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tliènes, qui florissait du temps de Périclès. Il fut élevé à Apollon surnommé Epicurius|(secourable),
parce qu’il secourut les Phigaliens;attaqués d’une maladie épidémique, à l’époque de la guerre contre les
Athéniens et les peuples du Péloponèse. Il est tout en marbre, même le toit; La statue en bronze d’Apollon,
haute de ia pieds, qui était dans le temple, est maintenant sur la place publique de Mégalopobs'.
C’est donc à, l’époque la plus brillante des arts dans la Grèce, et sous la direction du plus qélèbre
architecte de Périclès, que le temple d’Apollon a été construit ; aussi esLce avec quelque vraisemblance
que M. le baron de Stackelbërg suppose, pour _ qu’il' y ait harmonie parfaite, qu’Àlcamène fut
chargé d’en faire les sculptures. Construit dans la 86” olympiadeM|dit ce voyageur, il fut détruit,
dans le moyen âge on en diStâclià les pierres, afin d’enlever les bronzes qui les liaient ensemble.
On peut aussi attribuer, la chute d’une grande partie de ce monument à des tremblements de terre ,
d’après les hôtà d’aplomb qu’on remarque dans presque toutes les colonnes restées debout, et
qui seraient infailliblement droites sWièurs bases si de violentes secousses ne les eussent ébranlées —
Parmi les auteurs modernes qui ont écrit sur ce monument, nous citerons Chandler, qui en donne
la description d’après Celle de l’architecte français Bocher. Ce fut en 18x8 que le baron C. Hallér ,
M. Linkh, M. Bronsted, et les aïtistés anglais C. R. Cokerell et J. Foster entreprirent les fouilles, dans
lesquelles ils trouvèrent la fameuse frise de marbre qui ornait ^entablement du naos, et qui représeu-
tait'le combat dés ^ëntaureset des Làpythes et celui des. Grecs céàtre les Amazones (voy. planches X X ,
X X I et XYTT Y Ils Couvèrent aussi au fond dii'naos des débris d’une statué colossale, ét ép.avant du
temple des fragments de métopes du devant du prbnaos, aussi en marbré (voy. planche XXIII). Toutes
ces sculptures, savamment expliquées par M. le baron de Stackelbërg, sont maintenant au Musée de
Londrés. Lés mêmes fouilles ont fait connaître aussi' quantité de'fragments d’architecture qui existent
encore sur place , et quelqües parties d’ornements qui ont été enlevés, tels qu’un chapiteau eorinthieii,
des petits ornements en bronze, et des fragments de tuile de terre cuite et de marbre provenant du
oit du temple.
L’ouvrage deM. le baron de Stackelbërg, que nous avons cité plus haut, nous a fourni une partie des
renseignements que nous donnons. Cet ouvrage remarquable et énrichi dé belles planches contient des
recherches archéologiques sur le monument, et de savantes descriptions des bas-reliefs qu’il a pu y voir.
Après lui, M. Donaldson publia en i 83o l'architecture du temple; dans l’un et l’autre dél!pte.s^eux ouvrages
se trouvent quelques fragments qui n’existent plus sur.les lieux, et dontfcëpendant nous avons
profité pour compléter notre travail.
Les autres voyageurs modernes que nous avons aussi consultés sont MM. Daudwell, Poucqueville,
Gell et Leake. ' •
Les rdines du temple de Phigalie se,trouvent encore-aujourd’hui à peu près dans l’état bu élles furent
laissées .après lés fouilles , de ; 1818. On peut dire que :de toutes les antiquités du Péloponèse il n’en est.
pas qui offrent autant de parties intactes et autant de fragments renversés que cet édifice.
Presque toutes les colonnes du portique extérieur sont debout et couronnées de leur architrave;:on
retrouve aussi en place la partie inférieure du mur de la cella, et, comme documents très-précieux,
toutes les bases des colonnes ioniques engagées de la décoration intérieure du naos : une de ces colonnes
est presque entière. Parmi les fragments renversés se trpuvent des chapiteaux , des soffites, des caissons
en pierre et en marbre, des corniches, des antéfixes, toutes les parties de la couverture, et quantité
d’autres débris qui nous ont été très-utiles pour la restauration dû temple, $êlle que nous la donnons.
