occupe contient uu irelcvc d’amendes imposées par l’amphictyonie
d’Argos a des membres de la confédération, et.d o n t le montant
devait être déposé dans le temple de Junon, ou; àva[0uvai], pourquoi,
ce monument s’est-il retrouvé dans cette ville et. non dans lfes¿.
ruines dé VHeneum; car on ne saurait supposer . que notre inscription
provienne des débris de ce'temple , qui , suivant Strabon,
était à quarante stades d’Argos. A cette objection on peut répondre
que, sans, doute, dans. de pareilles circonstances, un exemplaire de
l’arrêt était conservé dans THerceum, et .un autre à Argos ou dans
toute autre ville qui avait présidé l’amphictyonie, e t dont les
magistrats étaient chargés de faire rentrer les fonds.
1 Voyons .maintenant quel peut avoir été le motif.de ces nombreuses
condamnations dont le montant ne laisse pas que d’être considérable,
puisque, en prenant pour basé nos restitutions, bien qu’assurément
elles ne soient pas incontestables, èf en admettant que les sommes
précédées de plusieurs noms devaient être réparties entre chacun des
condamnés, nous voyons .figurer : ,.
Cléones pour ........... 6a 8o>statères.
La république -arcadienne. . . . . . . 53oo
Stympliale .................... ig o o -
Aléa.;.. . ! . . • ipoo .
Architélès.. . . . . . . ; . ... v . ,v :. • :.5àd-
Androsthènes. ..........• Sôo'
Mnamon............................. v . Soo
Thèrsagoras.. ...................................I "5oo '
Thestiadas - 35o; . ■
’ Thersidanus ............. 5oo;. .
Polymnis ......................... 35Ó
Méualcidas. . . . . 3.5o '
T o ta l. ..................... i8 o3o statëres.
Ce q u i, en évaluant lestatère avec M. Saigey 9J à 19 francs 17 cent.,
donne une somme de 345,635 francs 10 cent.
Il y a to u t lieu de croire que ces amendes avaient été imposées
à des- époques différentes ; c’est du moins ce que semblent indiquer
les nombres a ou ta qui précèdent chaque somme, e t surtout les
formules [?Ti,xat] xaxaibua ou aXXai xavaSixai, si, comme je le pense,
cette restitution peut être admisé.-U est non moins vraisemblable que
ces amendes sont le châtiment de quelque infraction à la loi amphic-
tyonique. C’est ainsi que nous voyons, dans Thucydide 9®, les Éléens,
en vertu de la loi .olympique, exclure les Lacédémoniens des jen x ,
leur interdire l’entrée du temple, et les condamner a une amende
de -aooo mines, pour's’être emparés de Léprée pendant la trêve
olympique; et pour citer des exemples plus positifs, c’est ainsi-
qu’après la bataille de Leuctres; les Thébains accusèrent les Lacédémoniens
devant le conseil amphictyonique de Delphes, pour s’être
emparés de la Cadmée, e t les firent condamner à une amende considérable
: xa-rtêhcocav oùtwç xoXXot; y_fr|paew 99 ; c ’est ainsi que les
Phocéens furent condamnés par la même' assemblée a une amende
de'plusieurs talents p o u r v o ir labouré le territoire de Cirrha ,00i
et que les Athéniens furent accusés pour avoir appendu les boucliers
jjlor dans le nouveau temple, avant qu’i l eût été consacré par les
cérémonies d’usage ,0*.
Lés infractions qui ont motivé les amendes énumérées sur le
monument qui nous occupe, n’étant pas indiquées, on ne .peut, en
admettant?que (’amphictyonie d’Argos désignât ses réunions par
les mêmes Aoms que celle .de Delphes, savoir, s’il s’agit ici d’une
IxxXnsia ou d'un suvtôpiov. Cependant, à en juger par les lettres qui.
