g j f f r
sut)les. S'ensuit-il qu’on ne puisse expliquer ce monument? Je ne
le penqp pas. S'il n’ôffrait que le cavalier et les deux femmes voi-
lées, on pourrait y voir le mort et les Parques, réduites à deux, ce
. qui n’est pas-sans exemple 3,5 ; mais le bonnet phrygien', et le personnage
vêtü de la,toge, obligent l’interprète de.pousser plus loin
Ün miroir étrusque du Vatican, publié dans les Monuments iné-
dits de l’Institut archéologique Sl6, nous conduira, je l’espère, au but..
Ce miroir représente un jeune, homme .debout et de face, le dos et
les jambes entourés d’un manteau qui laisse h découvert son bras
droit et le devant de son corps jusqu’aux hatfches; il a à sa droite
deux femmes, l’une vêtue d’une tuniquë talaire sans manches, et sur
laquelle se drape un peplus, et l’autre, presque entièrement nue,
le peplus rejeté sur l’epaule; à la gauche du jeune homme est une
femme, les cheveux.retenue, par un opevSévu, les pieds chaussés de
cothurnes, et le corps négligemment couvert d’un peplus qui laisse
à hu une partie de son corps et son bras gauche. Sa. main gauche
est appuyée sur le sein du jeune homme, de la droite elle semble
montrer sa tête. Derrière' elle est un homme enveloppé dans un
tribonium. Au-dessus de la scène plane un vieillard barbu, à queue
de faune, sans ailes, chaussé de brodequins, et portant: une «ébride
sur l’épaule, et tenant à la main deux flûtes. Dans le fond ;on
. distingue l'architrave d’un temple, soutenu par six colonnes cannelées.
Au-dessous, des pieds du jeune liommë un dauphin; a la naissance
du manche du miroir, une tête ai|ée coiffé du bonnet phrygien.
Au-dessus du jeune homme on lit :
IVHIfl®
Tliarnut.
Au-dessus de la première femme à droite qui tient un collier à
la main :
£ n s .
Derrière celle qui la suit :
Derrière la femme de gauche :
Au-dessus de la tète de l’homme :
« a-k iîi
Archaxé.
M. J . de Witte a le premier remarqué l’analogie qu’offre' le
nom de Thamul avec le nom de 0"appo6C;.qu’o n lit 'dans le passage
des visions d’Ezéçhiel 3?7, ;oii je prophète voit les femmes d’Israël
pleurant Thammuz sous le vestibule'de la maison du Seigneur.
Or, on l’a généralement reconnu, ce deuil de Thammuz fait allusion
au. culte d’Adonis. qui, indigène à Byblos 3jS, et en rapport,
immédiat avec le culte d’Osiris 3a9, s’était sans douté propagé en
Palestine comme il se propagea en Grècc. Ge culte était, comme on
le sait, un symbole du cours du soleil et des phénomènes de déve--
loppement et d’anéantissement auxquels la révolution annuelle de
cet astre donne lieu 33°.
C’est donc, suivant "M. de Witte, Adonis..qüe nous offre le
miroir du Yatican, Adonis que se disputent Vénus et Proserpine,
ce qu’indique la présence â’JSris. *
Reste encore à expliquer l’homme au manteau, le vieillard qui
plane dans les a irs, et la tête coiffée du. bonnet -phrygien. M. de
Witte, qui doit faire de ce monument intéressant l’objet; d.’ùne dissertation
spéciale, ne laissera sans doute, aucune'de-ces énigmes
sans solution; c’est ce que nous-permet d’attendre son éruditién'isjt
ingénieuse et si féconde en ressources. I l suffira d’avoir constaté-ici
la découverte de ce savant, .d’ôù.il résulte que le-mythe d’Adonis
était connu desEtrusques, qui lui avaient conservé son-nom oriental,' .
fait de la plus haute importance, et par lequel sont’ justifiés -bien
des rapprochements, qui, .par cela même qu’ils contrariaient ■ les
idées reçues, ont été jusqu’ici repoussés comme des rêves.
Revenons maintenant à, notre urne étrusque, et disons-hardi-'
ment qiie • lo mort est représenté sous la forme d’Àdonis arrivant
auprès de son épouse infernale, et contractant avec elle son. union de "
six mois en présence des témoins de la dispute ;dè ‘ses deux amantes.