Deux choses particulières à ce temple, et dignes de remarque, c’est d’abord sa disposition qui est
presque au nord, tandis que tous les autres, dans l’antiquité, étaient tournés vers l’est. La colonne corinthienne
unique de l’intérieur, que nous rétablissons d’après l’opinion incontestable de MM- de Stackel-
berg et Donaldson, cette colonne, disons-nous, qui se trouve précisément devant la statue du dieu,
a donné lieu à diverses explications archéologiques que nous laissons à d’autres à examiner. Elle est,
suivant M. de Stackelbërg,.le'plus ancien exemple de l’ordre corinthien.
Si, à la description de cet édifice, dont nous nous sommes attachés à reproduire la perfection des différentes
parties dans nos dessins, on ajoute que tous les soins, même les recherches les plus minutieuses,
ont été apportés dans sa construction, qu’on n’y a employé que la pierre calcaire là plus dure et la plus
Pausan, Hv.: V III, chap, xxx et xli:
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fine, et le marbre de Paros, il faudra conclure que le temple de Phigalie était un des plus parfaits que
l’antiquité eût élevés à ses dieux.
La belle qualité et la dureté de la pierre qui l’ont fait résister au temps plus que le marbre, le poli
et l’état de conservation de tout ce que nous avousiyu, rien enfin ne nous permet de croire qu’un parement
aussi soigné ait pu avoir été recouvert de stuc. S’il y a eu des couleurs, comme le pensent
MM. de Stackelbërg et Donaldson, elles ne devaient pas être sur des faces générales, mais seulement sur
des moulures, comme il en existe beaucoup d’exemples dans les monuments non recouverts de stuc
Dans tous les cas, si ce genre de décoration avait-été-employé, l’état de conservation parfaite dans lequel
se trouvent beaucoup de parties sur lesquelles ou voit encore le travail de l’outil, ne laisse pas
douter qu’on n’en retrouvât encore quelques traces ; et nous n’en avons vu aucune.
La colonne corinthienne isolée, que M. Donaldson regarde comme une singularité, et l'originalité
des détails de l’ordre ionique, lui font supposer que l’intérieur du temple peut être d’une autre époque
que l’extérieur. La manière .dont cet intérieur est lié comme construction avec l’extérieur nous empêche
d’adopter cettë opinion, et nous pensons que cette décoration intérieure n’est pas plus singulière que
quelques autres qu’on retrouve, et qui, suivant nous, devraient au contraire faire croire que les Grecs
étaient beaucoup plus variés dans leur architecture qu’on ne pourrait le supposer, en examinant seulement
les extérieurs de leurs temples qu’on trouve plus généralement conservés, et dans lesquels on
reconnaît en effet beaucoup plus d’uniformité que dans le peu d’intérieurs qui nous soient restés.
EXPLICATION DES PLANCHES.
Vue d u temple, prise au nord-est. On voit à gauche dans le fond le m ont Taygète, au milieu le montlthome e t le golfe
de Coron. Les premiers plans sont formés pa r la base d ’un monticule qui enveloppe et qui domine le monument de ce côté.
Plan d u temple.
A. Portique.
B. Pronàos.
C. Naos découvert.
D. Partie, couverte où devait ê tre la statue du dieu.
Ëi.Opisthodome,
F . Posticum.
G. Statue. M. de Stackelbërg a donné des fragments d’ui
statue en marbre trouvée dans cet endroit (voir ces
fragments, ph 23).
II. Colonne corinthienne replacée d’après l’opinion du
même e t celle.de M, Donaldson.
J. Parties restaurées d’après les mêmes voyageurs.
K. Fouille dans laquelle o nt été découverts les fondations
, du temple e t les trois socles.
Nota. Les.parties teintées en noir indiquent celles qui existent en place; celles qui sont teintées en gris indiquent les
parties restaurées par. le relèvement des pierres, qui se trouvent auprès, e t seulement déplacées, même à la partie L , là
oh les auteurs dont nous avons parlé veulent qu’il y kit eu une porte q u i, selon nous, n’a pu exister. M. C. Lenormant
a visité avant nous le temple d ’Apollon, e t il est de notre avis relativement à cette porte.
P lanche. 6.,
E tat actuel.
Fig. I. —Façade principale.
Flg. H. — Coupe transversale sous le portique.
Fig. III. — Coupe idem sur ië naos.