; ¿G O R T Y S .
Du temps de Pausauias, Gortys n’était déjà plus qu’un bourg. On y remarquait un temple d’Esculape
en marbre pentélique; on y voyait encore la cuirasse et la pointe de la lance qui, suivant les habitants,
y avaient été! consacrées par Alexandre '.
L’acropole, dont on retrouve aujourd’hui presque toute l’enceinte, est située au-dessus ;de la rivière
appelée Dimitzana, et autrefois Gortynius, celui de tous les fleuyes dont les eaux étaient les plus fraîches
*. On remarque, d’un côté de cette enceinte, les restes de la porte par laquelle on communiquait à
l’extérieur, par un plateau sur lequel pouvait être une partie de la ville, entre le fleuve et la citadelle.
A l’intérieur sont diverses parties de bases d’édifices, dont on ne peut reconnaître la forme, mais qui
sont probablement les restes de ceux dont parle Pausanias.
R O U T E D E G O R T Y S A C A R IT È N E .
Au sud de l’acropole'de Gortys, en descendant pour se rendre à Caritène, on laisse à gauche'un monastère
bâti sur des rochers à pic, qui bordent le fleuve et qui forment la base de la citadelle; à côté du
couvent, on voit une caverne dans laquelle a été établie une fortification. Tout l’ensemble de cette gorge
creusée dans les rochers par le Gortynius est du caractère le plus imposant. La route par laquelle on
descend à travers ce beau paysage conduit à un endroit du fleuve très-rapide, où se trouve un pont en
pierre, qu’il faüt traverser.
C’est à peu de distance, à l’ouest, et près de l’embouchure du Gortynius dans l’Alphée, qu’était, selon
toute apparence, l’ancienne Rhætées.
Depuis le pont jusqu’à Caritène, que l’on aperçoit de lçin, la route va toujours en montant. Avant
d’entrer dans cette ville et en s’arrêtant à une fontaine qui n’en est qu’à quelques minutes, on jouit du
beau coup d’oeil qu’offrent la citadelle, qui s’élève sur son rocher escarpé, et la partie de la ville que l’on
découvre de ce côté. (Voyez planche 32.)
DISTANCE DE GOETTS A CARITÈNE.
A i l minutes la route passe au-dessus du monastère. A iom.Vun ruisseau. A 7 m. un autre ruisseau. A a5 m. un pont en pierre.
A 5o m. un ravin ; à droite l’Alphée. A i5;m; une fontaine. A 5 m. Caritène.
Distance totale : a heures 3 minutes.
C A R I T È N E .
Tous les auteurs modernes s’accordent à désigner l’emplacement de Caritène comme celui de l’ancienne
Brenthès,, bien qu’on n’y trouve aucune construction antique. Mais le passage de Pausania,s3 qui
parle de cette ville, ne paraît pas laisser de doute à cet égard; d’ailleurs la situation de ce lieu, peut-
être le plus pittoresque du Péloponèse et le plus favorable à la construction d’une ville suivant les usages
anciens, ne permet pas de douter qu’elle n’ait été dans l’antiquité une place importante par sa position,
comme elle le fut par la suite dans le moyen âge. Caritène est situé sur une montagne très-élevée qui
borde l’Alphée : cette ville qui, lorsque nous y étions, paraissait avoir beaucoup souffert des guerres précédentes
, est dominée par la citadelle dont nous avons parlé. Les constructions de cette citadelle sont du
moyen âge; de récentes réparations y avaient été faites par Colocotroni, un des héros de la révolution
1 Pausan., liy. VIII, chap. xxvm.
1 Pausan., id.
3 Pausan., liv. V III, chap. xxvm.
grecque, lequel en fait son séjour habituel : sur le point le plus élevé sont deux belles citernes. Quelques
pièces de canon que nous vîmes sur les remparts indiquent la puissance du maître dü château. C'est un
peu au-dessous, dans une petite cour de la forteresse, où sont plusieurs corps de bâtiments et une petite
chapelle, que nous reçut Colocotroni au milieu de ses serviteurs.
Dans la ville, au sud de la citadelle, est une petite église dédiée à la Vierge, dont la disposition est
semblable à presque toutes celles que nous vîmes en Morée. On y remarque trois beaux portraits peints
à l’huile, d’un style grec du moyen âge : les murs sont peints à.fresque. Dans la petite cour qui précède,
est un fragment de pied d’autel antique avec des cannelures en spirale. A côté de l’église est une petite
tour carrée, qui forme avec l’église un ensemble assez remarquable. A l’ouest, au-dessous de la citadelle,
est une seconde église à peu près comme la première et dans laquelle sont aussi trois tableaux semblables,
et qui paraissent avoir été faits par la même main.
EXPLICATION DES PLANCHES.
GORTYS.
Fig. I. — Plan de l’acropole e t de ses environs. Aux extrémités sud et nord-ouest de l’enceinte, sont des bases
de plusieurs tours rondes e t tours carrées; à l’est, des rochers escarpés qui dominent le fleuve; au nord et au sud, des
terrains cultivés où pouvait être autrefois Ia vilÎel| « ff|
Fig. II. — Vue de la porte principale de l’acropole. Les pierres de cette construction sont remarquables par leur
grandeur; leur p roportion moyenne est de 6 pieds de long sur 3 de haut;- elles forment des polygones irréguliers; les
autres parties de l’encëinte sont construites avec des pierres plus régulières et de moins grande dimension.
Fig. I. — Vuë'idè Caritène prise du nord-ouest au-dessus de la fontaine.
Fig. I I— Vue du pont de Caritène situé sur l’Alphée, au bas d e là montagne, au sud de là ville- On voit dans le fond
e château .fort.
Suivent les planches 3 i e t 3a.
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