précèdent le mot xaxaâixai, ligné >i, et qui évidemment ne peuvent
être que le résultat'd’une confusion, tout porte à croire qu’âl s’agit
plutôt d’une íxxI xgíx que d’ün auvtôptov car, d’après la réflexion-de
M. G. 0 . Müller que nous avons reproduite plus h au t, il est évident
qu’on ne peut songer au mot iucfteuç, qui se tirerait plus, facilement
encore des éléments fournis par la copie de M. Quinet. Si cette
conjecture est 'foudéé; ilv s’agirait ici¡;. d’après la savante distinction
établie p jr M. Letronne101, de délits religieux e t non pas-politiques.-
D u re s té, le désir de' préciser d’une-manière rigoureuse l’époque
où fut gravée 'cette • inscription, ne me portera pas à établir un
rapprochement entre notre inscription o ù le nom d’Androsthènes
se trouve' réuni a la république des Arcadiens, et le passage de
Thucydide cité plus-haut, où -il, est -dit que l’année même o ù les
LacédémonienS fuient condamnés par les Éléens, Androsthènes
d’Arcâdie remporta pour là première -fois le,prix du pancrace ; car
une pareille déductiou ne serait possible qu’autant qué le noin -dont
il! s’agit sé lirait èn entier sur. le monument. Et qu’on-ne dise point,
qu’alors même que le nom d’Androsthènès existerait sur le monument,
il serait impossible de rien tirer du passage de Thucydide,
attendu que les athlètes tout entiers à leur a rt é t aux-..exercices du
gymnase, restaient étrangers, à la politique é t ne remplissaient aucunes
fonctions publiques : une pareille objection n’aurait aucune
force, puisqu’il suffit de parcourir les chapitres que Pausanias consacre
aux- vainqueurs des jeux Olympiques-, pour.se convaincre du
contraire. Ainsi Stomius, trois fois vainqueur au pentathle, avait
commandé la cavalerie des Éléens.'-03 ; ainsi Evandridas, vainqueur
à la lutte, avait été ensuite hellanodice I0*; ainsi Timon, célèbre
par ses succès comme athlète,' ne l’était pas moins p a r ses' exploits
guerriers ,o5. E t, pour ne pas nous en tenir au témoignage de'ce
seul écrivain, nous voyons dans Xénophon,o6, que lés Arcadiens
envoyèrent le pancratiaSte Àntiochus en ambassade auprès du-roi de
Perse; et PlutarqueW-nous apprend que. le héros de l’Achaïe,
Aratus, fut couronné aux-cinq combats du pentatlile. " -
Mais ce qui n e . permet pas de rattacher notre monument à
l’époque de la guerre du Péloponèse,-c’est que-les amendes qui y sont
énumérées ne peuvent pas avoir été imposées antérieurement a la
bataille de Leuctres., puisque c’est de cette époque seulement que
date l’organisation de la confédération arcadienne x i xoivov viov
Âoxaîcùv I0®. ' D’un autre côté, il paraît difficile d’admettre que ce
monument soit postérieur & la prise dé Corinlhc. La difficulté ne
vient pas de ce que Mummius, après sa victoire, 'abolit toutes les
assemblées fédératives qui existaient alors dans la Grèce *°9; puisqu’on
sait que les Romains" en permirent, quelquès années après, le rétablissement,
e t autorisèrent même les différents peuplés à posséder
des terres hors de leur territoire110; niais elle tient à ce que, peu ’dé
temps après la conquête, radôptiôm'de la monnaie romaine dut
devenir commune en Grèce11', et'Bicnplus encore, à ce que, vers
le commencement du premier siècle dé- nolre,ère, l’usage se répandit
parmi les Grecs 'de: prendre, le nom des familles romaines sous le
patronage desquelles ils se placèrent. Or, l’absence de pareils noms
dans notre inscription e t l’évaluation des amendes en statèreS ne
permettent pas de lui donner une date aussi récente.
k m H S
ligne.4 et de la dernière ligne qui paraît devoir C’est donc entre les années 371 et 146 avant J. C. que nous croyons être ainsi restituée,
devoir la placer; en effet si, pendant la guerre du PélOponèse, lès Arcadiens,
ces Suisses dfe l’ai&quité, servent comme soldats mercenaires
les deuxparties bèlligérahtès, dèpuis que la fondation de Mégalopolis
leur a fait sentir lé prix' de l’unité; il semble qu’il y ait-communauté
d intérêts entre e u t et Argos, il y-a-du moins haiüé commune contre
Sparte. E n partant de cette considération, peut-être notre monument
serait-il postérieur de peu d’années à l’époque,(363 avant J . C .) où
les Arcadiens s’écartèrent déjà de ces principes, et, devenus ambitieux
éU alarmés de la prépondérance thébaine; s’allièrent avec les Spartiates
e t furent battus avec eux à- Mantinée.-Daus cette tentative pour
s’assurer l’hégémonie dans le Péloponèse, ils durent violer plus d’une
fois les lois ampRictyoniques, eux et lès petites villès qu’ils entraînaient
à leur suite', et notre monument n’est peut-être autre chose
que le relevé des amendes encourues par eux dans cette circonstance.
Si cette date (v . 365) paraissait trop reculée, on pourrait la reporter
entre aay et i<46-, puisque c’est en a ay qu’Argos, affranchie
de ses tyrans, s’unit à la ligue achéenne, e t reprit dans la
Grèce une importance qu'elle avait perdue depuis . 07a , époque
ou elle était .tombée-sous., le pouvoir de tyrans héréditaires?” ; tels
qu Aristomachus I”r, Aristippe e t Aristomachus, I I , dont l’histoire
nous a conservé les noms. En admettant cette d a te, on trouve
le moyen d’expliquer l’énormité des amendes, imposées à Cléones.
