q,liaient l’honneur d’avoir été fondées .par les Lacédémoniens, telles
,q‘ù’Amyclées près de Terracine, et Formies, je n’Çn vois pas dont le
nom puisse concorder avec les données de notre inscription. Sans
.1®* établissements des Lacédémoniens en Italie ne se bornaient
pas à Tárente et aux;deux villes que je; viens de citer : on sait encore
q u i tort ou à raison, ce que je n’examinerai point ici, les Sabins78
é t plusieurs villes, du Samnium 75 prétendaient avoir une origine
Iacédémonienne ; mais, comme ces villes ne sont pas désignées nominativement
dans les auteurs, on ne pourrait se livrer ici qu’à des conjectures
très-hasardeuses. D’ailleurs le texte de Pausauias me paraît
prouverque la statue deMincrvc, dont párle cet écrivain, était regardée
comme une offrande faite depuis un certain temps, peut-être même au
temps.de l’établissement des colonies; e t d’un autre côté; pour admettre
que notre inscription se rapporte au même monument, il faudrait
supposer quePausanias, qui voyageait sous le règne d’Antonin, n’avait
pas lu la dédicace;. gravée sur la base, ce qui serait assez peu probable
' sans être cependant tout-à-fait impossible.
On ne peut donc chercher à compléter les lignes 5 et 6 à l’aide de
noms, empruntés à la géographie’de l’Italie et l'on se voit réduit à chercher
ailleurs, c’est-à-dire en Asie. Or il me paraît très-vraisemblable
qué les lettres N AAEON ont appartenu au mot 2YNNAAEAN.
D’après:1e témoignage d’Étienne de Byzance, l’éthnique de Xùvvaîa,
.ville de Phrygie, était 2uwaSeù;. Cette ville, sur la foud’un passage
corrompu du géographe que je viens de citer, a été considérée longtemps.
comme, une colonie des Macédoniens. Mais il résulte d’une
ingénieuse conjecture de M. Raoul Rochette75 qu’aux Macédoniens
asiatiques, conduits par Docimus; lieutenant d’Antigone, s’étaient
réunis des habitants de la Hellade. appartenant à différentes races.
Cette Opinion est confirmée par de nombreuses, médailles, tant
autonomes qu’impériales , de la ville.de Synnada, qui,portent
presque toutes pour inscription 2ÏNNAAEIÎNIÍ1NÍÍN ou AÍIPIEÍIN,
et souvent AÍIPIEÍIN IÍXNÍXN75 ; d’où il faut conclure que la race
dorienne et la race ionienne pouvaient également revendiquer cette
colonie77, que Sparte, aussi bien qu’Àthènes, était en droit de s’en
déclarer la métropole. La restitution' que je propose ajouterait une
nouvelle force à cette dé<luctiônqùi,.à son to u r, peut lui servir de
preuve.
Reste à expliquer le mot 0NNYAPO. Il paraît certain que ces
sept lettres, probablement mal lues par le copiste, devaient appartenir
au nom d’une autre ville située comme Synnada en Asie-mineure,
e t, comme cette dernière, prétendant à l’honneur de figurer parmi