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sont quelques pierres d’une construction antique, dont deux seulement sont en place; rien n’indique
à quel monument ces pierres pouvaient appartenir *.
R O U T E DE L A S O U R C E DE L ’E U R O T A S A M IS T R A .
En prenant la route au sud-est, on trouve le hameau de Géorgitsi : à gauche, sur un plateau, sont
les restes d’une fortification moderne ; fi droite s’étend la chaîne du Taygète;-à l’est ¿;lç mont Méné-
laïon, et au milieu, une plaine qui se termine au golfe de Laconie. Tout ce paysage, presque entièrement
dépourvu d’arbres, est d’un aspect sévère, et remplit l’ame d’une sorte de tristesse. Mais on
arrive bientôt à une autre plaine cultivée et plantée de mûriers, en sortant de laquelle il faut traverser
un ruisseau; à droite se trouve le village de Périvolia, et au-dessus, le bourg de Kastania. Quand on
est parvenu au bord de l’Eurotas, il faut longer son çoürs dans une gorge assez resserrée, au milieu de
rochers couverts de platanes, de lentisques, de térébinthes et de lauriers roses. Les lauriers étaient en
fleurs lors de notre excursion, le 3 juillet, et répandaient une odeur des plus suaVes. Sur le chemin,
sont plusieurs parties de route’pavée, des plantations de mûriers, et une ruine d’aqueduc construit
en blocage fait avec des cailloux du fleuve. Toutes ces vallées qui se succèdent sont environnées de-
petites montagnes couvertes de verdure, mais sans aucun arbre, tandis que dans le bas, au contraire,
les cbamps sont cultivés, couverts de mûriers, et coupés par des bosquets de myrtes, de lentisques,
de térébinthes et de lauriers roses. Nous vîmes encore plusieurs fragments d’aqueducs du moyen âge ;
et au-dessus, sur un rocher, un fragment de construction hellénique irrégulière. En sortant du défilé,
on entre dans une plaine où l’on prend la route deTripolitza : puis, laissant à gauche le village de Papioti,
et en montant sur une colline, on aperçoit, dans la vallée, une ruine d’aqueduc, dont la partie
basse, en blocage, paraît être antique; la partie supérieure, en brique, est du moyen âge : au-dessous
coule un ruisseau. Du haut d’une montagne, on découvre dans un très-beau point de vue la ville dé-
Mistra, dont là citadelle est bâtie sur un rocher très-élevé, détaché du Taÿgèté.- A gaûché, près d’une
rivière, ésf une ruine de temple antique en pierre : il y a même encore en place le bas d’une
colonne presque toute ruinée, d’environ i mètre 3o centimètres de diamètre. Enfin, après avoir traversé
plusieurs rivières et plusieurs petits ruisseaux, nous nous trouvâmes dans un champ d’oliviers,
qui est à l’entrée de Mistra **.
M IS T R A .
Mistra est une ville moderne. Quelques voyageurs ont cru quelle était la même que l'ancienne Sparte;
mais comment a-t-on pu reconnaître la cité de Lyçurgue dans une ville dont l ’ar.chitéeture n'offre
qu’un mélange confus du genre oriental, du style gothique, grec et italien? Il est plutôt probable
que Mistra doit son origine aux Français, et qu’elle fut fondée trois ans après leur premier débarque-
* DISTANCE DE LÉONDARI A LA SOURCE DE l’euiiotas.
A a7 minutes de Léondari, un ravin. A 7 m ., à droite, la chapelle de Saint-Niçolo; a gauche, le yillage de Limatéro. A iS m ., à
gauche, une chapelle ruinée. A 10 m., une fontaine. A i3 m., u n torrent. A 15 m., à droite, sur une montagne conique, Je chapelle appelée
Bouraïkos. A 3? m., à gauche, le village de Pétrina. A 45 m., un ruisseau, e t à droite, le jnont Kérasia. A 8 m ., à droite, le village de
Ciparissia. A 8 m., on aperçoit, à gauche, la cime du mont Chelmos. A 36 m., à gauche, dans la vallée, un tumulus en terre, e t là
rivière Longaniko. A 16 m., un tombeau turc; à gauche, Zacaria Derveni, pirgo. A 38 m., Agrapido Campo. A 26 m ., Képhalo-Vrissi
(source de l’Eurotas).
Distance totale, 5 heures 4 .minutes.
