(a) VAn-
leur a le fecrtt
d'embaucher
les Animaux
d’une maniéré
-toute différente
de celle qui eft
en ufage. Elle
ne contraint
point de les
foufiraire h
l’air extérieur;
au contraire ,
ils s’y conféraient
parfaitement.
n o L a C o n c h y l i o l o g i e , I. P a r t i e .
mens, fans s’embarraffer d’un ordre plus méthodique. Ils ont
de grandes armoires de noyer, coupées de tiroirs rangés fur
piufieurs colonnes. Au fond de ces tiroirs, au lieu de fatin ou
de velours, ils collent une étoffe de lin blanc, affez rude
pour retenir les Coquilles dans leurs places. C ’eft fur cette
étoffé qu’ils forment avec de petites bandes de carton peintes
en bleu , des Soleils & des compartimens , dont l’oeil eft
très-fatisfait. Souvent même les productions marines font rangées
dans ces armoires fur des gradins, avec des glaces dans
le fond.
Quoiqu’il paroiffe qu’en rangeant les Coquilles par familles
, on perde le bel émail des couleurs, on peut cependant
approcher de la beauté des Parterres par une nombreufe col-
leétion , de maniéré que chaque tiroir foit rempli d’une feule
famille ; les couleurs alors variées dans les differentes efpeces
de la famille , préfentent un afpeft fort agréable, êt l’on ne
perd que dans la diverfité des formes.
Il y auroit un moyen de réunir les deux maniérés différentes
de ranger les Coquilles 5 ce feroit de n’en mettre- qu’un
genre dans chaque réparation du Parterre : l’exécution en
eft à la vérité un peu difficile.
Ceux qui ont un amas (a) d’oifeaux confidérable , peuvent
les expofer d’une maniéré enchantereffe, en les branchant
fur un arbre artificiel peint en verd , placé au fond
d’une niche rocaillée, avec une petite fontaine, dont l’eau
au défaut d’une fource viendrait d’une pompe, ou d’unepe-
tite cuvette de plomb placée fur le haut du toît pour recevoir
l’eau de la pluie. Quand ces morceaux font ménagés
avec goût, ils ne fentent point le colifichet.
Revenons à la fixieme armoire qui termine notre derniere
piece j on la réferveroit pour les Coquillages d’eau-douce ,
les terreftres vivans , Se les terreftres morts , autrement dits
Folfiles. Ces derniers feroient compris en trois tiroirs, l’un
pour les Univalves, l’autre pour les Bivalves, & le troifieme
pour les Multivalves. Si l’on poffédoit une plus ample collection
des Folfiles d’un pays , on pourrait les ranger en autant
de tiroirs qu’il y a de Province s ; c’eft ce que l’Auteur vient
d’exécuter en trente tiroirs, qui contiennent les 24 Provinces
de France & les 6 Pays conquis, conformément à fon Livre
latin intilulé, Enumerationis Fojjilium, quoe in omnibus Gallioe Pro-
vinciis rcperiuntur, dre. Les parties féparées des Animaux, telles
L a C o n c hy l i ol og ie , I. P a r.t i e, i i i
que les o s ,. les dents, les glofTopetres, les cornes, les mâchoires
, les vertebres, les befoarts & leurs plumes, feroient
rangées dans les autres tiroirs : une tête injeftée fuivant la méthode
du Dodeur Ruych , ou quelqu’autre partie du corps
humain, telle que le cerveau, les parties nobles, ou celles
de la génération , conviendraient dans cette place
On ne répétera point ic i, que la même fymmétrie doit être'
obfervee pour la décoration du deffus de ces armoires ; on y
rangerait des fquelettes d’Oifeaux Se d’Animaux de différentes
efpeces, entremêlés de bulles Se de Porcelaines,
Il feroit a fouhaiter qu’un petit cabinet terminât ces trois
pièces, pour y placer les meilleurs Livres dePhyfique & d’Hi-
ftoire Naturelle ; ce feroit joindre l’utile à l’agréable, & l’in-
ftruâion au coup d’oeil : on ferait en état par ce moyen,.
0 oppofer fur le champ 1 autorité des bons Auteurs, aux ob-
jedions des Sçavansqui vifitent une colledion.En matière de
1 hyfique, quel befoin n’a-t-on pas d’autorité & d expérience ?
Cette piece pourrait encore fervir de laboratoire , pour
faire les expériences dePhyfique & de Chymie, l’effai des
■ Métaux & des Minéraux, les décomposions de piufieurs
corps , & 1 Analyfe des Terres, des Bols, des Sels , des Sou-
phres Se des Bitumes. Il s’agirait alors d’y couftruire un four-
neau^& de 1 accompagner des principales pièces qui y font: