Planche 4g. Fio. I,- I I ét III.
Ce bas-relief, d'une grande richesse et d’un grand fini d’exécution,
décorait un sarcophage que lés habitants de Mistra, suivant un
déplorable,usage dont la'qîFnnclic nous offre aussi' un; exemple,
ont transformé* en vasque ..de fontaine/ Cela explique l’état .de
mütilation -dans J’cquèl il se trouve. Certaines ; parties cependant,
conservées, comme par miracle, daiis toute leur pureté primitive,
f -dénotent, s’il faut s’en tenir a l’arrêt de Visconti, une époque de
nôtre ère où l’a rt de la sculpture était encore fiais tout son éclat.
Le sujet que représenreiÿ îfes figurés I e t^ll est l’un fiç ceu¿ que
l'on rencontre le plus* fréquemment siirle s' sarcophages : une bacchanale
a-6¿ La.scène'.së passe au milieu des^ignês. ChacunT.des ‘'S p h ^ 'q u e
personnages qui prennent part îMa fête e s t placé entré deux*ceps
garnis de leurs grappes',.itiais de feuilles déjft rares, ce qui semble
indiquer l’épôque .‘des vendanges. Une symétrie reiiqjrqujblc règne
dans la çomposition et dans l’arrangcipent de ce tableau.
La scène bachique se cQntinJfeZsur l'une des faces latérales;'¡et.
deux jeunes filles, .plus décemment vêtuetfquc les deux tympanistes,
accompagnent la danse,-A laquelle pliés'prennent p a rt, munies,
l’une sans doute, de crotales36, et l’autre de cymbales' 3’. . \
FiG. III.
Mais il- y a u
l’initiation aux
.'■■À ■Fié. I g V
Au centre une bacchante,'les bras e t le seîmgjiuche nus, la elle1
velure en- désordre et, rejetée en arrière, dansé en. tenant sou
péplus par les' deux coins.1 Cette sort.e de danse qu’on rencontré t
ass,ez souvent sur lés monuments bachiques 97, a été assimilée avec
raison à la danse d u chdle •• Oh en rencontre des traces dans les
écrivains" grecs jusqu!au: X IIIe siècle de notre ère 99. À droite et a
sens Shcbé sous cette scène de débauche et de folié* i
t renfermé dans -ce sarcophage a été pOrifié par ,
nystërcs de Bacchus 38. C’est ce r qu’mdique. le
voyons sur Tau tre faÉc'latJrale du incTnunjenk, le
iphinx., animahmystérieux 3à, consacré'à Apollon et à Bacchus dont
il décore souvent.les monuments.8®. Sans',doute, suivant l’usage, il
a sgùsi sa- pattei droite : une tête | | ou q n ' vase 8î . . Tout porte h
croirerqu’ici c’était une tête de bélier; mais quel que fût ¡¡’objet qu’il
tenait, c’était encore, comme noqsïavons remarqué plus haut83, une
alliision au thème généthliaque du unort.
pLkNCHE.‘ 56.r Fig . I.
e fragment | F a i peu <}e chose à qui représente’ u
combattant contre deux Amazones. H vientide renverser l’ùne d’elles’
qu’il saisit par les cheveux pour la percer dé sph glaive; mais "’autre
accourt le-.bouclier au' bras gauche 88 et le parazonium-levé; elle va
gauche' de,..j|L 'danseuse, un bacchant n ii, la nébride sur le bras frapper‘l’ennemi qui menace sa soeur. Une scène à .peu près seui?