E t si l’on pouvait admettre, avec M. Ingliirami,' que le bonnetphry- -
gien, que nous retrouvons aussi sur le miroir du Yatican, est .un
emblème durêièl^on serait en droit de dire qù’Adonis, symbole du
soleil, après être parvenu,..comme .;cet astre, au^plushaut de sa
carrière, commence enfin à descendre. C’est ce qu’indiquerait peut- .
être son pied placé sur le haut de la-partie, antérieure du bonnet.
Mais je n’insisté pas sur ce point, et j ’attends;.dé M.' de Witte une
explication plus satisfaisante.
E t si le mariage funèbre par lequel j ’explique l'urne, étrusque qui
vient de m’occuper trouvait, comme on peut s’ÿ attendre, -des
contradicteurs, la quatrième urne dont’ij’ài . à parler lèvera, je
l’espère,,tous leurs doutes. Sur'ce monument, que j ’emprunte également
au recueil de M.Inghirami33', 0n voit, en commençant par
la gauche, GharUn le marteau en main. Ce n’est plus le vieillard
hideux qu’on rencontre 'd’ordinaire sur les.tombeaux-de l’Étrurie,
et même sur les vases grecs332; il se présente ici soùs la'forme d’un
génie'jeune et ailé, Vient ensuite un homme a cheval et étroite-'-
ment enveloppé dans son manteau,, qui cependant ne recouvre ni-sa
tête ni sa bouche. A sa rencontre s’avance juneK.^p, lès ailes au'front
et aux épaules, et un flambeau à la main; elle- lui j.conduit une
femme enveloppée de son’ peplus et sur l ’épaule'de laquelle elle
appuie son bras droit. L a marche- est fermée par une femme plus
âgée que là précédente, sans doute une Parque. .
Cette.scène est évidemment une scène nuptiale. Le mort va s’unir
à Persephoné. Déjà dans les tragiques nous voyons que toute jeûne
que les Iiithyics (de Witte, Nom. Proserpit&m vocaeerunt. Ergo apttd A
: Ann.j p. 8i et 83, note i).’ Très-souvent, sur les vi
Iiithyics près de Jupiter en proie aux douleurs de l’enfantement (entre ai
Cat. Durand, n° 20). La Moîpxet l'Alea d’flomère, très-souvent distinctes l’Une superiora,
Un bas-relief du musée du Capitole n’offre quedotho et tachésis. a Proserpi.
.- T.n, pl. xxvm.
qùüqui heinisphoerii in/erioris ingredit
vm, 14. Ka\ eìeilYaré |U ¿si vi -péGup* -rfi TÔkrfi oïm. KupCoo pXts<ûrw
xfe Boppïv, x«l t3ot>, but fwauuî Xa(h(|Ai]vai 0pqy«5aai -rèy 0a|A|Ao'6{.
w Lucian. de dea Syr. 6 sqq. ' -,
J” Corsini, Fasi. au. K , 397 sqq., a conteste l’identité de ces deux cultes,
aia de duobus sigáis zodiac
U in ihferioribus et ideo dies
Ü q«e
à Athènes dans le printemps,
n. M. Creuzcr a réfuté
Symb. H, 93 sq.
” • Macrob. Sat. I , ai : Physici terres super,us ber.
te objcc
■0 hemisph
to turn1
tradì Adonin, /demi
mimalijirtgentes, quod aperhispidus el asper gaudet ioeis humidls et luto.
Symb. n, 97 Sqq. — Les auteurs anciens font souvent allusion à l’amour 1
Proserpine pour Adonis. Voyez Jacobs ad Anth. gr. Lips. t. X I , p. 5i.
33‘ Mon. ¿tr. Scr. I , tav. XXVIII.
atjuspartem 3,4 Voyez les Attische Gräber de M. Stackeiberg, pl. XLVUI.
, ,;ifillc.qui doit- mourir ¿yuiaçoç., àvujteyatoi, aura pour époux Hadès 333.