** DISTANCE DE LA SOURCE DE l’eÙROTAS A MISTRA.
A 4 i minutes, le hameau de Géorgitsi. A | | m., un ruisseau. Le village de Périvolia. A 4 i m., l’Eurotas. A 19 m., u n ferrent. A 5 m.,
ruine d’un aqueduc. A 4 m., source. A 11 m ., une fontaine. A 4o m., on traverse une rivière sur un pont. À ï a m . , on entre dans la
montagne. A ia m., on trouve la route deTripolitza. A a8 m., on laisse, a gauche, le yillage de Papioti. A 10 m., ruines d’am aquçduq. A
4 m., une fontaine. A 18 m., vue de Mistra. A t4 m., ruine d’un temple antique, près d’une rivière. A 20 m., une rivière. A 3 m., une
chapelle: A 6 m., une rivière e t un pont. A 13 m., Mistra.
Distance totale, 5 heures 48 minutes.
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ment, c'est-à-dire en 1107, Par Guillaume de Ville-Hardouin. Il avait remarqué à une lieue de Lacé-
demonia, dans une position avantageuse, un petit monticule ; il y fit construire un fort, lui donna le
nom de Misitrâ, et ce fut celui qui resta toujours à la ville. Prise eu 1460 par Mahomet II, elle fut
reconquise trois ans après par lè Vénitien Sigismond Màlatesta. Les Vénitiens ne la perdirent qu’en
1687, temps où elle fut conquise par les Turcs, ainsi qu’une grande partie de la Morée.
Cette ville, la plus considérable de toutes celles.que nous eussions vues jusqu’alors, est sans contredit,
dans une des positions les plus pittoresquès de la Grèce. La ville basse, où l’on remarque
plusieurs tours d’églises,, quelques minarets -et des cyprès qui forment des pyramides de verdure, est
couronnée par un château fort bâti par les Françaisfe|situé au haut d’un rocher presque conique;
c’est le dernier échelon du mont Taygèté. Tout cet ensemble est du caractère le plus remarquable. Le
château gothique tombe en ruine ; tout est abandonné. Vue du château de Mistra* la vallée de la Laconie
est admirable ; elle s’étend à peu près du nord au midi; elle est bornée à l’ouest par le Taygète et à l’est
parles monts Olympe et Ménélaïon. De petites montagnes obstruent la partie septentrionale de cette
vallée; elles vont en descendant au midi et en diminuant de hauteur, et forment de leurs dernières
croupes les collines où Sparte était jadis située. La plaine fertile qui s’étend depuis cet emplacement
jusqu’à la mer est arrosée par l’Eurotas.
La ville de Mistra, lors de notre voyage , avait beaucoup souffert des dernières guerres : elle offrait un
triste amas: dé ruines que les hàbitants commençaient à relever, protégés par la paix qu’ils devaient à
la France et au nouveau goùvernement grec.
Mistra étant d'origine moderne, on n’y trouve d’antiquités que celles qui viennent des ruines de Sparte,
qui en sont tout près , parce que les conquérants qui bâtirent cette place se servirent des matériaux qu’ils
trouvaient tout préparés, pour construire leurs forteresses et leurs principaux édifices. Les seuls
fragments antiques que nous ayons vus et dessinés sont deux sarcophages qui ornent deux fontaines,
une tête de statue deBacchus et quelques inscriptions '.
1 La description des. sculptures e t l’explication des inscriptions se trouveront h la lin du texte de Sparte.
EX PL ICA T IO N D E S PLANCHES.
P l a n c h e 4 i.
V u e d e M is tra , p r is e à l’e s t d e la v ille , d u c ô té d e l’en tré e.
Ç lan c hE 42. ,
Fig . I . — V u e d ’un e fo n ta in e p r è s d ’u n r a v in , e t au p ie d d ’u n e ru in e d u moyen âge.
Fïg . I I .— S a rco p h ag e en m a rb r e in c ru s té d a n s la fo n ta in e ci-dessus.
Fig . I I I e t IV. — F ra gm e n ts d ’in sc rip tio n s s e rv a n t d e m a rc h e s d ’e sca lie r à u n e ma iso n d e la ville.
Fig . V. — T ê te d e Bacclius en m a r b r e ..
P lanche 4&
Fïg . I . — F a c e p rin c ip a le d ’u n sa rco p h ag e e n m a rb r e , se rv a n t d e v a sq u e à u n e fo n ta in e d e la ville.
Fig . I I e t I I I . — Face la téra le d u même sa rco p h ag e .
Suivent les planches 41, 4^ e t 43.
3o ' -