Argos.ne pouvait sans doute pardonner à cette ville dè lui avoir été
substituée dans la présidence des jeux Néméens " 3, e t dut saisir avec
empressement toutes les occasions de se venger. La présidence de
Tamphictyonie, qu’elle dut recouvrer, lui en fournit plus d ’unefoisles
moyens. C’etait d’ailleurs une représaille de ce qui s’était passé peu de
temps auparavant; car, d’après ce que rapporte Plutarquc"®, Argos
.-Ayant célébré de son,.côté les jeux Néméens, on yiola pour'la première
fois la sûreté e t le droit de franchise dont avaient jôpifdc tout temps
ceux qui venaient combattre à ces jeux, et les Achéens firent vendre
comme ennemis ceux des athlètes qui, au retour des jeux -, repassèrent
-sur leurs terrés-
Ce qui peut prêter quelque force à cette conjecture; c’est la présence
du nom de Ménalcidas ,,s . On sait qu’un Lacédémonien de ce nom
joua un grand rôle par ses intrigues dans la triste agonie de la Grèce,
et obtint même le titre de stratège des Achéens “ ®.
Quelle que soit celle de ces deux conjectures, à laquelle on doit
s arrêter, il paraît constant que notre inscription, d’ailleurs si précieuse,
en ce qu’elle nous fait connaître de nouvelles formules de la
comptabilité grecque, peut se rattacher à l’ampliictyonie d’Argos,
e t jeter quelque jo u r sur une question restée jusqu’ici fo rt obscure.
9-
Fragment copié p a r M. T r é ze lsu r une pierre encastrée dans [un
des murs intérieurs d e la caserne à Argos.
PP0Y2 TOI 5
ÎI2AE02 OSA
OL EÎ1AH2 A
H2TEN0I TOIAPh
AA2PAM<DYA
Ce monument, dans l’état dè:-mutilation où il est aujourd’hui,
offre trop peu de données pour asseoir une conjecture sur sa destination
première. Cependant du mot yivoivo qu’on peut tirer de la
[A<t>Y]AA[TilN] PAMOY[AflN], on peut avec quelque vraisemblance
inférer que ce fragment appartenait à la fin .d’un .décret
honorifique assez développé. D’un autre côté, le mot (Xjpyouç,
qu’offre' la ligne 1, e t la formule à çiAà x&i üapiçuXuv, prouvent
suffisamment qu e celte-inscription provient de la capitale de l’Ar-
golidéi Toute fruste qu’elle est, elle a d’autant plus do prix qu’elle
se trouve, jpsqù’içi-j la seule quifasso mention, d’une manière incontestable
I1?, de la- tribu- des Pamphylcs , l’une des quatre tribus
de là ville d’Argos11 ®.
Inscription copiée a Argos p a r M. Edgard Quinet.
KAAYAI AN OA
es ypoc xe cèoc to
T I KOY r o BAAAAN6Y0
th€AythcbAtpiai ' yi-
C.e monument est sansjioute fort mal conservé, car la copie qu’on
en a prise offre des confusions de lettres qui ne devaient pas exister
sur l ’original, lorsqu’il.étaitintact. ■
On peut,' néanmoins; avec assez de certitude le rétablir de là
manière suivante
K A A Y A I A N[l,C]A[IOY KAO]
[Û ] S YP [€]CXETO TO [rYMNA]
[SI ON] K[A1] TO BA A AN E[l] 0[N]
[TH[l]eAYTHC [P]ATPI[A]I y.[B]
KlauSia Nicaiou xaOii; inicj(ixo1 '® x i yujivaeiov xat x i ¡¡e&ccveïov -ri
fau-rij; saTpiiu T(nçicpaTi) p(ouXi{).
Claudia, fille de Nisceüs, suivant sa promesse, a construit ce
gymnase e t ce bain p o u r sa patrie.
E n v ertu d ’un décret d u sénat.
Lès. gymnases èt lés bains sont- des monuments qui sont presque
toujours mentionnés ensemble dans les inscriptions. Ainsi plus haut,
dans lè n° 5 ( ï i a a du Corpus), Onésiphore est récompensé pour
avoir, entre autres libéralités, fait couler l’huile avec abondance dans
tous les gymnases e t dans tous les bains ; ainsi, dans le n° 1 i i 3 du
Corpus, des honneurs sont décernés pour le-même motif à Tib.
Claudius Diodotus. Il serait facile de multiplier les exemples.
Inscription copiée a Argos p a r M. Edgard Quinet.
AN AKAINI50H O ©EI02 KAI PANT IM02 NA02
0 Y T 0 2 TH2 YPEPAPIA2 ©EOTOKOY AIA AA
PAN H 2 T f lN T IM I f iT A T f lN A P XO N T ÎÎN
T H 2 P O A IT E IA 2 AP TOY2 KA I P A N T 0 2
TOY ENAYTH X T I2 T 0N Y M O Y AAOY EI2
A IH N E K .E 2 M N H M 0 2 Y N 0 N K Y V X I K H N
AYTÍ1N 2PIAN EN EKE AXYO