gauche. L’un d’eùx tient dans la main droite un thyrse garni d’une plablêtse trouvant sur la frise dé Phigalie, je renvoie mes lecteurs à
pomme de pin aux deux extrémités; l’autre tenait 'peut-être un fouet la description détaillée q u c j’ài donnée 'de ce monument85,
d’ùne.main 30, e t de l’autre.une coupe 31 ou un* irpéyooç 3% Ou bien
encore une grappe de/aism S3.-L’état'de mutilation des extrémités de - ■ i Fig. II. ■;
Pun e t l’autre bras ne permet que des conjecturés à cet égard. Aux
Une femme assise, le-voile-Sur la tête; est un sujet .qui se rencontre
pieds'du bacchant dç''droite est un lion en marche; aux pieds de
Celui de' gauche lino.liqpnc accroupie.: <l>n e t l’autre animal
regarde, en se retournant, le personnage qu’il accompagne. Derr
rière les deux hommes, nus sont-deux bacchantes , l’une nue, l é '
péplus rejeté sur l'épaule droite e t retombant leriong de la.jambe
gàuche,:l'autre velue d’une tunique qui laisse à découvert son bras et
soit sein. Toutes deux tiennent en main le tymparium, instrument
qu’on retrouve dans toutes les bacchanales et dans.to.us les triomphes
de Bacchus38. Enfin, à chaque extrémité .„et comme p§ur e n c a d re r^ . , .Ç
et caractériser mieux encore la scène, und statue de Silène barbu sur
un piédestal. L’instituteur e t le comp^gQ% de Bacchus n’a pour »Cette, petite figure-nAe, une-torche à Ma'- -foira e t le iiXidwv
tout vêtement qu’un morceau d’étoffe attaché surngs hanches e t Sur la tête, t s t sans doute" celle dhin, jeune enfant assimilé à l’un
tcftnbant sur les genoux. LÎ’est le costume que portent souvent/les desTDioscures^7 sur le bas-relief qui décô'rait' son tombeau;" dont,
¡¿ mmistres inférieurs du dieu sur les monuments 3S. w e ~ uneépartjp de l'encadrement* subsisté encore.
fréquemment-sur les stèlqs funéraires, et. peut-être serait-ce à
un monument dé ce genre qu’il 'faudrait rapporter ce fragment, si la
pose de la femme était plus calme, e t si le voile n’etait pas llotlaut.
Je serais donc p lu s^ o rfé à y voir une. image de Morphô;, l’un
des noms queiVénus portait A Sparte, où elle était représentée
assise,"%vec*un voîj&sur la tête et des fers aux pieds 8 ^.symbole
de l’attachement que les femmes doivent à leurs maris.
| t '’4 ^oyezMontraucom, dnt. Expi. t.* pl. i.65 ët 173’; Caylus, Recueil d’Anl. /p a r l’autel.où brille la flamme, par l£ taureau>t par le serpent ÇTçM une
I, .83, 1. Marin. Taurin, p. ^ 9 , 6S; Winckelm:inn, Mon. ine,i. pl. 60; Zocga.i’ 9ueslion qé!1 résoudra sans douu■ H. tàjard, qui, par une compçjaisonjudi-
J}assîrtiïl*V,6U ; Labus, Mus. delia reale 'acca,i. di Memtoea, vol.fij.tay.tagj cieuse;-. d(à monuments , -a. pinétré si loin dans lcs.mystères. de Pantique’ reli-
P- la is Ote- sgion de la Chaldee. Le sphinx est cncqrc réuni' au taureau s.ur «n autel piilié
Voyez notammentMonlfaucoia , AnC. Expi. â r ; pi. x§5; Marmora Tauri- partCaylus, t. n , pl. 54. Il à 1| sens funéraire sûr un ;gfand ; nombre; de
ngsia, p. 65, :ctçs- ' moniameuta, et notamment sur nii-miimir étrusque publié par Caylus, t, VI,
“ Voyez M. Boissonade, sur Ni;cétasfEugeniaieus ,'VLÍ, aj3. Pi- 3>, fig-, i-
’S Nicctas Eligcn., Idc. cit. Plusicmes dames de l’Italie,'et notaimment de Rome' <0 Voyez entre.tant d%ccmpicsMus. Pio Clcm. t v n , tav. XXXVI, XXXIX.
