1Ë( 46} ■ de leur place première. Le choix de ces pierres, la beauté de leur taille e t de leur arrangement, népèuverit laisser douter
que cç soit un monument de l’antiquité ; sa position sur une colline située au nord de la ville laisserait à penser que
ce pourrait être les resteà", soit d u temple de Minerve P oliade, soit de celui de Junon J e le ici.
G C. D D. Iî E. FF.. G G. e t HH. Toutes ces constructions sont antiques e t couvrent une très-grande étendue de terrain.
C’est évidemment là que se trouvait la place publique. Tous ces restes si précieux. ne peuvent appartenir qu'aux
temples si multipliés, aux portiques, aux archives, au gymnase, e t enfin à tous ces beaux m onuments au centre desquels
elle se trouvait.
Un chapiteau remarquable p a r son profil fut .trouvé parmi les ruines D D , e t parmi celles E E e t F F , un profil,
formant encoignure, plusieurs pierres, formant caniveaux, dont plusieurs sont encore en place, ainsi que; plusieurs
fûts de colonnes, cannelées, seulement dans là partie haute : c’est le seul exemple que nous ayonsTencontré dans nos
recherches. (Voir planche 38 , figures 6 , n , 12 e t i3.)
La construction F F. est très-importante; la partie où le mur forme des angles rentrants e t saillants du côté dé la
rivière, est élevée d’environ 6 m. a5 cent, au-dessus d ’elle; l ’appareil de ces m urs est semblable à celui d u théâtre.
A la ruine G G. nous avons trouvé une base de colonne, tenant au fu t, lequel est cannelé ; un autre fragment donne
la manière dont se terminent les remplissages de ces cannelures,, e t enfin-un triglyphe:.(Voir planche 38,-fig; 8, 9.et‘io;)
J J . Toutes ces constructions sont hourdées en mortier e t ne doivent remonter qu’à l'époque du moyen âge , époque
où cette ville parait avoir été occupée, à, en ju g e r p a r lès restes importants qu’on retrouve dans plusieurs de ses
parties.
Tous ces restes antiques nous o nt prouvé que le m arbre n ’avait pas été employé dans l’érection dé ces monuments,
faits tous d’un calcaire trèsrbeau e t fo rt dur,, sorti probablement des carrières du mont Lycée, qui est à l’ouest de
'.cette ville.
Un petit monument tumulaire, un pied d’autel e t un chapiteau antique, tous, trois en m arbre.et trouvée dans
l’église de Sinano, nous feront supposer que, si: le marbre n ’entrait pas comme matière première dans la construction
de ces édifices , il était au moins, employé à. les décorer. (Voir planche 4o", figures- II e t III.)
P lanche 38. :
Fig. I. e t II. — Chapiteau ionique e t inscriptions trouvés dans la chapelle B. du plan général.
F i g. I II et IV. — Fragments d ’angles de corniche, trouvés dans la ruine O.
Fig. V. — Chapiteau dorique, trouvé dans les ruines V. X. Y. Z e t AA.
Fig. VI. — Chapiteau trouvé dans les ruines DD.
Fig. VIL — Fragment de colonne ornée de cannelures diverses, trouvé dans la ruine K.
Fig. VIII e t IX .—Base e t fragment de fut d ’une colonne cannelée trouvée dans la ruine G G.
Fig. X. — Fragment.de frise dorique , trouvé dans la même ruine G G;
Fig. XI, XII e t XIII. —: Corniche, caniveaux e t fûts de colonnes, trouvés dans les ruines E E e t F F.
P lanche 3g.
Fig. I et H. — Plan e t élévation du théâtre indiqué sur le plan général p a r la lettre E.
Fig. III. — Détail de l’appareil des murs de soutènement qui existent aux deux extrémités du théâtre.
Fig. IV. Détail d ’un des gradins; un grand nombre de ces gradins se trouvent dans la ruine de l’église indiquée
sur le plan général pa r la lettre O.
P lanche' 4ô: '
Fig. I. — Vue du grand théâtre prise de là ruine E Ë du plan général.
Fig. II e t III. — Monument tumulaire, chapiteau e t pied d’autel antique en marbre, .trouvés à l’intérieur et à l’extérieur
de l’église de Sinano.
( % y
INSCRIPTIONS RECUEILLIES A MÉGALOPOLIS,
PAR MM. BLOUET, LENORMANT ET VIRLET, ET EXPLIQUÉES PAR M. LE BAS.
( CETTE DISSERTATION A ÉTÉ COMMUNIQUÉE A L'aCÀ DÉMIE DIS INSCEIPTIONS ET HKLLKS-LETTBKS DANS SA SÉANCE DD 5 JUIN l835.)
Inscription gravée su r u n e stèle funéraire au-dessus, d ’u n bas-
re lie f représentant une fig u r e d'homme en pied.,(Voyez Pl. 4 o ,
i IICTOKPATH
XAIPE
Cette inscription a été publiée par M. Boeckh dans le Corpus
inicriptiohum greecarum sous le n° i5 3 g , mais d’après une copie
moins exacte que celles qui m’ont été remisés par MM. Blbuçt,
Gh. Lenormant e t Virlet. Je reproduis ici la copie de M. Blouet,
parce qu’elle paraît être la plus fidèle, bien-qu’elle soit en même temps
moins complète que celle de M. Virlet. En effet celle-ci offre u n iP
au commencement et un H à la fin de la première ligne. La. copie
de M. Lenormant est ainsi conçue :
I lOTOKPATI
XAIPE
Je crois que ce monument doit être lu de la. manière suivante :
PICTOKPATH
XAIPE
niDTOxpct'n) ytopt. ■
Adieu,' Pistocrate!