Une’ épitaphe métrique attribuée, à Simonide 33< .prouve que de leur
côté'lesjeunesgens,morts avaittl’hÿmen, devenaient, suivant lés'i'déçs
religieuses.de l’antiquité,- les épouxide Proserpine. Noits voyons par
id’aütres monuments plus récents 333 que cette opinion 11c fut,jamais
1 abandonnée, et- .oil la retrouvé même dans> l’épitapbe de Glaücias
par Ausone 3-36, dont je citerai ici quatre vers qui viennent’à l’ap'pui
du. rapprochement que j ’ai établi plus haut entre lé mort et Adonis :
Sed urque fune. ■vulgo:
Le. cinquième, monument, dont nous devons la connaissance à
Cori 337, offre, une, scène plus simple que les précédents.' Le mort, à,
mis pied à terre, et laissant.son' coursier derrièrc lu i, donne la m'ira
à une femme voilée , qui semble le présenter à .ime jeune fille
également voilée. C’est sans doute, commeidàns l'inscription do
Chio333, la parque', Moipa, qui conduit-lé jeune'époux à Proserpine,
” po? flalstpouç -êp-nacs $epecoéva(.
La scène du sixième monument , emprunté aù reéûèil de M. Inghir
i artii339, est encore plus simple que cette dernière ; c’esf toujours
Proserpine venant à la rencontre du-, cavaliér. Derrière elle est tin
• arbre indice des champs Elysées.
Il-ne faut pas confondre avec les' mariages'funèbres 'le sujet de la
septième urne, dont il .me reste à parler, et dont j ’ài'-également,
trouve la copie dans les Monuments étrusques deM. Iiighirami s4°.
On y voit le.mort à cheval et le bras droit élevé, venant à la rencontré
d’une femme et d’un,- homme ayant au milieu d’eux un enfant
derrière lequel est l’arbre , emblème des îles Fortunées.L’àrtÎste a sans
doute , voulu ' représenter lé mort retrouvant sa famille qui l’avait
devancé dans le séjoùr de - l ’éterirelléfélicité;- . ,
Peut-être est-ce une- scène -sepiblable que nous offre Un marbre
du musée de Vérone 3‘i ,,'oîi l’orir voit un homme à cheval-, vêtu;de
la tunique- et de la. chlamyde, s’approchant d’un •autre hommé
debout qui, le bras droit en avant, semble lui adresser la paròle: •
Je'crois devoir encore rattacher à la classe des monuments qui
représentent l’arrivée du mòrt-.aux champs Elysées, deux vases peints-
, .du recueil de M. de MaisOnneUve:,
Le premier dont' le 'dessin est d’une pureté : et d’ùnè élégance
remarquables, représente. un jeune hôinme enveloppé, comme le
sont les niorts sur- les urnes étrusques, dans un manteau, qui lu i
couvre lés.bras. I l est monté sur un cheval qui se cabre à l’appròche
d’une' victoire ailée, qhi%’tenânt'-unè' bandelette dans la main
gauche, vient , sans toucher-le sol, présenter de la droite unecoü'-. -
ronnè au cavalier.
■Suivie second3!? , dont.le travail est beaucoup moins pur, le
cavalier -nu; a imis pied à terre, et s’approche d’uni ; àüfel:,. sans
doute pour y offrir, un 'sacrifice. I | tient en bride un cheval qui
recule, effrayé à la yue d’une femme .ailée qqi plane au-dessus du
sol, ayant dans chaque main une bandelette, et présentant au
cavalier celle qu’elle tient dans la main gauche.*M. Raoül Ro-
chette 3!* est. dîavis que ce vase représente « un'héros dbnt le cheval
. recule,, effrayé à l’appàrition d’un génie funèbre. » Peut-être le génie
funèbre n’est-il, comme sur' le vase précédent ,-'qü’ünè 'Victoire' àilée
couronnant un ^iBqueur arrivé au terme'de sa coùrse, c’est-à-dire
un inorl parvenu dans; les demeures fortunées;
Je vois encore une allusion à la dernière course et à'la dernière
■viçtoicé , dans un vase qui a été publié-par MiUm 3!?, et qui représente
Un' gueémer vêtu d’uné tunique très-courte, retenue par .une
’ceinturé; et ornée, d’un bras à l’aufrev d’une ligne de pois qui
figurent comme lcêvclôus d’Une cuirasse. Un pareil ornement se
trouve au bas de la tüniquè; èt- formé conime un angle dont les
côtés se -terminent sur les deux hanches. Le héros s’appuie de la
main gauche;sûr une double lance, et de la droite tient un cheval
blanc, par la bride. Son- front est .couronné de myrte, comme
l’était Iaçchus dans les cérémonies des mystères3!,6; deux branches
du même arbuste se remarquent a droite et à gauche de scs deux
pieds ; dont ,un -seul est chaussé. Dn voit' suspendus à la muraille,
d’un côté une bandelette,' de l’autre un'fbôuclier- argicn avec iinc
palme. Millin pense que : cette pèinture-se rapporté à un initié sorti
victorieux des épreuves qu’il a eues à subir.' I l me parait difficile de
ne pas y reconnaître un-vainqueur arrivé au terme de sa carrière, et
qui ne combiùtra plus puisqu’il :a-déposé son bouclier 3! ’ , et que le
chevalpdleAo. ©¿va-roç l’a porte dans sa dernière course. Du reste,
je reconnais volontiers des indices d’initiation dans ce monument;
et peut-être: 1-un des plus certains, à mes yeux, c’est le pied déchaussé,
bién- que Millin ne veuille y voir qu’un- oubli de l’ar-
tistè 3! 8.'