et- de 'Naplcs, semblent étr^tan :reste d e jù 1 '■nage ai1 tique. Notéz que le sphinx.est souvent n•M» au griffon. Vpy, JVIontfaucon, Â.E. 1.11,
Comme dlans Mont faucon , 1:. I , pl. ï j 3, 3. pl-xoa, et L V, pl-%7 et
: 3' Comme clans Wînçkclmann, Mon. inid'. {•I. 60. *' Cette tétcesttaDtdt^cfétc de taureau (Raoul Rocbcttc, Mon. indrf.ol. X,
31 Comme clans Caylus, t. ni,, fig. IV. B. n° 1), tantôt une tête de bélit<r, tantôt une tétc humaine (Passcri, Grmm.
. 31 Comme | lans Caylus, t. VII. Pi- 38, fig. n . , astri.f. 1.1, pl. CXXÇBVIIIî-Ingliirami ; Mon. Eir. scr. I , pi. ¿XVH ).
g Cet insjiumeot ne devait {•as dilTércr cle notn: taml>dnr .de basque. s i Voyez#!«, reran. XXXIV, et les médailles de Téos:
Sur un monùment publie, par ;Montfaucon, Arti, t !xpl. t. I , pl. i 63, le .. .« Â5royezp,8»Hif
..tympanum quie tient la bacchantc.e s to n i de grclotis, et 1une panthère est1•P 44<'chose assez* singulière, "ce bouclier est ici un bouclier, argicn.
représentée siir le fond. P. ia à vjT le profiterai de cette occasion pour ajouter à là liste que j'ai
35 Voyez Caylus, Ree. d'ani. 1t. III, pl«56 > fig- I et II;i pl. 57, frgj^n.. . donnée des monuments anâ8ns«rcpréscntanWcs combats d’Amazoncs,
34 Voyez Lt . p. 44 et a68. * /quel ^ i o a t i o n s . q u e i’aVai!
> omises. Voyez M. do Rabordc, Va&'s du
3; Idem. p. a66, 367. Cf. Mus. Pio Clcm. t. IV-tai ï ; ¿ 0% Disifs ■corn
p: i6-cVpK XCV; Musée tTorsiey, p.' i ù ;
. tav. XIX Cori, Mus. Eu. t- iTpl. i3,’i3o, 135^x36; Montfaucon,^«. expi. IV, pl. 10, >4,
? Passeri, .Pici. Struse, u IH , p: 5i et 5ti- iï\ 33; i 45‘, et V,',pl.i9!>: Tonici1 les explications données par lo savant béné-
>5 c'est ainsi qu'il figure sur. un autel pubi»:• par VIisconti, Mus. Pio Clcm. „.elictiinÿ; sur plusieurs de ces mo:numents, sont loin, d’étro satisfaisantes.
{. v n , pi. x v ietXV, et que ceas•vent antiquaire rattaidie -alif culte égyptien, *•/Pausan, m , i 5, 8. uiOrput 31 xaléirrpav « IfpuisêCxal id3«<jripl toïç mal.
mais,, qui n’est peut-être autre chose qiruh moiiument mitjûpaquëjii- en juger Voyez plus bas, p; iag et ii3a.
Suivent lès planches 4b, 47» jùsqidè 5
w m
R O tJT E D E S P A R T E A P A LÆ O E P ISK O P I (TÉGÉE).