M. Boeckh, se fiant à une copie de M. Mustoxydi qu'il avait sous les
yeux1, a lu à la première ligne nia-réxpaTet, ce qui est assurément
la forme régulière dti vocatif de üiDToxpâTiîç , mais ce qui, à en juger
par le dessin de M. Blouet, n’est pas .la .véritable leçon. Les noms
propres contractes en «ç sont souvent sur les inscriptions déclinés
comme s’ils appartenaient à la première déclinaison. Ainsi au n“ n 5 3
du Corpus, on rencontre le vocatif Mtvtxpa-ni; au n” i3 o (du Musée
royal 66a) le génitif KaiAtcOivou que M. Boeckh défend de changer
en K«M.ic0ivouç (ne corrige K«X).ic6évou() ; aux n“ 61 o , 643 et 64g,
Î ’iXoxpaTou, KaXÀixpaTOu1, lIoAuxpcÎTou, et même 633, Ëéiyfvou, au lieu
duquel M. Boeckh, peu d’accord ici avec ltii-mêhie,. propose de lire
Èmyt'vou;, correction que je ne serais pas disposé à admettre1. Du
reste cette déclinaison, contraire à l’usage des bons auteurs, paraît
avoir été amenée par les accusatifs Suxpeéniv, Àv-ri<jOévr,v, etc. que
l’on rencontre chez les meilleurs écrivains 3.
Le nom de Pistocrate n’est pas. iiicohiiu dans l’antiquité. C ita it':
celui que, suivant le texte formêl de Pausanias *, portait le père de
Pyrrhon le philosophe. Il est bien vrai que Diogène de Laertes,
Suidas g et Eudocie affirment’ que le père de Pyrrhon s’appelait Plis-
tarque ; mÇis le témoignage dé Pausànias doit mériter la préférence,
puisqu’il repose sur un monument que la ville d’Élis avait élevé en
l’honneur de Pyrrhon, né et-mort dans ses murs, et-;dont elle devait
être fière. Ce monument consistait en une statue sur la base de
laquelle le voyageur-avait, sans doute lu une- inscription conçue h
peu près en ces termes : .
HÏPPiIN
ÏII2T0KPAT0Ï2. .
Cette statue, fut probablement élevée peu de temps après la mort
de Pyrrhon, à une époque oh il ne pouvait exister d’incertitude sur
l’origine du philosophe. Diogène de Laerte, au contraire, que Suidas
et-Eüdocie ont'copié, s’en réfère à l’historien Dioclès, dont le livre
sur la vie des philosophes est de-beaucoup postérieur à Pyrrhon,
qui florissait sous Alexandre, c'est-à-dire vers 33.0 avant J.-C. En
effet Dioclès ne peut avoir écrit avant le milieu du second siècle
qui a précédé notre è r e , puisque dans son livre figurait la vie de
Chtysippc®, mort en 207 avant J.-C. Son texte d’ailleurs pouvait
avoir-eté altéré par les-copistes, tandis qu’une inscription, conservée
dans un-.édifice,-public,'06: dèvâ.it avoir subi aucune modification.
La stèle funéraire oh se- trouve gravée notre inscription était-elle
consacrée au père de. Pyrrhon ?. c'est ce qu’il est impossible d’affirmer
et de nier. Il n’y aurait rien d’étonnant que Pistocrate, probablement
né à Elis, fut mort à Mégalopolis, et le monument que l’on
publie ici paraît d’ün style assez pur pour être regardé comme du
siècle d’Alexandre. Nous avons déjà prouvé $ qu’on ne peut tirer un
argument négatif de la forme des lettres. Ce qu’il y a de certain,
c’est que-la'figure' sculptée sur la stèle de Pistocrate est vêtùe< du
Tpiëioviov ou manteau de philosophe. Or,- qui empêcherait de croire que
le père de Pyrrhon ait été lui-même philosophe, ou le soit devenu
à l’exemple de son fils?
Je donne cette Conjecture pour ce qu’elle' vaut; mais ce qui me
paraît un fait incontestable1, c’est que le père de‘ Pyrrhon s’appelait
Pistocrate et non-Plistarque.
Inscription gravée su r un socle de vingt-un centimètres de large
su r douze de hauteur. (Voy. Pl. 38,. fig. II.)
rv
TEOI2X A2IA
Si. ce socle, brisé aux deux extrémités, surmontait, comme cela est
présumable, une base en forme d’autel, et si, comme l’atteste
M. Blouet, la premi.ère lettre e t les dernières de la seconde ligne
sont douteuses, peut-être pourrait-on lire :
OEOI2 X 0 0 N I0 I 2
Oeoti ¿Oovioiç
A u x dieux infernaux,
' La première ligne y est ainsi figurée : . . .ICTOKPATL.
• Voyi sur celte forme dugénitif des noms en gén. oeç, ChisKull, Ant.
Asiai., p. 149, note 9, et M. Boissonade sur Callimaque, p. ao8.
’ Vôÿ. Matthias gr. gr., § 78, Rem. 1.
‘ VI, »4i 4.-
J IX,segm.6i:
• V o e .n iiK
7 Villoison, Anecd. gr., t. ï,p . 368.
• Diog. Laert. VH, 179Ì ' ;
• T. I., p. a8.
ad