L ’explication que -je donne de ce'monument troüye- une- pleine
confirmation daris'uh marbre du musée de .Vérone 3!9, publié pour
la première fois par'Cli.'Patin'350, èt?-reprôduit par M. Ingliirami35'.
On_y voit deux.jèunes gens debout, vêtus d’une tunique succincte.
Us ont les pieds-niis ,''inais le bas de leurs jambes est entouré d’un
triple anneau ou imsçépiov, sigue d’initiation, comme le prouvent'
tant de vases peints; Chacun d’eux s’appùic sur une lance, et lient
en bride un cheval' ayant-pour içiirmov une peau dé lion;;derrière
chaque cheval est un arbré entouré d’ün .serpent dontià tête s’avance
en dehors des. branches. S.un^e bord inférieur du marbre on lit cette
inscription;:
PANct)|AOC . . . KAI AAECïANAPOC XAIPETE
üapçiXo; [xcù] ÂXé^ecv^oc -/aipeTt.
Pàmpkile et Alexandre, adieu !
Patin.pense que les deux morts sont ici représentés sous la forme
des Dioscures. Cela est possible, car, suivant la remarque .de Bel-
lori 35°, les Dioscures sont souvent représentés -sur les tombeaux
païens comine.Symbole de l ’immortalité de l’âme3524". Mais ce qui peut
ISopli; 646ièt 808, Erf. Èur. Jph. Aul.iSv, Alciqlio-, Orest. 1107.
Pors. —Cf. Burniann.ail Anthol. aai sq.
W Anth: pai. TO, 567. En voici les deux derniers vers :
Oùx ¿inôàv vèfLçua 'bi'/y tcvMrp tûv açuxrov.
FppyiTqroç ÇavMjç *l>cpeiq^vns OaXafiov.
Grùtcr,; p. MXXXVI,;gi (Brunck,III, 281, n» 6m, Anal. IEt, a, p. ao5, Anthol.
Pal. App. iS8: Bocckh Corpus Inscr. gr. n. 2237.) Je me contenu-rai «l’en cher
Motpa ps Trp.oç ûaXajAo'uç Spîraac dupesçéva;.
3,4 XXXIII. , ' '
> ’ Af«f. ffir.vol,Ul , cl. 1H; -Ial>. X X I; fig. 3; ' .
“ » Voyez note 335:. , :
Op. cit.; scr. I tà v . XXXIfL -
340 Op. cit. sen. I,.tnv. XXXIV.',
341 XL1X, 3-'
u‘ PI: LXXXVIIL
343 Pl. XXIV, 6.
3,4 Mom.inid:, 1.1, p; 96.
315 Peinl.de vajCi, t. II, pl;XXX.
345 Aristoph. Jlan. 333; - ; '
313 -yoyez plus haut, p. 123, col. 1 '.
343 Voyez encore-Miîlin, Tombeaux de Canosai p. 3, noie 3. , ■
342 XLVH, 3.
I m,. Commentaries Car. Patini in très inscriptionesgraseas Vuluvù, 1685, in-40.
« ' Mon. Sir. Scr. VI, tav. B, fig. 5.
354 Daeript sepùlcriNasoniomm, lab. IX.
M. Si, Sur les monuments funéraires consacrés à un seul individu', le$ Dios-
' . 65 ' '