En remontant du côté du nord, par la vallée de l’Eurotas, on rencontre, avant d’arriver au fleuve
dont cette vallée porte le nom, quelques restes de constructions en briques du temps des Romains. Le
pont sur lequel on traverse l'Eurotas, en cet endroit, est un ouvrage du moyen âge; mais les pierres ont
été tirées des ruines de Lacédémone. Lorsqu’on a quitté ce pont et le magnifique coup d’oeil dont
on y jouit, et qù’on se dirige ensuite vers le nord-est, après avoir passé à gué une rivière bordée de
lauriers-rose et de très-belles plantations d’oliviers, on arrive.au Khan de Vourlia, qui est encore à une
assez grande distance; de là , la route, en se dirigeant vers lé:nord, vous conduit, en montant, au Khan
de Krabata, situé près d’un ruisseau, à l’embranchement de la route de Tégée et d’Arakctyav En continuant
toujours de marcher au nord, on arrive à une gorge de montagnes couvertes de buissons, à l’issue
de laquelle est une petite plaine labourée qu’entourent d’autres montagnes incultes ; après quoi on gravit
une montée d’où le Taygète offre un aspect admirable. La route continue ensuite; tantôt à travers de
petites plaines'resserrées entre des montagnes, où coupées par des fondations de murailles; tantôt par
des ravins pierreux et hérissés d’épais buissons, jusqu’à ce qu’on soit arrivé près du lit d’un torrent
sinueux, décoré du titre pompeux de Saranda-Potamos (.les quarante fleuves ) :> c’est là que l’Alphée
prend sa source. Ce torrent se joint bientôt à un autre plus grand, et rein suit leur cours, toujours
à travers un défilé étroit et d’un aspect fort triste. Non loin de là8 est: le village de Krya Vrysi, où l’on
remarque une belle fontaine. La rivière-se réunit à une aùtre venant de droite, et forme^ en cet
endroit un grand espace couvert par les cailloux de son lit que nous-trouvâmes sans eau ; on l’appelle
toujours Saranda-Potamos. Quelques petites parties cultivées, et le plus souvent des prairies entourées
de montagnes arides, une gorge resserrée et tortueuse;qui forme le lit du torrent, puis, à gauche, des
grottes où se retirent les bergers, à droite une-autre grotte profonde formée par les rochers.qui
bordent le torrent;, tout cela offre un coup d’oeil assez ttiste - et1 cependant assez pittoresque^Enfin,
l’on sort du défilé;. e t ,. laissant à.droite le lit du torrent, on se trouve, après, àvbir monté sur
une petite colline:; -.dans une plaine très-vasté; à l’extrémité de: laquelle est le village de Piali, qu’on
prétend situé sur une partie de l’emplacement de Tégée. Nous y vîmes seulement , autour d’une citerne,
des fragments de marbre, parmi lesquels était un chapiteau dorique de même matière, d’environ, i mètre
5o cent, de diamètre, ; et que l’on avait creusé pour en faire une auge. De Piali, .en se dirigeant à
l’est, on arrive à Palæo Episkopi
TÉG É E .
D’après Pausanias’ , le temple de Minerve Aléa, à Tégée, était incomparablement le plus beau et le
plus grand de tous les temples du Pélôiponèse. L’architecte Scopas, qui l’avait construit, y avait employé
le luxe des trois ordres de l’architecture grecque. Le premier rang de colonnes était d’ordre
dorique; le second rang, d’ordre corinthien, et le temple était entouré en déhorS de colonnes d’ordre
ionique ’.
On voyait aussi à Tégée un temple de Minerve Poliates ; de Diane Hegémonè; un temple de Cérès ét
de sa fille ; celui de Vénus Paphienne,et tout auprès deux temples de Bacchus et un temple d’Apollon,
* DISTANCÉ DE SPARTE A PALÆO EPISKOPI ( tÉGÉe).
. A37 minutes,¡uheruineromaine en briques. A4© m., on traverse l’Eurotas. A 98 m. une fontaine. A A n . , le. Khan de Vourlia. A 61 | | g |
près d’un ruisseau, le Khan dè Krabata. A 4 a ni , une fontaine. A 63 m ., sur une montée, vue du Taygète. A 5a m., plaine entourée
de montagnes. A 3o m., gorge pierreuse, appelée Klisoura,( défilé ). A 47 S torrent appelé Saranda Potamos. A ao m., il se
joint à un autre. A 1 a m ., village de Krya Vrysi. A 46 m ., une plidnè. A 55' m., gorge resserrée e t tortueuse. A 15 m., à droite, une
grotte profonde. A 37. m ., fin du défilé. A 3g m ., village de PlaïjS A i4 m., Palæo Episkopi P è g i #
Distance totale; i 1 heures 43 minutes.
* Paüs. liv. Vint"' . de Çalidon ; e t sur te5|Î!ôfitbitvde derrière, le combat de Télèphe
1 Sur le frontonde devant était représentée la chasse du sanglier contre Achille, dans la plaine du Calque.